Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.
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jeudi 5 décembre 2013

"Son haleine était un éthylotest positif permanent". Benoît Barvin in "Pensées pensées".

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Pensées pour nous-mêmes:

(LE BONHEUR DE L’ÂME
EST COMME LE VENT SUR TON VISAGE)

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(Foule en extase en voyant enfin 
des trains partant à l'heure)


Higbee’s window display, Margaret Bourke-White, 
Cleveland, Ohio, 1934


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(Pancartes de référendum indiquant la direction à suivre)


jegoun.net

Le "référendum d'initiative partagée":
une avancée démocratique?

Béligh Nabli
Enseignant à Sciences Po
et directeur de recherche à l'IRIS


   (...) Face au spectre d'une "démocratie sans le peuple" (Maurice Duverger) -où les représentants décident seuls des affaires publiques- l'avenir du modèle démocratique réside au-delà du seul jeu de la compétition électorale. Dans cette optique, l'exploration de la démocratie participative suppose de revisiter le traditionnel instrument référendaire. Le Général de Gaulle, véritable Père fondateur de la Ve République, estimait qu'il était impératif de donner la parole au peuple. La rédaction de l'article 3 de la Constitution du 4 octobre 1958 dispose ainsi, que "La Souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants et par la voie du référendum".

   Alors que la période gaullienne de la Ve République est marquée par un recours "décomplexé" à cette technique de démocratie (semi-)directe, la pratique référendaire est aujourd'hui marginalisée et tombe dans une forme de désuétude. Le dernier référendum en date remonte à près d'une décennie et s'est soldé par le rejet de la "Constitution européenne".

   En ce sens, l'adoption du dispositif législatif explicitant la procédure du "référendum d'initiative partagée" (insérée par la loi constitutionnelle du 23 juillet 2008 à l'article 11 de la Constitution) mérite notre attention. Il s'agit de la consécration d'un nouveau droit politique reconnu aux citoyens. Du moins en apparence, car derrière l'avancée potentielle de la démocratie participative, la difficulté de mise en œuvre de ce référendum hybride en fait d'emblée un droit fictif.

   Formellement, il est désormais possible d'organiser une consultation populaire sur une proposition de loi "à l'initiative d'un cinquième des membres du Parlement" soutenue par un dixième des électeurs". Non seulement il ne s'agit pas d'une "initiative populaire" proprement dite (comme cela existe en Suisse, en Italie, en Autriche ou dans l'Etat de Californie), mais l'"initiative partagée" consacre le primat de la volonté des parlementaires. Le déclenchement du référendum appartient en effet aux élus et non aux citoyens; ces derniers n'interviennent que dans un second temps, en soutien

   Or, pour constituer un véritable procédé de partage du (contre-)pouvoir, l'initiative de cette procédure ne devrait pas dépendre de la volonté d'un organe gouvernant ou des partis politiques. Pis, l'intervention a posteriori des citoyens laisse à penser que la "consultation du suffrage universel sembl(e) être une chose sérieuse pour la confier...aux citoyens" (Fatin-Rouge Stefanini).(...)

   (...) Le mécanisme présente une telle rigidité, il est entouré de telles précautions, que sa mise en œuvre relève de la fiction. Les seuils ou quorum sont significatifs: l'accord cumulé et combiné de 185 parlementaires et d'environ 4,5 millions de citoyens (inscrits sur les listes électorales) est nécessaire. Quand bien même la procédure serait déclenchée grâce à un double soutien démocratique (populaire et parlementaire), l'organisation du référendum n'est pas acquise. Celle-ci dépendra de l'attitude des deux assemblées: si la proposition est examinée dans le délai d'un an, le mécanisme est neutralisé.

   De surcroît, il suffit que la proposition de loi soit examinée par les deux assemblées et qu'elles rejettent le texte pour que le référendum ne soit pas organisé. En somme, le peuple n'a pas le dernier mot, puisque le recours au référendum n'est pas obligatoire. Si le texte est examiné et rejeté à la majorité des voix par le Parlement, cela risque de renforcer la défiance des citoyens envers leurs représentants, même si les parlementaires auront du mal à refuser de donner suite à une proposition appuyée par au moins 10% du corps électoral.

