Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.
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samedi 8 février 2014

"Il était sourd d'une oreille et muet de l'autre". Jacques Damboise in "Pensées à contre-pet".

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Pensées pour nous-mêmes:

(MARCHE AVEC TES PIEDS
ET PAS DANS TA TÊTE)

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"On lui dit que ce fameux Prince qu'elle embrasse
n'est autre que notre amie Edwige qui lui 
fait une blague?
- Non, pas tout de suite, on a le temps..."


Hans Christian Andersen The Princess and the Swineherd-Illustrated 
by Heinrich Lefler-Vienna, 1897

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« La mort dans l’âme » :
la réponse de Schneidermann à Patrick Cohen
(extraits)

Daniel Schneidermann 
Fondateur d'@rrêt sur images

   (...) Je crois que le rôle d’un journaliste, c’est de de tenter d’appréhender et de montrer toute la réalité. Même celle qui lui déplaît. Même la réalité désespérante. Même la réalité nauséeuse. Non, elle n’est pas belle, la France des dieudo-soraliens.

   Mais la France d’aujourd’hui, ce ne sont pas seulement les puissants et les « sachants ». La France, ce ne sont pas seulement les ministres, les corps constitués, et les intellectuels labellisés, qui se succèdent deux fois par jour à votre micro, de matinales en prime time, en un ballet immuable (j’apprends d’ailleurs que vous allez élargir le cercle, que vous allez inviter l’économiste anti-euro Jacques Sapir. Quelle audace ! Savez-vous que Moscovici vient de le taxer d’être d’extrême-droite ? Etes-vous bien certain qu’il n’est pas, lui aussi, un cerveau malade, un idiot utile de quelque chose ? N’est-ce pas un peu imprudent ? Réfléchissez bien).

   La France que nous devons regarder en face, c’est aussi ce jeune dieudonniste sur notre plateau, que l’on place devant l’odieuse sortie de Dieudonné vous envoyant aux chambres à gaz, et qui non, vraiment, ne voit pas le problème, c’est juste de l’humour, voyons.

   Cette France-là, il nous appartient de la regarder en face, de la sonder sans fin, de la révéler à elle-même et aux autres. Pour un reporter, ça veut dire : aller les voir. Pour un animateur d’émission : les inviter. La mort dans l’âme.(...)

   (...) L’ironie de cette polémique, c’est que je n’ai jamais invité, moi non plus, ni Dieudonné, ni Soral, et les dieudonnistes de notre forum nous le reprochent assez, idiots qu’on est décidément. Ni à l’époque de France 5, ni depuis 2008 sur ce site.

   Non pas que je me l’interdise. A l’époque où Arrêt sur images était encore sur France 5, je refusais, comme vous, d’être la porte d’entrée de ces discours-là dans le débat public. Je raisonnais en journaliste des anciens médias.

   Aujourd’hui, on a changé de monde. Pour le meilleur et le pire. On est dans une terra incognita, dont je reconnais qu’elle peut sembler terrifiante. Où la moindre vidéo de Dieudonné ou de Soral sur YouTube totalise dix fois, vingt fois plus de vues que les émissions d’Arrêt sur images. Où Dieudonné remplit les salles (avec l’aide remarquable de Manuel Valls et, je pense, la vôtre). Où les cerveaux malades ont sans doute, dans leur champ étroit, bien davantage d’influence que moi, et même que vous, du haut de vos estrades de la radio et de la télé publiques.  Et il faudrait se boucher les yeux ? Rien regarder, rien écouter, rien tenter de comprendre ?(...) 

   (...) Et pourtant, ici, nous ne les avons toujours pas invités. Pour plusieurs raisons. D’abord, tout simplement, parce que...leur champ reste un champ étroit. La polarisation périodique du débat public autour de leurs figures et de leurs thèmes: quel gaspillage d’énergie !

   Comme si la question de l’antisémitisme ou de l’antisionisme étaient les questions centrales de la France aujourd’hui, davantage que l’évasion fiscale, la disparition de l’emploi industriel, le maintien ou non de l’euro, le réchauffement planétaire, la dissolution de la vie privée, la marchandisation des données, l’espionnage américain, la révolution numérique sous tous ses aspects, et je pourrais allonger la liste.

   En outre, je l’avoue aussi, je ne saurais trop, sur un plateau, comment leur faire cracher leur vérité enfouie. Entre l’interview-interrogatoire et l’interview-accouchement, entre les écueils symétriques du trop agressif et du trop à l’écoute, je crains de ne pas trouver l’angle d’attaque, outre que j’ai passé l’âge de jouer à cache-cache. Mais je n’en suis pas fier. C’est une lacune. Mes compétences d’animateur trouvent ici leurs limites. (...)

