Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

mercredi 24 juillet 2013

"Il se fit porter pâle, ce Blanc-Bec, pour participer à cette gigantesque baston". Benoît Barvin in "Pensées pensées".

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Pensées pour nous-mêmes:

(LE MAÎTRE EST LA NATURE,
SANS LES HOMMES)

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"Oui, la Religion est amour...
Pourquoi cette question?"


PECCATOR


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(Ce champignon forestier était tellement laid
qu'on dut se résoudre à l'abattre pour
retrouver la beauté du site)


L'Europe, première responsable 
de la déforestation dans le monde
Véronique Smée

   (...) En mars dernier, un rapport des Amis de la Terre publiait des chiffres édifiants sur « l'empreinte terres » des Européens, qui est la plus élevée au monde. Aujourd'hui, la Commission européenne révèle dans une étude l'impact considérable de la consommation européenne sur la déforestation, notamment dans les zones tropicales. Un sujet qui constitue aussi un risque majeur pour les entreprises.

   L’appropriation de terres étrangères pour satisfaire les besoins de la consommation européenne est mesurée par « l’empreinte terres », c'est-à-dire la mesure des « terres importées » nécessaires à la fabrication de nombreux produits. Et en la matière, celle des européens est particulièrement élevée : l’Europe utilise 9 700 km2 de terres par personne, soit 44% de plus que son propre domaine foncier, et un Européen consomme en moyenne 1,3 hectare tandis qu’un Chinois ou un Indien en consomment 0,4... La plus forte empreinte terres européenne est celle du lait cru (62 millions d'hectares par an), suivi par les produits laitiers et le blé (59 et 54 millions d'hectares par an). 

   Ces chiffres ont été rapportés par une étude des Amis de la terre publiée en mars 2013 (voir l’article L'« empreinte terres » des européens est l'une des plus importantes au monde). Le 2 juillet, la Commission européenne publiait elle-même des chiffres tout aussi alarmants dans une étude intitulée « l’impact de la consommation de l’Union européenne sur la déforestation ». 

   Elle révèle que non seulement les produits importés par l’UE et liés à la déforestation sont en forte augmentation, mais qu’en outre ils signifient la violation par l’Europe des engagements pris pour réduire les importations illégales. Bruxelles avait en effet adopté un plan en 2008 pour « stopper la diminution de la couverture forestière d’ici 2030 au plus tard et réduire la déforestation tropicale de 50% par rapport aux niveaux actuels d’ici 2020 ». Or, l'Europe est aujourd’hui responsable de plus du tiers – 36 %– de la déforestation liée au commerce international, loin devant les Etats-Unis, le Japon ou la Chine. Ainsi entre 1990 et 2008, les Etats membres a importé des produits issus de la déforestation d’environ 9 millions d’hectares de terres (soit environ 3 fois la taille de la Belgique), contre 1,9 million d’ha pour l’Amérique du Nord et 4,5 millions d’ha pour l’Asie de l’Est (incluant le Japon et la Chine). 

   La déforestation dans les zones tropicales est principalement liée à l’augmentation de la consommation de viande et de produits oléagineux (soja, huile de palme…), La France constitue par exemple le 3e importateur mondial de soja brésilien (destiné à l’alimentation animale), soit une surface de plus de 1 million d’ha.

   Globalement, les importations européennes de soja ont été multipliées par cinq depuis le début des années 70 pour soutenir l’intensification de l’élevage, au détriment d’autres sources (fourrages foin, paille) plus onéreuses. L'élevage extensif et le soja exporté sont depuis devenus la première cause de la déforestation en Amérique du Sud. Comme l’expliquait déjà en 2007 l’économiste Alain Karsenty du CIRAD, « là où les conditions économiques le permettent, il est plus profitable de faire des plantations de palmier à huile, de cacao ou de soja que d’exploiter durablement la forêt, et a fortiori de la conserver. Il est également souvent plus rentable de convertir la forêt naturelle en plantations d’arbres à croissance rapide pour la fabrication de pâte à papier.» Et à l’autre bout de la chaîne, la multiplication des produits issus de la déforestation ne ralentira pas sans une intervention des autorités européennes… 

   Le 7ème programme d'action pour l'environnement (PAE) de l'Union européenne, intitulé "Bien vivre, dans les limites de notre planète", actuellement en cours de discussion, est censé donner des directions pour réduire la consommation de produits liés à la déforestation. Il doit couvrir la période 2014-2020 et pourrait être mis en place au début de l'automne 2013 sous la présidence lituanienne. (...)

   (...) Lancé en 2008 par la fondation britannique « Global Canopy », le « Forest footprint disclosure » (voir notre article La déforestation, un risque majeur pour les entreprises ) alerte les entreprises et les investisseurs sur l'urgence à prendre en compte l'impact de la déforestation dans leurs activités. Le panel des multinationales interrogées doit s’expliquer sur plusieurs sujets : la conversion des terres pour la culture du soja, d’huile de palme, l’élevage et les agro-carburants, ou l’exploitation du bois). L’enquête sur le « risque forêt » leur demande de détailler leurs actions en matière de traçabilité, de certification, de stratégie ou de communication autour des ressources forestières qu’ils utilisent. Depuis, le « Forest footprint disclosure » a fusionné avec le Carbon Disclosure Project qui a évalué le reporting des entreprises sur les liens entre leur activité et la déforestation (voir notre article Secteur textile : l'opacité de la filière cuir). 

   Il en ressort pour le secteur d’activité « habillement et luxe », par exemple, que sur 30 entreprises contactées, dix ont accepté de répondre, dont Marks & Spencer, en pointe sur le sujet ou, côté chaussures, Clarks, Patagonia, Adidas et Nike. Pour le luxe, seuls Dior, Gucci et LVMH ont joué le jeu de la transparence, sans pour autant garantir que leur cuir n'est pas lié à la déforestation. En revanche la marque Eram s’est engagée à « éliminer tout risque d'utiliser des cuirs provenant d'élevages liés à la déforestation amazonienne ». après a campagne activiste ciblée sur les fabricants de chaussure, menée par l’association Envol Vert. (...)
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2 commentaires:

les cafards a dit…

on le concède, on est arrivés ici par hasard mais comme celui-ci fait bien le choses, nous sommes ravis de vous découvrir et nous serons dorénavant ravis de vous suivre ! Vive l'humour quitte à ce qu'il soit noir pour les abattre !

Benoît Barvin, Blanche Baptiste, Luc Desle, Jacques Damboise, Nadine Estrella a dit…

Le hasard ne fait-il pas bien les choses? Heureux de vous accueillir et vive l'humour noir!