   À l'inverse, si le Parlement adopte la proposition, il risque de donner l'impression d'avoir cédé à la pression d'une minorité voire de groupes d'intérêt minoritaires. Du reste, l'initiative minoritaire ne saurait constituer un instrument d'action immédiate contre la majorité parlementaire, puisque les lois promulguées depuis moins d'une année ne peuvent faire l'objet de cette procédure. Cette ultime précaution vise à préserver la politique menée par le gouvernement en laissant le temps aux lois adoptées de produire leur effet et faire montre de leur intérêt.

   Complexe, restrictif, ce dispositif législatif de mise en œuvre du référendum d'initiative partagée semble voué au chapitre plus "théorique" que pratique de notre vie démocratique. La décision attendue du Conseil constitutionnel à son sujet (suite à sa saisine par le premier ministre) ne risque pas de changer son destin. (...)



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(Les nouvelles maisons pour pauvres étaient un rien exiguës)

A dollhouse in a public play space, circa 1910

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Luc Desle

samedi 22 juin 2013

"Le tueur de doutes hésita". Benoît Barvin in "Pensées pensées".

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Pensées par nous-mêmes:

(FAIS EN SORTE D’ÊTRE TOI, PLEINEMENT,
A CHAQUE INSTANT)

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LONG RÉCIT AU LONG COURS (1/45)
pcc Benoît Barvin et Blanche Baptiste

 Elaine a prétendu qu'elle voulait devenir novice. C'est une ruse pour mieux enquêter au couvent où elle soupçonne toujours la Mère Supérieure de s'adonner à quelques pratiques douteuses... 
ANGÉLUS 
ou
LES SECRETS DE L’IMPALPABLE


Indien Tapuia du Brésil - Albert Eckhout -


CHAPITRE 17

   La traversée en bateau, en direction des Amériques, fut une épreuve pour Angélus. Sa peau lui causait mille douleurs et lui donnait un aspect répugnant. Aussi dut-il s’isoler des autres passagers pour ne pas les heurter. Fort heureusement, lors de ces voyages aux destinations lointaines, des festivités étaient organisées tous les soirs, parmi lesquelles des bals masqués qui faisaient l’unanimité. Angélus put ainsi dissimuler ses excoriations derrière des loups de soie noire, et participer à ces mondanités qui eurent comme avantage de lui faire connaître un botaniste et un ethnologue décidés à explorer les contrées encore vierges de l’Amazonie. 

   Il vérifia en leur compagnie la justesse des écrits qu’il avait pu lire sur la flore équatoriale et se dit qu’il trouverait certainement, au fin fond de la Guyane, les herbes appropriées pour soigner son cas où se mêlaient, il en était certain, quelques éléments non rationnels dont ces plantes et la sorcellerie locale sauraient venir à bout. Il avait l’intuition que l’« aspérula digitex », décrite par Latour dans son manuel des plantes amérindiennes, pouvait contenir le suc capable de fournir, une fois mêlé à un autre suc révélateur, l’antidote à son mal. C’était ce révélateur qu’il cherchait et trouverait, dût-il y passer des années.



   Angélus y passa des années. Des années où il faillit perdre la vie, tant les conditions climatiques furent déplorables pour son état épidermique. Le climat de la jungle, avec ses moiteurs chargées de parasites, eut tôt fait de transformer son corps en un vaste champ de culture. Cependant l’organisme était solide, et la volonté plus encore, de sorte qu’il ne fut pas sujet à ces fièvres qui déciment ou à ces empoisonnements des humeurs qui vous font perdre toute la raison en quelques jours. Il sombra malgré tout, en se voyant aussi atteint dans son incarnation, dans un état de folie légère qui eut comme avantage d’anesthésier les douleurs dont il était sujet et de ne pas lui faire perdre l’espoir de venir à bout de son projet.

