Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

vendredi 13 juin 2014

"La Femme qui reculait finit par rencontrer l'Homme qui avançait". Jacques Damboise in "Pensées inconvénientes".

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Pensées pour nous-mêmes:

(LE SAGE N'A PAS

DE COPYRIGHT)

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"Oh? 
Du miam-miam..."




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"Bonjour, Madame...
- ??


(Manifestement, le Résident américain
avait besoin de lunettes, autres qu’idéologiques)

solidmar.blogspot.com

"Continuez, Elkabbach !"

Philippe GRASSET

   (...) L’interview de Poutine pour TF1 et Europe1, passée le 4 juin en soirée, on l’a vue, entendue et largement commentée (sauf dans la presse-Système anglo-saxonne où tout ce qui est Poutine tout en n’étant pas anglo-saxon ne passe guère). Russia Today en fait ses choux gras, ce 5 juin 2014, et l’on dira que c’est de bonne guerre. Plus intéressant, beaucoup plus intéressant, l’ensemble des impressions de Jean-Pierre Elkabbach, l’intervieweur d’Europe 1. (...)

   (...) Elkabbach est un vieux routier du monde de la communication et des salons parisiens, habile comme on l’a décrit, toujours prudent et ainsi de suite. Le vieux routier, habitué aux cahots, aux dépassements interdits et ainsi de suite, plutôt dans la catégorie “vieille canaille” (genre affectueux, type-Gainsbourg ou Eddy Mitchell) que vieille midinette s’il fallait l’apprécier, s’est pourtant laissé surprendre, c’est-à-dire séduire, et il est tombée sous le charme de Poutine... De quel charme s’agit-il ? A nous commentateurs de faire des hypothèses, et nous avons la nôtre. Il y a certes les qualités de l’homme (Poutine) mais il y aussi, – et surtout pour notre propos, et cela en ayant dans l’oreille et à l’esprit l’interview où Poutine fut excellent, – il y a surtout la fermeté et l’évidence du propos d’un homme qui s’appuie sur la force des principes. 

   Il ne perd pas trop de temps, ni ne nous fait perdre le nôtre, à nous exposer que la Russie est un grand pays, – on le sait, – ni même un pays “exceptionnel” – cela est bien possible, sans avoir à en faire le sujet d’une doctrine stratégique pour la communication. Poutine décrit et explique, et alors l’affirmation de la souveraineté nationale dans la politique vous permet d’exposer cette politique avec une force principielle, c’est-à-dire qu’elle vous donne le talent et l’éloquence qu’exsude la structuration évidente du propos. On comprend la remarque d’Elkabbach (« ... et je sais bien des dirigeants français qui pourraient en prendre de la graine. ») : même pour le vieux routier retors et désabusé de la communication parisienne, le discours d’un homme qui applique une politique principielle pulvérise les slogans psalmodiés des dirigeants-Système du bloc BAO, qui ne peuvent s’appuyer que sur le vide de l’absence de substance. 

   Par ailleurs, Poutine est habile : on ne parle pas en vain à un journaliste français, type-vieux routier de la Vème République à qui il reste toujours un reste de sentimentalisme pour la grandeur disparu, de De Gaulle et de Mitterrand, – c’est-à-dire, lorsqu’il s’agit de rappeler le souvenir de ces hommes qui surent montrer cette même éloquence que donne la pratique d’une politique principielle, du temps où un président français, quels que soient ses défauts et ses qualités, savait être transcendé par la fonction. (Et Elkabbach de conclure l’une de ses interventions, au cours du même mini-interview : « A Moscou, la France compte toujours ! »)

   Quoi qu’il en soit, l’interview est, du point de vue de la communication, un coup de maître de Poutine. Il plante un coin dans la structure psycho-hyper-rigide antirusse et anti-poutinienne des salons parisiens en touchant des personnalités au cœur du Système et non plus seulement des marginaux et des dissidents hors-Système et limite antiSystème. Il rameute l’esquisse de ce qui pourrait être un changement de ton parisien à son égard, avec son déjeuner avec Sarkozy (dont Elkabbach, justement, est un fidèle), au moment où le gymkhanaparisien imposé par les exigences de communication d’Obama (éviter à tout prix une rencontre avec Poutine entre deux dîners, ce 5 juin au soir, à Paname) a un peu agacé la crème politicienne de la capitale. (Pour tous ces épisodes, voir le 3 juin 2014.)

   Curieusement, on retrouve cet avis chez Pépé Escobar ; tout cela, dirait-on, avec l’ombre du Mistral qui se profile, qui fera plus de vagues dans le sens transatlantique que nulle part ailleurs. Répondant à une interview de Russia Today le 4 juin 2014, Escobar nous emporte dans son habituel style imagé et ironique, pour nous faire comprendre finalement qu’à son point de vue, nous ne serions peut-être plus très loin d’un certain rapprochement franco-russe coordonné avec une certaine et nouvelle distance entre Paris et Washington. On verra...


