Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.
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mardi 3 février 2015

"Cet article indéfini se plaignait d'être transparent". Jacques Damboise in "Pensées à contre-pet".

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Pensées pour nous-mêmes:

(NE CROIS QUE CE QUE
TU DOIS)

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"Par Horus, que l'Intelligence soit!"


(Le médium croyait un peu trop à ses propres simagrées)


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« On peut réduire fortement
la quantité de pesticides.
J’ai réussi ! »

EMILIE MASSEMIN (REPORTERRE)

   (...) Le réseau Déphy, un des piliers du plan Écophyto de 2008, rassemble plus de 1.900 exploitations agricoles volontaires pour réduire leur utilisation de produits phytosanitaires. Antoine Lambert, agriculteur dans l’Eure, raconte à Reporterre les satisfactions et les difficultés liées à cette démarche.

    Fours-en-Vexin (Eure), reportage

   De chaque côté de la route, les vastes parcelles, mi-vertes, mi-brunes, s’étendent à perte de vue sous le ciel gris et pluvieux de janvier. « A gauche, vous avez dix hectares de blé, plantés à la fin du mois d’octobre dernier, désigne Antoine Lambert. A gauche, il y a cinq hectares de colza, semés un peu plus tôt, les 20 et 25 août. » L’agriculteur, âgé de 45 ans, a rejoint son père en 1994 sur cette exploitation de 140 hectares, située sur la commune de Fours-en-Vexin dans l’Eure. Il y travaille seul depuis 2001, et continue à y cultiver du blé, de l’orge de printemps, du colza, des pois et des betteraves sucrières en grandes cultures, pour l’export. Le paysage n’a plus de secrets pour lui : « C’est le Vexin bossu ! Mes terres sont très hétérogènes, argileuses à certains endroits, traversées de sources sur les coteaux et assez sableuses ailleurs. »

   Dans ce contexte peu favorable, il semblait difficile de diminuer l’utilisation de produits phytosanitaires. Pourtant, Antoine Lambert est parvenu à la réduire de moitié en mettant en œuvre des principes de l’agriculture intégré,e comme la rotation des cultures et le mélange des variétés.

   Un petit tour au hangar où s’entassent 300 tonnes de grains de blé, et Antoine Lambert nous entraîne au chaud chez lui pour nous raconter son histoire. Très vite, il a compris que sur des terres aussi difficiles, une politique du « produire plus » n’est pas tenable. « Le seul moyen d’optimiser mes marges était de réduire mes coûts, en diminuant mon utilisation de produits phytosanitaires. Je me suis engagé dans cette démarche pour des raisons purement économiques ! Il faut dire qu’à l’époque, on ne voyait pas l’environnement comme aujourd’hui. » (...) 

   Le véritable déclic a lieu en 2005, quand l’agriculteur se retrouve confronté à des problèmes de résistances en tous genres. « Je n’arrivais plus à me débarrasser du vulpin, une mauvaise herbe qui envahissait mes parcelles de blé. Je dépensais jusqu’à 100 € de désherbant par hectare, sans arriver à en venir à bout, se souvient-il. Je ne pouvais plus continuer comme ça. » Il rejoint un groupe de travail sur les méthodes alternatives aux pesticides, animé par l’ingénieur agronome Bertrand Omon de la chambre d’agriculture de l’Eure. La vingtaine d’agriculteurs qui y participent échangent sur leurs difficultés, écoutent les conseils en agronomie de chercheurs et d’ingénieurs agronomes.

   Le groupe étudie des principes d’agronomie comme alternatives aux produits phytosanitaires. Ce qui a conduit par exemple Antoine Lambert a repousser la date de semis du blé pour limiter le désherbage. « Les graines de ’mauvaise herbe’, qu’on appelle une adventice, sont présentes dans la terre. Quand on travaille le sol, on les met en condition de germer, indique-t-il. Or, chaque plante a sa période optimale de levée ; pour le vulpin, c’est à la fin de l’été. L’idée, c’est donc de travailler le sol et de semer le blé le plus tard possible, à l’automne, pour être en décalage avec la période optimale de levée du vulpin. »Il observe que cela permet aussi de limiter le recours aux insecticides, puisque les attaques de pucerons sont plus fortes quand on sème dans la chaleur de l’été.