   C’est dans cet état d’esprit, focalisé sur son objectif, et au bout d’un an de pérégrinations, qu’il fit la connaissance d’une petite peuplade qui vivait au bord du rio Tacutu. Son guide et son porteur la lui avaient décrite comme pacifique, et le botaniste rencontré sur le bateau avait pointé, entre autre, cette région, comme étant très riche en plantes vénéneuses. Angélus décida donc de s’installer dans ce village de cases et il n’eut pas de mal à se faire accepter par les indigènes tellement son apparence physique était proche de la leur. Son teint avait viré au brun cuivré sous l’effet des lotions de tanin dont il s’était badigeonné, et sa peau était comme scarifiée par les cicatrices. En cela, il ne se démarquait pas de ces hôtes qui portaient sur le visage et le buste maintes scarifications dont la facture cependant révélait un savoir-faire et un sens de l’harmonie que celles d’Angélus étaient loin de posséder.

   Des mois, des années passèrent pendant lesquels il n’eut de cesse de trouver sa formule salvatrice. La famille du chef lui était toute dévouée depuis qu’il avait guéri le fils d’une mauvaise blessure de chasse. Il était considéré comme le second sorcier du village, et le premier qui était déjà vieux n’en prit pas ombrage. Au contraire, il lui communiqua une bonne partie de son savoir, savoir auquel Angélus mêla le sien et dont il n’eut plus tard, aucun scrupule à abuser, une fois de retour en France.

   Avant cela, il transita par les Etats Unis où il continua ses recherches.

   Enfin, il trouva !

***

   Je le détiens enfin ce procédé par lequel j’ai pu retrouver apparence humaine, de façon durable, en ayant la certitude que les mois d’août à venir ne détruiront plus jamais le bel ouvrage. Je ne sais pas quel sortilège les Fontserannais m’avaient envoyé. Mais à force de persévérance et de tâtonnements, j’ai su rompre leur mauvais sort. Tout comme j’ai su tuer ce parasite qui infestait mes créations. Maintenant je suis passé maître en la matière. Je peux tout recréer, tout modeler à ma guise. Je maîtrise parfaitement la vie et la multiplication cellulaire. J’égale l’illustre Stevenson pour ce qui est des formules chimiques de toutes les plantes amérindiennes qui me sont si précieuses et dont les extraits me seront envoyés régulièrement en France.

   Pendant mon séjour dans la jungle, j’avais pu devenir l’égal du grand sorcier et sans faire preuve de vantardise, je peux même affirmer que j’étais plus efficace que lui, plus intuitif. Cependant, avec mon teint à nouveau lisse et doré, j’étais devenu suspect parmi tous ces hommes à la peau noire scarifiée. Il était temps que je parte. D’ailleurs, qu’avais-je d’autre à apprendre d’eux ?

   J’ai le sens de mon art dans la peau. Et pourtant, je n’exploite que la moitié de mes capacités. Tout cela par la faute de mes ennemis d’enfance. Il m’arrive souvent de me dire que mon esprit de vengeance me détruit et me fait perdre ma vie, mais je ne peux me raisonner. Je brûle de retrouver les sensations de ma tendre jeunesse et d’en faire une oeuvre d’art. Je rêve de transfigurer le soyeux d’un pétale de lys, de le traduire en textures nouvelles. Et pour y parvenir, j’ai besoin de toutes mes cellules tactiles. Pourrai-je un jour re-goûter l’extase du vrai toucher ? 

   Pour cela, et bien que je m’en sois longtemps défendu, il me faut revenir là où je l’ai perdu, car c’est là-bas qu’il survit et m’attend. 

***
(A Suivre)

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"Qui veut du chocolat suisse...
avec de bons morceaux de démocratie dedans?"


