Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

samedi 7 juin 2014

"Il vivait pour son art qui était de ne rien faire". Jacques Damboise in "Pensées convénientes".

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Pensées pour nous-mêmes:

(TU ES LE MAÎTRE
DE TES MAUX)

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(L'homme qui fricotait avec des citrons
fut rapidement arrêté)



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(Future apostase s'apprêtant à changer de couleur)



L'apostasie n'a aucun fondement
dans le Coran

MUSTAFA AKYOL
HÜRRIYET

   (...) L'éditorialiste turc Taha Akyol s'insurge contre la condamnation à mort de la Soudanaise Meriam pour avoir changé de religion. Car comment une religion peut-elle se targuer d'être éclairée, si le seul moyen de conserver ses fidèles consiste à les menacer de mort ? (...)

   (...) A l'heure où j'écris ces lignes, une femme de 27 ans, Meriam Yahya Ibrahim, attend la mort au Soudan. Le 15 mai dernier, elle a été condamnée à mort pour apostasie. Son crime ? Avoir abandonné l'islam pour devenir chrétienne.

   Le tribunal de Khartoum lui avait donné trois jours pour abjurer sa foi. Et si elle est encore en vie, c'est grâce à l'enfant qu'elle portait et qu'elle vient de mettre au monde. Le juge a en effet décidé de lui accorder un sursis de deux ans en prison avec son bébé pour qu'elle l'allaite. Son autre enfant, un petit garçon de 20 mois, est déjà avec elle en prison. Dans deux ans, il sera suffisamment grand pour être traumatisé à vie par son exécution. Quant à son mari éprouvé, il passe son temps entre les tribunaux et la prison.

   Le sort réservé à Meriam Yahya Ibrahim et à sa famille est d'une insoutenable cruauté et constitue une violation inacceptable des droits de l'homme. Malheureusement, les autorités soudanaises et certains musulmans considèrent cette décision comme juste, parce qu'ils sont convaincus que tous les coupables d'apostasie, sans exception, doivent être condamnés à mort.

   Et pourtant en tant que musulman, je rejoins certains de mes coreligionnaires pour m'insurger contre cette condamnation de l'apostasie, que je considère comme une entrave à la liberté religieuse et une insulte à l'islam. (...)

   (...) Notre premier argument relève du simple bon sens : comment une religion peut-elle se targuer d'être éclairée et fondée sur la raison si le seul moyen de conserver ses fidèles consiste à les menacer de mort ? Comment pouvons-nous croire que les éventuels apostats vont devenir de bons musulmans ? Ne vont-ils pas au contraire devenir hypocrites et dissimuler leur manque de foi par peur de mourir ?

   Deuxièmement, cette condamnation de l'apostasie inscrite dans la loi islamique, la charia, n'a aucun fondement dans le Coran, source incontestée de l'islam. Pas un des versets du Coran n'affirme que les gens doivent être exécutés s'ils ne croient plus.

   Bien au contraire, le Coran met en avant la liberté religieuse avec des versets comme : “Nulle contrainte en religion !” (2 : 256). Mais la loi islamique post-coranique a progressivement limité le champ d'application de ce principe de “nulle contrainte”. Et pour cette raison, certaines traductions récentes du Coran “éditent” ce verset en y insérant une parenthèse. Ils écrivent “Nulle contrainte [dans l'acceptation] de la religion.”

   Ce qui veut dire que vous êtes libre d'embrasser l'islam ou non. Mais une fois musulman, même si vous êtes simplement né dans une famille musulmane, il vous est interdit de quitter cette religion. (...) 

   Comme je l'explique dans mon livre "L'islam sans les extrêmes", un plaidoyer musulman pour la liberté, dans le chapitre “Liberté et islam”, la condamnation de l'apostasie est née dans l'islam post-coranique pour des raisons politiques. Les religieux médiévaux considéraient l'apostat comme un traître capable de rejoindre le camp adverse. Dans les empires islamiques, l'apostat était quelqu'un dont les idées étaient dangereuses pour l'ordre public, et donc pour le pouvoir.

   Pourtant aujourd'hui nous vivons dans un monde où la liberté religieuse est devenue la norme. Quelqu'un qui choisit de changer de religion n'est plus coupable de haute trahison mais il exerce au contraire son droit le plus fondamental.

   Ceux qui veulent appliquer la charia, au Soudan, en Arabie Saoudite, en Iran ou ailleurs, devraient prendre conscience de cette réalité, réinterpréter leurs lois et arrêter de tuer des innocents. Il est temps pour eux de se rendre compte qu'ils infligent à l'islam des dégâts bien plus considérables que le plus militant des apostats.


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(Chat-bigoudi attendant fermement sa maîtresse
pour lui dire sa façon de penser)



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Benoît Barvin

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