   Autre astuce, cultiver moins serré pour limiter les apports d’engrais azotés, ou choisir des variétés résistantes à tel ou tel problème comme la maladie ou la« verse » (quand la tige se couche). Au fur et à mesure de ses expériences, le groupe de travail va jusqu’à imaginer de véritables systèmes de culture basées sur la rotation des cultures sur plusieurs années : d’abord du blé, puis des pois... Avec pour objectif, de limiter au maximum la levée des mauvaises herbes tout en diminuant les doses de pesticides. (...)

   (...) Mais ces techniques n’ont rien de recettes miracles, prévient l’agriculteur. Quand on sème le blé trop tard, les jours sont plus courts, pluvieux. « On a moins de jours pour travailler, on prend le risque de semer dans de mauvaises conditions. Et que la plante pousse mal... » Idem pour le choix des variétés : certains blés résistent aux maladies mais sont sensibles à la verse, et inversement. « La meilleure solution est de mélanger les variétés, estime Antoine Lambert. Cela permet de compenser les défauts. Mais certains clients ne veulent acheter que des récoltes pures, d’une seule variété, pour faire leurs propres mélanges. » 

   Quant aux systèmes de cultures, leur efficacité est intimement liée à la nature du sol : ils ne sont pas transposables d’une exploitation à l’autre et sur sa seule exploitation, Antoine Lambert a dû adopter quatre systèmes de culture différents ! Il faut une solide connaissance de ses terres et le plus grand doigté à l’agriculteur pour actionner à bon escient les différents leviers dont il dispose, dès lors qu’il cherche à sortir du « tout chimique ».(...)

   (...) « Forts de cette expérience, nous avons décidé d’intégrer le réseau Déphy du plan Écophyto, en 2011 », se souvient l’agriculteur. Pour la première fois, les membres du groupe de travail s’engagent pour cinq ans et doivent se fixer des objectifs chiffrés, individuels et collectifs. Ils décident de diminuer de moitié les quantités de pesticides qu’ils appliquent. D’autres obligations leur incombent : communiquer sur leur démarche en organisant des réunions d’information et des portes ouverts, et transmettre leurs résultats technico-économiques. En contrepartie, Bertrand Ormon est embauché à mi-temps, comme animateur du réseau Déphy de l’Eure.

   Quatre ans après, Antoine Lambert est un peu sceptique. « Chez nous, ça a fonctionné parce que nous étions un groupe déjà constitué et habitué à travailler ensemble. Nous avons tous atteint nos objectifs, analyse-t-il. Mais quand nous avons visité d’autres exploitations membres du réseau Déphy, nous nous sommes rendus compte que certaines avaient des objectifs de réduction des phytosanitaires très limités. » Pour l’agriculteur, le plan Écophyto promeut « de bonnes idées », mais pèche dans sa mise en œuvre. « Déphy n’a pas eu suffisamment de moyens. Quant aux conseillers recrutés à mi-temps pour accompagner les agriculteurs du réseau, combien sont réellement compétents en matière d’agriculture intégrée ? Il faut aussi prendre en considération la résistance au changement et trouver des moyens de motiver les agriculteurs. »

   Pourtant, la réduction des pesticides est un enjeu de taille, estime Antoine Lambert, en particulier en matière de santé publique. « En discutant avec les autres, j’ai réalisé qu’on nous parlait davantage de protection de l’environnement que de notre santé, observe-t-il. Alors que des agriculteurs qui n’arrivent pas à l’âge de la retraite, ce n’est pas rare dans nos campagnes. » C’est pourquoi il adhère en 2011 à l’association nationale Phyto-victimes, dont il devient administrateur.

   Le chemin vers une réduction maximale des produits phytosanitaires est encore semé d’embûches. « Depuis deux ans, je suis en difficulté, avoue l’agriculteur. Une partie de ma ferme est envahie de coquelicots, qui résistent à tout. Et je suis confronté à de nouveaux problèmes de résistance au vulpin, quel que soit le système de culture que j’adopte. C’est une course sans fin ! » Mais il est plus déterminé que jamais à continuer à chercher une alternative au« tout chimique », sans pour autant se convertir au bio. « Dans notre idée, nous voulons développer une agriculture durable et accessible au plus grand nombre. »


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"Yep yep, yop, prout!"