Une bonne cure de Suisse pour l’Europe
Lars Feld
Michael Wohlgemuth |

   (...) Un appel à "plus de Suisse" résonne jusqu’aux confins de la gauche. C’est tout nouveau, c’est original. A l’origine de ce nouvel engouement berlino-bruxellois pour la Confédération helvétique, le référendum suisse sur l’"initiative Minder" – une initiative populaire contre les rémunérations abusives dont l’instigateur se nomme Thomas Minder, patron d’une entreprise familiale suisse et conseiller aux Etats sans étiquette.

   Nous ne jugerons pas ici du fond de cette dernière initiative populaire en date : dans la mesure où elle permet aux actionnaires de décider directement de la rémunération de leurs dirigeants, il s’agit d’une mesure rectificative pertinente pour rétablir le lien entre propriété et contrôle [au sein de l’entreprise].

   La même question d’ordre structurel se pose concernant les rapports entre les citoyens et les responsables politiques. Dans une démocratie, les élus sont censés agir au nom du peuple. Le citoyen est roi. En pratique, il en va comme pour le petit porteur face à la grande société de capitaux : il est ingrat et difficile pour l’électeur d’avoir prise sur les activités multidimensionnelles de ses représentants au gouvernement et au Parlement.

   Deux questions de fond se posent : quels effets la démocratie directe a-t-elle en Suisse, de manière générale ? Et les méthodes de démocratie directe (le référendum et les initiatives populaires) doivent-elles être recommandées aux autres pays d’Europe – notamment sur les questions de politique européenne ? (...)

   (...) Nulle part la démocratie directe n’est aussi développée qu’en Suisse. Même chose pour le "fédéralisme financier", lequel se caractérise, dans sa version helvétique, par une autonomie relativement étendue des cantons et des communes. En Suisse, des référendums financiers obligatoires ou facultatifs sont organisés plusieurs fois par an au niveau local. Les initiatives populaires permettent aux citoyens d’encourager ou de révoquer à leur guise des décisions politiques. Et tout transfert de souveraineté à un échelon supérieur doit avoir l’aval direct du peuple.

   Les résultats sont assez éloquents : les collectivités territoriales sont moins dépensières dès lors que les citoyens peuvent décider eux-mêmes de l’utilisation de leurs propres deniers. Leur parcimonie a pour effet d’alléger la pression fiscale. Et la dette recule également, grâce à des référendums financiers qui permettent aux citoyens de présider eux-mêmes à la gestion des fonds publics à la place des gouvernements.

   La "solidarité" ne passe pas à la trappe pour autant. Si les cantons pratiquant la démocratie directe redistribuent globalement moins, cela ne signifie en aucun cas que le niveau de redistribution est insuffisant pour les pauvres. L’inégalité sociale n’est pas plus forte dans les cantons qui pratiquent la démocratie directe. Tout porte à croire, au contraire, que les transferts sociaux y sont plus ciblés.

   Tout cela entraîne un accroissement de la productivité économique grâce à des prestations publiques de meilleure qualité et à une politique financière plus saine que dans les démocraties uniquement représentatives.

   Felix Helvetia ! L’opinion publique limite la dette tout en promouvant le respect des obligations fiscales, l’efficacité et la subsidiarité : n’est-ce pas là précisément ce dont toute l’Europe a aujourd’hui besoin ? (...)

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(Esprit au repos en attendant de se reconfronter
à la folie du monde)

Winged Figure, Abbott Handerson Thayer


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"Tu veux être payé pour de la création?
Tu t'fous d'moi, c'est ça?!"

C'est arrivé près de chez vous

Le film noir des ouvriers du cinéma
Guillaume Goutte

   Quand on parle cinéma, comme quand on parle littérature, on a souvent tendance à oublier que, à l’instar de toute industrie, il y a derrière ces productions dites culturelles des travailleurs qui, comme partout, sont soumis à des rapports d’exploitation et de domination. La dernière édition du célèbre Festival de Cannes a décerné sa Palme d’or au réalisateur Abdellatif Kechiche pour son film "La Vie d’Adèle". Encensés de toute part par la presse, la télé, les critiques et autres experts ès bons goûts, le cinéaste et ses deux actrices – Léa Seydoux et Adèle Exarchopoulos – étaient, dimanche 26 mai, sur un petit nuage. 