   Russia Today : « Le président Hollande projette de dîner deux fois le même soir avec Barack Obama et Vladimir Poutine séparément. Est-ce que c’est de la bonne diplomatie ou est-ce que ça ne fait que souligner la bizarrerie de la situation ? »

   Pepe Escobar : « Je me suis interrogé sur le menu en fait. Qui aura le cheeseburger, qui aura le foie gras. Mais trêve de plaisanterie, l’affaire est sérieuse parce que Ben Rhodes, la spectaculaire médiocrité qui est un des conseillers d’Obama pour les affaires étrangères, a laissé fuiter à la presse étasunienne qu’il n’avait jamais été question d’organiser une rencontre entre Obama et Poutine. Donc, la Maison Blanche a refusé de se trouver dans la même pièce que Hollande et Poutine. Et les Français ont dû se débrouiller pour organiser deux dîners à la suite. C’est tellement ridicule que je ne trouve pas de mots pour le dire. Et tout cela après le marteau d’un milliard de dollars d’Obama qui a pour but d’étendre l’OTAN en Pologne, tout près de la frontière ukrainienne, donnant pratiquement un chèque en blanc au gouvernement polonais complètement hystérique pour continuer de crier au monde entier que la Russie va l’envahir d’un instant à l’autre. 

   C’est complètement idiot. Et ils sont en Normandie pour célébrer les 70 ans [du débarquement de la 2ième guerre mondiale]. C’est une chose extrêmement sérieuse, en particulier la participation de la Russie : 25 à 30 millions de Russes y ont laissé la vie. En fait la Russie a été le premier pays à gagner la guerre contre l’Allemagne nazie, l’Occident ne l’a gagnée qu’en second. Par conséquent Obama et Poutine devraient être dans la même pièce. Il faudrait qu’ils soient dans la même pièce en raison de l’effort de guerre d’il y a 70 ans. Au lieu de cela, à cause des gamineries de l’administration Obama, nous avons ces ridicules deux dîners en suivant, jeudi, en France. »

   Russia Today : « Obama aura le premier dîner et le président russe le second. ce n’est sans doute pas par hasard ? »

   Pepe Escobar : « L’empire d’abord avec des cheeseburgers, puis Poutine avec du borshch et du boeuf stroganoff. Obama ne connaît rien au vin et Poutine n’est pas un grand amateur, alors qui va boire toutes les bouteilles ? Hollande. On nous distrait avec toutes ces bêtises alors qu’il faudrait parler de choses sérieuses comme d’une rencontre au sommet entre Obama, Poutine et Hollande pour parler de l’expansion de l’OTAN, des BRICS et de l’OTAN en tant que camps actuellement opposés, pour essayer d’apaiser les tensions internationales qui ont été générées essentiellement par l’administration Obama depuis le putsch de févier en Ukraine. 

   Et maintenant on essaie de nous faire croire que les plus de 200 ou 300 civils tués dans l’est de l’Ukraine sont des terroristes, c’est grotesque. Voilà que tout est de la faute des victimes. C’est absolument dingue. Les présidents devraient s’asseoir à la même table pour parler de tout cela. »

    Russia Today : « Lequel de ces dîners sera le plus difficile à digérer pour Hollande, à votre avis ? »

   Pepe Escobar : « Je pense que le plus indigeste sera celui avec Obama, en fait. Les grandes entreprises françaises ne veulent pas qu’on impose plus de sanctions à la Russie. Elles veulent rester en Russie et faire des affaires avec la Russie et sa sphère d’influence. Les Etasuniens posent plus de problèmes parce qu’ils essaient d’imposer le Traité Transatlantique par dessus la tête des gouvernements européens et les Français en ont une peur bleue. Pas seulement des pans entier du gouvernement de Hollande, mais les Français ordinaires aussi. 

   D’abord, à cause de la déculottée que les Socialistes ont prise aux élections européennes, qui a eu beaucoup à voir avec le traité transatlantique, qui, pour le dire vite, aboutirait au contrôle par les multinationales américaines d’une grande partie de l’industrie et des marchés européens. C’est ce que Obama va seriner à Hollande jeudi soir : “S’il vous plaît, signez le Traité Transatlantique.” Obama fait un voyage militaire– Pologne, Bruxelles, OTAN –et un voyage commercial, c’est cela qui fait toute l’importance de cette rencontre avec Hollande, il s’agit de le convaincre de signer le Traité dans les mois qu viennent. Cela ne se fera pas, la pression en France sera trop forte. » (...) 

Traduction des parties en Anglais : Dominique Muselet


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(L'Ombre du Téton était partout)



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Luc Desle

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