(Avec son tube, le pétomane se classa au top 50)


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Benoît Barvin

vendredi 10 octobre 2014

"Ma Belle-Mère m'offrit un martinet à batterie solaire". Jacques Damboise in "Pensées de quelque part".

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Pensées pour nous-mêmes:

(NE JUGE PAS SELON
TON MAUVAIS VOULOIR)

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(L'épouse trompée réagit bizarrement
après l'aveu de son mari)


from 0ci0



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"C'est par économie que vous vous
éclairez à la bougie?
- Vous avez tout compris..." (soupirs)


Barry Lyndon, Stanley Kubrick, 1975

La facture d'électricité 
est une énigme 

AFP

   (...) La facture d'électricité reste une énigme pour près de neuf Français sur dix, et un sur quatre éprouve des difficultés à s'en acquitter, selon un sondage Ifop-Qinergy publié jeudi.

   Quelque 61% des personnes interrogées déclarent ne pas tout comprendre à leur facture, et 21% en trouvent la lecture difficile, selon ce sondage réalisé en septembre sur internet, auprès de 1.007 personnes. Elles sont 7% à se contenter de consulter le montant à payer uniquement.

   L'enquête soulève toutefois un paradoxe: seuls 28% des sondés estiment que leur niveau de compréhension est passable ou mauvais.

   Près de 50% des Français disent aussi avoir régulièrement une mauvaise surprise en découvrant le montant de la facture, sans avoir les moyens de le vérifier, et un quart éprouve des difficultés pour la payer.

   Le choix d'un contrat adapté à la consommation du ménage s'avère par ailleurs difficile pour un tiers des sondés.

   Le 3 octobre, l'Observatoire national de la précarité énergétique (ONPE) avait estimé à plus de 11 millions, soit un cinquième de la population française, le nombre des personnes éprouvant des difficultés à se chauffer et s'éclairer, une proportion bien plus élevée que celle retenue jusqu'à présent. (...) 



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"Bon, alors... Ce déshabillage, ça vient?
- Mais Chérie, j'ai froid, tout nu...
- T'inquiète, je vais te réchauffer, moi!"


photo by Gokce Yagmur


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Benoît Barvin

vendredi 15 août 2014

"Cet anchois était amoureux du pan bagnat". Jacques Damboise in "Pensées contraintes".

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Pensées pour nous-mêmes:

(REFUSE D’ÊTRE L'ANTRE
DE LA COLÈRE)

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"Ma Chérie... Souris... Souris...
- Je le ferai quand tu m'auras donné
l'argent du mois..."


ModerneWelt_1918-20


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(C) Franquin


Quand le droit se met enfin au service
des entreprises en difficulté

Avocat, conseiller économique et social européen

Avocate associée au sein 
du Cabinet Carbonnier, Lamaze, Rasle et Associés

   (...) En présentant en Conseil des ministres le 30 juillet dernier un projet de loi ratifiant l'ordonnance portant réforme de la prévention des difficultés des entreprises et des procédures collectives, la garde des Sceaux, ministre de la Justice, a affiché à la fois un objectif de modernisation du cadre législatif existant et de préservation de l'emploi et de l'activité.

   Elle s'inscrit à ce titre dans le prolongement de la loi de sauvegarde des entreprises du 26 juillet 2005, tout en apportant un certain nombre d'innovations. Si le texte est complexe, son impact sera d'une ampleur inédite pour la vie des entreprises en difficulté. Ses 117 articles modifient des dispositions du code de commerce, mais également du code civil, du code général des impôts, du code rural et de la pêche maritime et du code du travail.

   En l'occurrence, il ne faut pas craindre le millefeuille législatif, puisque le texte apporte une vraie bouffée d'oxygène pour les créateurs d'entreprises dans un contexte économique difficile, qui a vu en 2013 61.000 entreprises concernées par la défaillance, soit plus de 160 par jour! Qu'il s'agisse des procédures de prévention ou des procédures collectives, il était devenu urgent de consolider et moderniser notre droit en la matière. Quoi que l'on pense par ailleurs de la politique économique du gouvernement, cette initiative mérite un coup de chapeau, avec une mention particulière pour la Chancellerie.