   Il en était en revanche tout autrement pour les techniciens qui, pendant plus de cinq mois, ont bossé sur ce film, comme l’a révélé jeudi 23 mai le Syndicat des professionnels des industries de l’audiovisuel et du cinéma (Spiac-CGT), qui a publié sur son site Internet un communiqué dénonçant les conditions très difficiles dans lesquelles a été tourné le film primé. Le syndicat a d’ailleurs été rejoint par l’Association des techniciens et ouvriers du cinéma et de l’audiovisuel du Nord-Pas-de-Calais (Atocan), laquelle a tenu à préciser que, « si ce long-métrage devait devenir une référence artistique, nous espérons qu’il ne devienne jamais un exemple en termes de production ». Retour sur une exploitation…(...) 

   Outre les embauches de figurants « à l’arrache, au coin d’une rue » (Le Monde, édition Internet du 24 mai 2013), outre une armée de stagiaires (les travailleurs expérimentés auraient été jugés « trop formatés » – plutôt trop chers ?), plusieurs journées de boulot ont été « oubliées » lorsqu’il s’est agi de payer les techniciensD’autres journées ont été payées sur la base d’un huit heures alors qu’elles s’étaient étalées sur plus de… seize ! Poussant le cynisme jusqu’au bout, du bénévolat aurait même été proposé, au motif que le simple fait de bosser pour un réalisateur aussi fameux était un salaire ô combien suffisant ! (...)

   Un salarié a également affirmé que, en dehors de ces entorses au droit, il y a également « eu du mépris pour les conditions de travail, pour le repos de l’équipe, et sa vie privée » et a confirmé, avec consternation, qu’il « n’avai[t] jamais vu ça ». Le communiqué du Spiac-CGT abonde en ce sens, précisant que certains techniciens ont abandonné « en cours de route, soit parce qu’ils étaient exténués, soit qu’ils étaient poussés à bout par la production, ou usés moralement par des comportements qui, dans d’autres secteurs d’activités, relèveraient sans ambiguïté du harcèlement moral ». (...) 

   « Les gens ne savaient pas le vendredi soir s’ils allaient travailler ou non le samedi et le dimanche dénoncent des changements de planning brutaux au dernier moment. Certains, alors qu’ils étaient en jour de repos ou en pleine nuit, ont même reçu des SMS ou des mails leur annonçant que leur présence était requise… Enfin, le syndicat affirme également qu’il y aurait eu « des incitations à faire des trajets automobiles dans des délais tels que les personnes en charge de ce travail devaient rouler à plus de 180 km/h ». (...) 

   Cette dénonciation sans appel n’intervient pas non plus dans n’importe quel contexte et s’inscrit pleinement dans la lutte que mène la CGT pour une convention collective étendue du cinéma. Ratifiée en janvier 2012 par nombre de syndicats de salariés, dont le Spiac-CGT, elle est, pour l’heure, rejetée par beaucoup de syndicats de producteurs. C’est que le texte exige une réglementation pour le montant des minima sociaux, le paiement des heures supplémentaires et du travail de nuit et du dimanche, ce qui, pour les producteurs, rendrait impossible la réalisation de nombreux films… Autrement dit : producteurs et réalisateurs doivent pouvoir s’asseoir sur le Code du travail au nom d’une créativité qui sonne surtout « rentabilité ».

   Ce traitement des techniciens et des ouvriers de l’industrie du cinoche n’est pas sans rappeler celui des petites mains du secteur de l’édition, et notamment des correcteurs : salaires ridicules (parfois en dessous du smic), contournement du salariat par des statuts désavantageux, cadences infernales, travail déguisé sous forme de tests rémunérés, etc. À lire les réactions sur le Net suite au grand déballage du Spiac-CGT, on comprend pourquoi les travailleurs de ces industries peinent tant à faire reconnaître leurs droits : aux yeux de beaucoup, les traitements les plus indécents sont légitimes lorsqu’il s’agit de la sacro-sainte culture.
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Luc Desle

jeudi 22 novembre 2012

"Le Capitaine Fracasse fut, un temps, videur dans une boîte de nuit". Jacques Damboise in "Pensées à contre-pet".

