Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

lundi 8 juillet 2013

"Il lisait des livres aux pages blanches pour se reposer l'esprit". Jacques Damboise in "Pensées inconvénientes".

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Pensées pour nous-mêmes:

(N'AIME NI NE DÉTESTE
MAIS AIDE)
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Long Texte au long cours (2/3). 
Blanche Baptiste


   La jeune Lucie se souvient de son enfance et de ces travailleurs espagnols qui venaient, chaque année, pour les vendanges... 


HAUTES DILUTIONS



   Marcel finissait de décharger la camionnette. Et le gros de la troupe était là en train de rassembler ses affaires. Matilda, la doyenne, toujours alerte malgré ses soixante deux ans. Puis venaient José, son fils et sa femme Cristina , Santiago, un de ses frères, et d’autres adultes dont les noms échappaient à Lucie. Enfin, sortant du fourgon, les jeunes Camillo, Luis, José… Mais elle avait beau chercher Ricardo du regard, elle ne le voyait pas. Elle avait failli sortir avec lui l’année précédante et ensuite, pendant onze mois, il avait occupé ses rêveries. Du coup, elle n’était pas une seule fois allée en discothèque. 

   Penser à Ricardo lui avait suffi et lui avait donné assez d’énergie pour bûcher son bac comme une dingue. D’ailleurs, elle avait toujours fonctionné comme cela depuis qu’elle avait mis les pieds au lycée. La présence lointaine de fiancés potentiels et la certitude de leur venue tous les ans lui procuraient une joie et un allant que beaucoup de ses copines lui enviaient sans pour autant tomber dans ce genre de dévotions imaginaires, leur préférant les sorties répétées et les flirts plus tangibles.

   Lucie, elle, portait dans sa tête un imaginaire très fort dont l’archétype majeur se devait d’être Espagnol, brun, doux comme l’étaient certainement les anges, mystérieux, spirituel, tout puissant, amoureux et fraternel. Bien évidemment, une relation prolongée avec cette personne idéale aurait certainement fait descendre rapidement cette dernière de son piédestal. Mais les jeunes hidalgos repartaient si vite au pays de Don Quichotte, que Lucie avait tout le loisir de les magnifier et de jouer les princesses éprises d’amour courtois mais cependant sensibles aux songes torrides qui, parfois, fulgurants, faisaient des incursions nocturnes du côté des vignobles des Guirandes.

***

   Lucie sentait son cœur battre. La déception s’infiltrait en elle, piquante. Il fallait qu’elle sache.

   - Holà, vous voilà enfin !

   Quelques mots de bienvenue à chacun en espagnol. Puis sur un ton anodin, cette question qui lui barrait la gorge.

   - Je ne vois pas Ricardo.

   - Il vient de se mettre militaire. Un de ses amis le remplace. Pas vrai Tonio ?

   Elle sentit comme une pointe au creux de l’estomac mais déjà, un solide gaillard lui tendait la main. Une poignée de main ferme, sèche et douce au toucher, avec un bon sourire en prime, des yeux sombres qui lui semblèrent familiers.

   - Enchantée, je suis Lucie. Je vendangerai avec vous.

   Elle n’aimait pas dire d’emblée qu’elle était la fille du régisseur.

   Tonio la regardait avec simplicité. Il aimait ce genre de fille fraîche et spontanée. 

   Un homme aux cheveux grisonnants s’avançait vers le groupe. Il arborait une grosse moustache qui faisait ressortir ses yeux perçants. Celui-là voyait tout, remarquait tout d’un seul regard. 

   - Hé bien, il y a deux nouveaux à ce que je vois et on ne m’a pas averti. 

   Matilda, la chef d’équipe, la mousseigne comme on dit en Roussillon, expliqua les défections de dernière minute. D’abord, son mari Juan, une jambe dans le plâtre, puis Ricardo, juste engagé. 

   - Vous verrez, señor Mirales, vous ne serez pas déçu. Alfredo c’est un de mes gendres et Tonio, c’est Ricardo qui nous l’a recommandé et… 

   - Bon, ça ira, abrégea Mirales. Vous leur montrerez les logements et vous les mettrez au courant de nos habitudes… Je vous attends d’ici une demi-heure dans mon bureau pour signer les papiers. 

