Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

vendredi 21 mars 2014

"Pour se venger d'une enfance malheureuse, ce millionnaire devint milliardaire". Benoît Barvin in "Pensées pensées".

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Pensées pour nous-mêmes:

(LA VOIE DU MILIEU
N'EST PAS LA VOIE DU CENTRE)

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"Mademoiselle... Heu...
Vous avez la culotte qui dépasse..."


girl

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"Tu viens, Chéri?
- Madame, vos propos sont sexistes"



Dolores Donlon / Playboy’s Playmate of the Month, 
August 1957 / photographed by Peter Gowland.

Critiquer ou caricaturer une femme : 
où commence le sexisme ?

Mouloud Akkouche
Ecrivain

   (...) Suis-je sexiste ? Après la lecture de ce billet et du tweet (ci-dessous), un ami l’a vaguement insinué. Une manière polie de dévoiler un angle critiquable de ma personnalité, pointer du doigt un « réflexe inconscient » ? Et la boîte à questions s’est ouverte.

   Mon tweet serait-il sexiste ? Pour ma part, après relecture et réflexion, je n’ai pas l’impression (le doute plane-t-il encore ?). Provocateur, caustique, de très mauvais goût, moqueur… Tout ce qu’on veut. Mais pas une attaque contre les femmes.

   Depuis les années 80, culpabilisé par le « Touche pas à mon pote », des citoyens n’osent pas rentrer dans le lard d’un Arabe ou un Noir par peur d’être taxé de racisme. Actuellement, n’assistons pas à une autre dérive semblable : « Touche pas aux femmes ! »

   En fait, notre époque de communautarisme a généré de nombreux « Touche pas… ». Certains combats d’ailleurs nécessaires. Dommage que des hommes et des femmes, se drapant dans le bien fondé de leurs luttes, s’en servent pour délégitimer toute critique à leur égard. Même sur leurs comportements pouvant être détestables. (...)

   (...) « Tes propos sont sexistes ! » Réaction complètement justifiée dans certains cas, parfois aussi à tort ; la mauvaise foi touche les deux sexes. Une formule imparable pour verrouiller une conversation ; aussi efficace que « vous êtes raciste ou antisémite » cloue bec. Et si la femme est noire ou arabe…. A ce propos, mon ami – de gauche – considérant mon tweet comme sexiste n’a jamais réagi à mes propos sur Rachida Dati, MAM et d’autres femmes de droite.

   Patrick Besson (auteur brillant mais aux antipodes de mes opinions) avait pondu un billet – très drôle à mon goût – sur Eva Joly. Les snipeurs et snipeuses de « l’humour comme il faut » l’avaient dégommé. Siné a été aussi canardé pour d’autres raisons. Normal : qui sème l’ humour noir, récolte le laminoir.

   « Allez les gars, aidez-moi à aimer à nouveau une bonne paire de nibards. » Qui a écrit cette dernière phrase d’un article – pas tout saisi ? Zemmour ? Bigard. Pas du tout. C’est la prose d’un grand auteur irlandais : Robert McLiam Wilson. Cette phrase – certes extraite de son contexte – en fait-elle un affreux sexiste ? Ce qu’il y a d’encombrant dans la morale c’est que c’est toujours la morale des autres, chantait Léo Ferré.

   Les auteurs doivent-ils se mettre en conformité avec un cahier des charges de l’écrit ? Imaginez écrire en se demandant ce que va en penser Alain Finkielkraut, Clémentine Autain, Tarik Ramadan, Jean-Pierre Copé, le Crif, le Mrap… Bon courage pour tous les satisfaire. Et beaucoup de souplesse pour le grand écart.

   Qu’un responsable politique, élu et représentant des citoyens, fasse gaffe à son langage et sa tenue, ça peut-être compréhensible. Logique que des citoyens aient été choqués par les saillies de politiques ; le langage fleuri pousse autant à gauche qu’à droite.

   Alors qu’un peintre, écrivain, caricaturiste, cinéaste etc, a souvent besoin de débordements et transgressions. Il ne parle qu’en son nom et celui de son cerveau-malade ou pas. Et devrait se tenir à bonne distance du « penser prémâché » des médias, des politiques et moralistes de toutes espèces, et de celui de ses proches. Nourrir sans cesse sa subversion. Sans être pour autant un citoyen au-dessus des autres. (...)

   (...) Qui sont les arbitres des élégances les plus efficaces ? Ceux définissant le positionnement des bornes à ne pas dépasser. Souvent, ils ont o-pignon sur rue. Issu des mêmes écoles, ils assistent aux mêmes spectacles, mangent dans les mêmes cantines, savent se tenir à table, excessif avec modération, se marre mais pas en mauvaise compagnie…Mêmes réflexes ?

   Pas pour autant que le populo est formidable. Aucune raison que de piedestaliser le pauvre qui grenouille aussi dans son vase clos rassurant. Souvent plus raciste, sexiste, homophobe... que les « arbitres de l’élégance » et leurs amis. Le pauvre n’échappe pas à la connerie ambiante. On va s’en rendre compte aux prochaines élections.

   Dirigeons-nous vers un monde uniformisé ou tous vénérerons Pierre Rabhi, l’oreille rivée à France Culture, applaudissant aux thèses de « Osons le féminisme », lecteurs que de Libé, Rue 89, le Monde, le Nouvel Obs, adeptes du vélo, pas abstentionnistes, se marrant jamais grassement… ? Des êtres sains de corps et d’esprit dans un monde ouvert mais avec tenue « bien pensante » exigée. L’excellent Bukowski, mort il y a tout juste vingt ans, aurait été refoulé.

   Dans un bar de Montreuil, un comédien-ancien des 4000 - grommela « Les bobos doivent nous trouver bêtes, puisqu’ils nous imposent des bibliothèques dans nos rades. » Pas qu’une brève de comptoir, un profond sentiment de dépossession. Condescendance ou maladresse vis à vis du « p’tit peuple » (surnommé aussi beauf ) de bistrot. Sûrement douloureuse la « transfugion sociale “ de Eddy Bellegueule.

   Pour ce Tweet, j’ai un regret : il était anonyme. Depuis, je tweete à mon nom. Pour le meilleur et le pire à venir… La cause- la plus légitime soit-elle- ne rend pas l’homme ou la femme qui la sert intouchable. Pas un être parfait sous tous rapports face à des hordes pensant différemment à évangéliser. Ni une figure qu’on ne peut critiquer et caricaturer.

   PS) Si ce billet passe in extenso, je vais recevoir peut-être des mails d’amis mécontents. Mais l’amitié ne s’épanouit pas dans l’eau tiède


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"Tu connais des péripatéticiennes?
- Non, que des p..."



Grace Lee Whitney and Sherl Deauville in ‘Irma la Douce’, 1963.

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Luc Desle

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