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Pensées pour nous-mêmes:

(LE SAGE EST EN TOI.
POURQUOI LE LAISSES-TU DORMIR?)

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(Cette vieille affiche était toujours d'actualité)

Fight to Live. Northern Ireland poster ca. 1970s 

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"Allo, Madame la Comtesse?
Pourquoi je vous appelle alors que
vous êtes au volant? Oh, pour rien...
Allo? Il y a eu un drôle de bruit?
Allo?..."

58 % des Français utilisent 
leur téléphone en conduisant
Jordane Bertrand (AFP)

   (...) Au supermarché, au restaurant, dans le bus... Les Français utilisent leur mobile en tous lieux et toutes occasions. Et malgré les avertissements répétés, ils s'en servent de plus en plus au volant. Cette attitude est à l'origine d'un accident sur dix, rappelle l'association Prévention routière qui lance ce 15 novembre 2012 une campagne de sensibilisation.

   Selon son dernier baromètre, 58 % des conducteurs interrogés en 2011 déclarent utiliser leur téléphone en conduisant, contre 23 % en 2004 et 19 % en 1999. Alors qu'ils étaient 80 % à considérer que le téléphone au volant pose un « véritable problème de sécurité » en 1999, ils ne sont plus que 51 % en 2011. « Le sentiment de dangerosité baisse, et plus les conducteurs font usage de leur portable, plus ce sentiment s'émousse, relève Jean-Yves Salaün, secrétaire général de la Prévention routière. Les conducteurs relèguent l'usage du téléphone à la sphère des risques mineurs ».

   Environ 10 % des accidents corporels de la route sont imputables à l'utilisation du téléphone au volant, selon le bilan 2011 de la Sécurité routière, alors que les évolutions technologiques ont multiplié les usages qui « sollicitent davantage les capacités d'attention du conducteur ». Le code de la route prévoit un retrait de trois points du permis et une amende de 135 euros en cas d'utilisation d'un téléphone tenu en mains pendant la conduite (oreillette et kit mains-libres ne sont pas interdits), une infraction jugée équivalente au franchissement d'une ligne continue.(...)

   (...) La Prévention routière constate surtout que l'utilisation du téléphone au volant est plus répandue chez les jeunes, « constamment connectés » : 76 % des 18-24 ans disent utiliser leur téléphone au volant en 2011, contre 44 % en 2004 et 30 % en 1999. Ils sont 74 % à dire qu'ils ne comprendraient pas que tout usage du téléphone en voiture, y compris avec oreillette, puisse être verbalisé.

   Face à ces chiffres « préoccupants », la Prévention routière a lancé une campagne sur Internet intitulée « Au volant, je passe en mode voiture ». Sur le site, l'internaute se retrouve plongé au coeur d'un accident grave dont il devient le principal protagoniste car il aura consulté son téléphone en conduisant.(...)

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"Tiens, fiston, du vrai faux jus de fruit!
- Oh merci, Dad, t'es trop cool, toi!"


detail from a 1946 grapefruit juice ad

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"Quoi? Les fourmis dont je me suis bourré
seraient OGM? Et c'est maintenant que
vous me le dites?"


La Californie a dit non
à l’étiquetage OGM, 
pas grave

   Point de vue - Pour Pierre Johnson, spécialiste du commerce équitable, il faut se réjouir du référendum sur l'étiquetage OGM en Californie malgré son résultat négatif. (?)

   (...) Après tout, les consommateurs n’auraient-ils pas le droit de savoir ce qu’ils mangent ? De fait, au début de la campagne pour la proposition 37, les intentions de vote en faveur de la proposition étaient assez élevées, à hauteur de 64%. Mais c’était sans compter sur la force de frappe des entreprises en faveur des OGM, des pesticides, et de la bouffe industrielle.