   (...) Si d’autres animateurs de débats plus doués que moi s’en chargent, et y réussissent, je crie bravo. Voilà pourquoi il n’était pas correct de reprocher à Taddeï de le faire. Invitant les « cerveaux malades » (et pour peu évidemment qu’il leur porte la contradiction nécessaire, et pertinente, qu’il les accouche avec sagacité de leurs impasses et de leurs non-dits, comme on devrait le faire avec tous les invités), il fait le job. Ce job que ni vous ni moi ne faisons.

   Voilà. Vous noterez que je viens de vous répondre, Patrick Cohen, comme si votre papier de L’Obs était, à mon égard, une critique acceptable. Je suis décidément un gentil garçon. Car acceptable, il ne l’est pas. Vous ne me reprochez pas seulement de vous avoir critiqué. Vous me reprochez de vous avoir critiqué en tant que juif. « Le juif Cohen », glissez-vous au détour d’une phrase. Et ça, cette manière de brandir son étoile jaune en bouclier, je vous le dis, c’est infâme.

   Qui vous a mis en cause « en tant que juif », Patrick Cohen ? Trouverez-vous sous ma plume une ligne vous autorisant cette grotesque imputation larvée d’antisémitisme ? Et alors, pourquoi ne pas avoir porté plainte, comme France Inter l’a fait, à raison, contre Dieudonné ?

   Relisez-moi. Aucune autre critique que professionnelle. De journaliste à journaliste. « Que savez-vous de moi ? » demandez-vous. Rien. Rien d’autre que ce que vous montrez, dites et écrivez dans l’espace public, C’est mon seul matériau. Que des obsessionnels s’en emparent ensuite, je le constate comme vous, la mort dans l’âme encore une fois, mais c’est la règle, on la connait, et celà ne doit nous conduire, journalistes, à aucune autocensure, ni aucun aveuglement. (...) 


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"Et une tête d'intello de gauche, une de plus!"


Jean Benner, Salome c. 1899

(Dans cette période un peu trouble,
la penseuse de ce Parti Extrême se régalait)

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Benoît Barvin

mercredi 6 novembre 2013

"Ce tueur en série aimait la chair bien saignante". Jacques Damboise in "Pensées inconvénientes".

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Pensées pour nous-mêmes:

(LA SAGESSE N'EST PAS UNE ACTION)
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Nouveau court récit au long cours (5)

LE LIBÉRÉ
DU
CLUB MAD

   La visite du "nouveau" club se poursuit, avec son lot de désillusions...


   Côté détails pratiques, le restaurant est tel qu’il l’avait connu, avec ses terrasses ombragées, ses points de vue romantiques sur la mer, ses abris de style provençaux qui offrent des buffets très variés. A y regarder vite, la nourriture semble aussi fraîche et naturelle qu’autrefois. Mais là encore, tout n’est qu’artifice, art de l’accommodation de produits pour la plupart surgelés. Tout le monde étant habitué à ce genre de matières premières, personne n’y trouve à redire car le tout est présenté somptueusement et fleure bon l’authentique artificiel, fumet indécelable aux papilles non averties. Les ex G.O. sont discrets à moins que ce ne soit leurs effectifs qui aient diminué. Ils passent inaperçus et ont certainement droit à des pauses comme a le droit d’y prétendre tout salarié dans la norme.

   Rachel, visiblement, n’est pas venu là pour se faire draguer, contrairement aux autres filles qui se trouvaient à leur table. Elle, aura l’avantage de ne pas essuyer de déception, car vus les gars qui tentent leur chance, il serait bien étonnant que ces demoiselles apprécient à long terme ces rentre-dedans grossiers. Ce style de rapports n’est pas nouveau. Notons simplement que les personnages ressemblent à des pantins manipulés par on ne sait quelle instance qui leur dicterait un schéma de comportement à suivre coûte que coûte, comme dans cette émission à succès de l’époque, Lost Story, si ses souvenirs sont exacts. Rachel échappe à cette règle.

   - J’ai envie de monter à ma case, Daniel. J’en ai un peu assez d’être à table. Ensuite j’irai à la plage. Vous restez là ?

   - Je vais monter moi aussi, mais avant, je veux faire le tour du propriétaire.

   Il achève un morceau de pastèque. Les jeunes autour plaisantent entre eux. Ils parlent plus fort que de raison comme s’ils étaient sourds. Ils mangent sans prendre le temps d’être à ce qu’ils font. Ils consomment sans conscience.