   La clé de voute de cette réforme réside dans l'anticipation des difficultés des entreprises. Pour ces dernières, il est capital d'intervenir le plus en amont possible, avant la cessation de paiement, et de trouver un terrain d'entente entre l'entrepreneur et ses créanciers. D'où l'importance de renforcer l'attractivité de mesures telles que le mandat ad hoc ou la conciliation, qui interviennent avant les procédures collectives.

   Un signe fort est donné en faveur d'un traitement à l'amiable, alors que le gouvernement apporte par ailleurs une forme de flexibilité salvatrice dans bien des cas. Pour ne citer qu'un exemple, le dirigeant mis en demeure ou poursuivi par un créancier au cours de la conciliation pourra se voir accorder par le tribunal des délais de paiement ou un échelonnement de ses créances, qui pourront bénéficier aussi à ses garants. Cela paraît évident, mais une telle protection du débiteur pendant l'exécution de l'accord n'existait pas.

   Afin de renforcer l'efficacité des procédures à l'amiable, le régime du privilège de conciliation (new money) est également renforcé: il bénéficie désormais non seulement aux créanciers ayant apporté des fonds dans le cadre de l'accord de conciliation mais également à ceux ayant apporté de la trésorerie, un bien ou un service pendant la procédure. Cette modalité rend d'emblée plus attractive la conciliation dès son ouverture.

   L'autre volet majeur de ce nouveau cadre juridique concerne les procédures collectives, dans lesquelles sont introduites un certain nombre d'innovations, qui vont à la fois mieux répartir les pouvoirs entre les différents acteurs d'une procédure, mais aussi garantir de mieux répondre à l'urgence.

   Un nouvel outil est créé avec la sauvegarde accélérée, qui constitue une nouvelle passerelle avec les procédures préventives et permet de négocier des solutions avec les principaux créanciers de l'entreprise. En complément de la Sauvegarde Financière Accélérée, cette procédure ne peut être ouverte que sous certaines conditions, dont, par exemple, la mise en œuvre préalable d'une conciliation et l'élaboration d'un projet de plan susceptible de recueillir l'accord d'une majorité de créanciers. Il s'agit bien là d'une procédure mixte, "trait d'union entre l'amiable et le judiciaire" et reflet de la volonté du législateur d'apporter un surcroît de flexibilité et d'adaptation au plus grand nombre de situations.

   Cette notion de flexibilité marque le fil rouge de cette réforme; pour les professionnels du droit des entreprises, il ne peut qu'être synonyme de jours meilleurs. De l'assouplissement des règles relatives à la déclaration de créance aux nouvelles mesures pour accompagner la liquidation judiciaire -notamment des délais de traitement réduits-, tout est fait pour sécuriser la vie de l'entreprise.

   C'est également l'objectif poursuivi avec le rééquilibrage des pouvoirs au profit des créanciers, en leur donnant un rôle accru lors de la procédure collective. Ainsi, les créanciers pourront désormais proposer des plans de sauvegarde alternatifs, une initiative qui n'appartient plus exclusivement au dirigeant d'une entreprise en sauvegarde ou en redressement judiciaire. Il incombera au Tribunal de statuer sur chacun des plans proposés et de retenir celui qui lui paraîtra le plus adapté ou le plus crédible. Reste la cession forcée des titres des actionnaires récalcitrants, dont il était question dans le projet d'ordonnance, qui n'a finalement pas été retenue dans ce cadre. A suivre, donc !

   Avec le renforcement et l'extension des mesures relatives à la détection et la prévention des difficultés des entreprises, le rééquilibrage du rôle des acteurs en présence et notamment celui des créanciers, la simplification du traitement des situations irrémédiablement compromises, l'amélioration de l'impartialité des tribunaux et de l'indépendance des mandataires de justice et enfin le renforcement de la sécurité juridique, la France rattrape son retard en matière de droit des entreprises, par rapport à ses voisins européens. (...)


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Luc Desle