  Rapidement celles-ci mirent la main au portefeuille, Monsanto en tête bien sûr, et dépensèrent 45,6 millions de dollars (35 millions d’euros) en communication contre la proposition 37. Leurs arguments ? L’étiquetage coûterait cher aux consommateurs, la traçabilité créerait de la bureaucratie, mot que les Américains ont en horreur. Et pourquoi cibler les OGM, puisque que les tests industriels avaient montré que ceux-ci étaient sans danger pour le consommateur ? 

   Jour après jour, les clips sur les grandes chaînes de télévision dénonçaient la proposition 37 en des messages simplistes, entraînant la confusion dans l’esprit des consommateurs. Aux Etats-Unis, l’argent n’est pas un tabou et les entreprises doivent déclarer les sommes avec lesquelles elles contribuent aux joutes électorales. On constate ainsi que les industries transgéniques, semencières, agroalimentaires, et des pesticides, ont pu mettre plus de 5 fois, en faveur du « non », le montant que les entreprises de distribution de produits biologiques et les regroupements citoyens ont pu réunir pour appuyer le proposition.

   Le rejet de la proposition 37 par 53,1% des votants, c’est une fois de plus la victoire de l’argent, de la désinformation organisée par les lobbys des OGM et de l’agroalimentaire. Un peu plus de la moitié des électeurs aurait préféré ne pas savoir ce qu’il y a dans leurs assiettes, quitte à en payer les coûts plus tard, sur leur santé, et même dans leurs impôts, quand il faudra décontaminer les sols lourdement pollués par les pesticides produits et réclamés par les OGM, dépolluer l’eau chargée de fertilisants et de pesticides, et remplacer les services que rendaient la biodiversité lorsqu’elle était encore florissante (pollinisation, climat, etc.).

   Mais l’organisation de ce référendum est déjà en soi une petite victoire en Californie. Et la défaite n’est que provisoire, car la bataille de l’information se poursuit, et, dans un avenir proche, les électeurs comprendront mieux les enjeux du suivi des OGM, et le danger réel qu’ils représentent. (optimisme que nous ne partageons pas vraiment...) (...)

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Benoît Barvin

vendredi 17 juin 2011

"Ce penseur de salon, dans la chambre, se sentit penaud". Jacques Damboise in "Pensées à contre-pet"



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(Mieux vaut en rire qu'en pleurer?)


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Petit chantage sexuel ordinaire à l'embauche

Les affaires de mœurs dominent l'actualité politique française du moment. On ne peut pas le nier. Et, dans cette patrie où le droit de cuissage semble se perpétuer, il n'est pas toujours évident de dire non.
Sélectionné et édité par Daphnée Leportois

   (...) J'en ai connu, de ces hommes, convaincus de leur supériorité, de ce côté intouchable qui leur conférait une impunité quant à leurs actes.
   Le dernier spécimen que j'ai rencontré, c'était dans le cadre d'une embauche. J'étais alors en recherche d'emploi, et avais répondu à une offre, ce qui m'avait valu d'être convoquée dans un cabinet de chasseurs de têtes pour y rencontrer le DG de l'entreprise, entreprise dont j'ignorais tout, jusqu'au nom.
   Durant ce premier entretien, l'homme s'était montré pressant, séducteur, me proposant alors de le retrouver le soir à son hôtel, ou de l'accompagner pour une semaine de salon à Milan.
   La frontière est parfois floue (exprès?) entre séduction, drague un peu lourdingue, et pressions. J'ai alors refusé prétextant des obligations et en espérant qu'il ne verrait pas dans ce refus un manque de volonté de travailler pour son entreprise.
   Puis, après quelques semaines, j'ai à nouveau été convoquée pour un second entretien, mais dans ses locaux cette fois.
   Durant ce second rendez-vous, la séduction est devenue franchement autre chose, main négligemment posée sur mon épaule, sur le cou, sous-entendus à peine voilés, flatteries déplacées, et pour finir cette demande, que nous partions, ensemble, lui et moi, en week-end, pour, je le cite, "faire plus ample connaissance". ("et, si vous voulez, j'amène un copain, un gros ponte séducteur..." aurait-il rajouté)
   J'ai répondu que mon époux serait sans doute ravi de nous accompagner. Ah ? L'invitation ne l'incluait pas ? Désolée, j'avais mal compris, donc non, ce ne sera pas possible.
   Je savais en ressortant qu'elle allait être la réponse, ou plutôt l'absence de réponse. De ce point de vue là, je n'ai pas été déçue. Je n'ai pas eu ni le poste, ni nouvelles. (...)