   Puis, il se tourna vers Lucie. 

   - Et toi, tu as peut-être autre chose à faire qu’à traîner là. Tu ne vois pas qu’ils ont fait un long voyage et qu’ils ont envie de s’installer. 

   - Justement, je venais les aider ! 

   Son père lui lança un regard noir. Cette attirance maladive qu’elle montrait pour ces bougres d’Espagnol commençait à lui porter sur le système. Et si elle avait la tête dure, lui aussi. Elle n’aurait pas le dernier mot !

***
(A Suivre)
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"Comment ça, je dois dormir dans un clapier surpeuplé?
- C'est comme ça et pas autrement,
Monsieur mon futur repas...
- Futur quoi?"


Le scandale de l'élevage 
en batterie des lapins
Bioaddict

   (...) Ce mardi 2 juillet, une délégation de L214 a remis à la Commission européenne 40 000 signatures de citoyens français demandant l'interdiction de l'élevage en cage des lapins.

   La requête de l'association de protection des animaux fait suite à quatre ans d'enquêtes au sein de la filière cunicole française, documentant les problèmes de bien-être causés aux animaux par cette forme d'élevage.

   En mars dernier, L214 révélait en effet les conditions d'élevage exécrables des lapins sur 8 sites de production industrielle français : de nombreux lapins morts ou malades au sein des élevages et des poubelles remplies de cadavres et de flacons d'antibiotiques.

   Reçue par Andrea Gavinelli, chef d'unité Bien-être des animaux de la Direction générale de la santé et des consommateurs, L214 a exposé le résultat de plusieurs années de recherches sur la production française de lapins de chair :

   / une haute morbidité : d'origine bactérienne (pasteurellose, colibacillose, entérotoxémie, staphylococcie, klebsiellose, salmonellose...) , virale (maladie hémorragique virale) ou parasitaire (coccidiose) ;
   / une consommation d'antibiotiques plus élevée que dans toute autre filière animale (proportionnellement 6 fois plus importante qu'en élevage porcin) ;
une haute mortalité : 20% des lapins de chair n'atteignent pas l'âge d'abattage de 73 jours.
une liberté de mouvement entravée par des densités d'élevage très élevées (jusqu'à 19 lapins/m2) et des cages exiguës ;
   / un environnement dénué de tout aménagement et un sol grillagé source de blessures aux pattes et d'écrasement de lapereaux. La Directive 98/58 CE concernant la protection des animaux dans les élevages exige une liberté de mouvement conforme aux besoins éthologiques et biologiques des animaux. Cette condition n'étant jamais respectée en élevage en cages de lapins, L214 a demandé au représentant de la Commission européenne de mettre les pratiques de l'élevage cunicole en conformité avec droit européen en interdisant l'élevage des lapins en cages de batterie.(...)

   (...) Le mercredi 27 mars 2013, L214 a rendu public un film d'enquête réalisé dans 8 élevages français de lapins de chair, commercialisant notamment la viande dans les grandes surfaces. Les images ont été filmées entre novembre 2012 et janvier 2013 en Bretagne et Poitou-Charente.

   L'enquête réalisée dans la plus grande zone productrice de France montre les conditions d'élevage exécrables des lapins élevés pour leur viande et l'état de santé très dégradé de nombreux animauxLes images montrent de nombreux lapins malades (syndrome vestibulaire), blessés (infections aux yeux, oreilles, nécroses...) ou morts au fond des cages dans des élevages comptant en moyenne plus de 6000 animaux. Huit à neuf lapins s'entassent dans chaque cage de batterie nue. Chaque animal dispose d'une surface équivalente à une feuille A4.

   Les statistiques professionnelles indiquent que 20 lapins sur 100 meurent dans les élevages avant d'avoir atteint l'âge de deux mois et demi.

   La vidéo d'enquête montre également des poubelles remplies de flacons antibiotiques et d'hormones. Selon l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), les lapins sont les animaux d'élevage les plus exposés aux antibiotiques. En 2011, 71.09 tonnes d'antibiotiques ont été vendus à destination des élevages cunicoles. Pour une production de viande équivalente, il faut au moins 6 fois plus d'antibiotiques pour l'élevage de lapins que pour l'élevage porcin.