   Plus ça va, moins Daniel se sent à sa place. Il vit en constant décalage. Ce n’est pas une question d’âge ou de jeunesse. C’est l’état d’esprit qui ne correspond plus à ce dont il rêve. Leurs rêveries, le monde virtuel auquel ils aspirent, sont aux antipodes de ses imaginaires.

   En sortant du restaurant il est surpris de croiser Rachel.

   - Vous avez changé d’avis ? Pas de sieste ?

   - Je dormirai ce soir. Je préfère visiter le Village avec vous.

   Bien sûr, il n’y voit aucun inconvénient, au contraire. Il lui dit juste que pour sa part, il préfère la tutoyer.

   Ils partent vers la discothèque. Au détour d’un chemin ils croisent le chef du Village qui sort de sa villa. Il a un rapide coup d’œil vers la main de Daniel, histoire de vérifier s’il porte bien la marque de fabrique.

   - Vous avez l’œil du Maître !

   Le ton de Daniel est un peu sarcastique. Il ajoute pour le rassurer.

   - On visite les lieux... Votre logement est vraiment super… La plus belle vue…

   Le chef du Village ne sait que répondre à ce compliment qui pourrait aussi bien être un reproche. Il s’éloigne en hochant la tête et Daniel a l’intime conviction que le petit homme le trouve louche, un client pas comme les autres, du style envoyé spécial, testeur du Gault et Millau, espion mandaté par les instances supérieures de la grande direction.

   Par ici on domine l’autre baie, du côté d’Ipsos, en un à-pic qui vous donne envie de plonger.

   - La discothèque est juste là. Personnellement je n’y suis jamais allé danser bien que la terrasse soit très agréable. Le son y est beaucoup trop fort, même en extérieur.

   A l’intérieur, c’est toujours le même aspect rustique de vieille grange. Les jeunes n’appréciaient pas tellement ce décor et Daniel est étonné qu’ils n’aient rien modifié. Rachel est ressortie ; elle n’aime pas l’odeur confinée du tabac froid

   - Daniel, venez voir. Il y a un ponton tout en bas.

   - Oui, c’est celui de la voile. C’est un endroit très calme, surtout quand il n’y a pas du tout de vent comme aujourd’hui. Les bateaux ne sortent pas et le coin est désert.

   - J’ai bien envie d’y aller.

   - Rien de plus simple, il suffit de passer aux cases et de descendre par un escalier à flanc de falaise. J’en profiterai pour faire un tour de ski nautique.

   - Ca risque d’être drôle ?

   - Il y a des chances. Cela fait un bail que je n’en ai pas fait.

(A Suivre)


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"Chabadaba... heu...
- Da...
- Ah, oui, da..."



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(Lunette fabriquée spécialement pour le chef indien
"N'a-Qu'un-Oeil-Mais-C'est-Le-Bon")



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(Je compris - à des petits riens - 
que mon contact n'avait pas
une grande confiance en moi)


Get Carter (1971) - Michael Caine

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(Le planteur d'arbres en pleine action,
même par mauvais temps)


Stanley Hall Brooklyn, New York, August 31, 1954.

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(Intellectuel faisant le guignol, 
avant de s'entamer sérieusement la chair
 avec cette paire de ciseaux, mal maîtrisés)



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Jacques Damboise

mercredi 7 juillet 2010

"La raison n'est pas mûre en si verte saison". ROTR. citations.com


J'essaie de ne pas vivre en contradiction avec les idées que je ne défends pas.

Pierre Desproges, "Fonds de tiroirs"


Bernardo Kouchner, le serviteur sourd et maintenant muet de notre Zorro national.

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Je ne suis ni pour, ni contre, bien au contraire.

Coluche

La sublime Scarlett Johansson . Elle magazine novembre 2007


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Un intellectuel, c'est quelqu'un qui entre dans une bibliothèque même quand il ne pleut pas.

André Roussin


(Ah... C'est ça...)

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Je peux résister à tout, sauf à la tentation. 

Oscar Wilde. In "L'éventail de Lady Wintermere













http://www.worldtempus.com/fr/actualites/a-la-une/detail/article/0-cartier-questions-a-monica-bellucci/

"Mais, Madame, vous n'avez pas le droit! Vous ne possédez aucun quartier de noblesse!"

   Plaisanterie triviale d'un factotum à une célèbre actrice exhibant des bijoux de grande valeur, avant qu'il se fasse virer avec pertes et fracas...

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Si Adam avait été homosexuel, personne 
ne serait là pour le dire.  

Oscar Wilde.





Benoît Barvin