   La viande de lapin présente également le taux de résidus d'antibiotiques non conforme à la réglementation le plus élevé (0,62% en 2010). En 2010, un échantillon prélevé en France présentait un résidu de Chloramphénicol, un antibiotique interdit du fait d'une grave toxicité potentielle. (...)


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"Oh, un joli papillon... Je fais un voeu."
(Le chat):
"Oh, un joli papillon,
je fais un bond... 
et, hop!"

(outerlimboから)

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(Voiture allemande non polluante)


Limitation en trompe l'oeil 
pour les émissions de CO2 
des voitures européennes
Claire Stam à Francfort 
© 2013 Novethic - Tous droits réservés

   (...) Selon l’accord conclu entre les représentants du Parlement européen et la présidence irlandaise le 24 juin 2013, les constructeurs devront limiter les émissions de CO2 de leurs flottes automobiles à une moyenne de 130g/km de CO2 d’ici 2015, et 95g/km d’ici 2020. Pour être validé, l’accord doit être voté par les Etats membres et le Parlement.

   Ce seuil-limite fixé par Bruxelles aura un impact certain sur l’industrie automobile allemande. Selon l’organisation International Council on Clean Transportation (ICCT), la flotte automobile des constructeurs allemands émet en moyenne 147g de CO2/km, contre une moyenne européenne de... 132g de CO2/km (en 2011). «Les constructeurs allemands se sont concentrés sur la production de grosses cylindrées, explique Gerd Lottsiepen, de l’Organisation pour une mobilité écologique. Ils ont produit des modèles toujours plus lourds, toujours plus puissants et fortement émetteurs. Limiter les seuils d’émissions revient à revoir la conception de leur modèle économique et de leurs stratégies». (...) 

   (...) Un argument repris par l’industrie automobile allemande : revoir les modèles signifie devoir disposer de temps et de moyens pour développer de nouvelles technologies répondant aux normes européennes. Or, dans cette course contre la montre, elle s’estime "lésée" par rapport à ses concurrentes française et italienne, qui, avec leurs modèles de moyenne gamme, électriques et hybrides, peuvent remplir plus facilement et plus rapidement les objectifs européens. Des arguments entendus par Bruxelles, qui a mis en place un système de bonification prévoyant l’attribution de crédits d’émissions de CO2 aux fabricants de modèles faiblement émetteurs. 

   «Les constructeurs allemands tentent avec ces crédits de contourner les seuils fixés par Bruxelles pour pouvoir continuer à vendre leurs gros modèles», critique Wolfgang Lohbeck, expert du secteur automobile chez Greenpeace. De quoi s’agit-il? Appelés «super crédits», ces allocations doivent favoriser le développement des technologies électriques et hybrides. Pour les organisations environnementales, il ne s’agit ni plus ni moins que de « permis à polluer ».

   Les «super crédits» sont calculés sur la base d’un facteur multiplicateur, ou coefficient. Ainsi, si on applique un coefficient 2, la vente d’une voiture électrique à zéro émission sera comptabilisée deux fois et permettra la vente de deux voitures émettant 190g de CO2/km. Cette astuce comptable permet au constructeur de pouvoir remplir l’objectif des 95g de CO2/km - tout du moins sur le papier. Plus le coefficient sera élevé, plus le dispositif sera avantageux aux constructeurs de véhicules fortement émetteurs. 

   C’est donc sans surprise que les constructeurs allemands revendiquaient pendant les négociations l’application d’un coefficient de... 3,5 pour 2016, 1,5 pour 2020. Les négociateurs européens ont finalement retenu le coefficient 2, applicable en 2020 et pour 3 ans. Les constructeurs allemands souhaitaient une entre en vigueur à plus court terme, demande rejetée, de même que celle visant à transférer les crédits inutilisés d’une année sur l’autre.

   «En fait, l’application des super crédits contribuera à reporter de facto les objectifs des 95g de 2020 à 2023. L’objectif sera atteint, oui, mais avec trois ans de retard», relève Gerd Lottsiepen. Pour autant l’accord n’est pas entièrement mauvais selon les ONG. Comme le résume Wolfgang Lohbeck, «nous aurions préféré avoir un accord avec les 95g de CO2/km sans les super crédits, mais nous aurions également pu voir bien pire». (...)


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Luc Desle

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