Par Dom La Ménagère, chroniqueuse
A lire sur:

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4ème de couverture de
"La machine égalitaire"
livre(?) d'Alain Minc.




"En poussant le jeu du marché...
on rendra à ce rêve (égalitaire) 
toutes ses chances de s'incarner"

(oui, da camarrade...)

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Info Obs : 
un Minc à la direction de Paris-Match

   (...) Le fils d’Alain Minc, Edouard, a été nommé éditeur de Paris-Match (journal de référence, s'il en est), selon des informations du Nouvel Observateur, confirmées par Bruno Lesouëf, directeur général des publications de Hachette Filipacchi. (...)
   (...) A un an de l'élection présidentielle, cette nomination dans un magazine tel que Paris-Match risque de provoquer des remous. Son père, Alain Minc, visiteur du soir de l’Elysée, est considéré comme l’une des éminences grises (éminences? penseurs?) de Nicolas Sarkozy. (...)

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"L'intégrité engendre la crédibilité."

[Wayne Cheng]
journaldugamer.com

(M. Pokora, chanteur intellectuel,
réfléchissant aux propos de Monsieur Minc,
économiste mondain)

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Alain Minc (rappel, en passant)

Condamnation judiciaire pour plagiat

   (...) Alain Minc a été condamné le 28 novembre 2001 par le Tribunal de grande instance de Paris à verser 100 000 francs (environ 15 000 euros) à titre de dommages et intérêts pour plagiat, reproduction servile et contrefaçon, pour son ouvrage intitulé Spinoza, un roman juif, dont le tribunal a statué qu'il était une contrefaçon partielle de l’ouvrage Spinoza, le masque de la sagesse de Patrick Rödel. (...)
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"Comment ça, tou vé ouné référendum
pour faire l'amour... Per qué?"

Quattro volte sì venus d’Italie


Publié par Corinne Lepage le 14 juin 2011 
dans International, Pouvoir législatif, nuclèaire



   (...) C’est pourtant une formidable leçon de démocratie que les italiens viennent de nous administrer sur les quatre sujets qui étaient soumis à référendum.
   - Leçon de démocratie, tout d’abord, par le recours au référendum d’initiative populaire, qui nous est interdit en France. Certes, dans la grande opération de communication à laquelle s’est livré le président de la République dans la réforme de la constitution, l’idée d’un référendum à l’initiative de la population figurait bien ; mais, comme par hasard, la loi organique qui devait l’instaurer n’a jamais été votée. D’autant plus qu’il ne s’agissait en rien d’un référendum d’initiative populaire, pour deux raisons : d’une part, le parrainage par les parlementaires était indispensable et, d’autre part, le seuil de 4 millions d’électeurs pour permettre une telle initiative était quasiment inatteignable. 
   A titre de comparaison, rappelons qu’à l’échelle européenne, 1 million d’européens ont le pouvoir de générer une initiative au sein du Parlement européen. Pourtant, en France, les citoyens ne peuvent pas demander à ce que leur soient posées ces grandes questions sur lesquelles les italiens se sont prononcés. De surcroît, on constate que ces grands sujets ne font pas partie du débat français. En effet, ce dernier se limite à la lutte pour la sécurité, contre l’immigration et contre les criminels récidivistes, sujets certes très importants mais de toute évidence instrumentalisés afin d’éviter que ne soient abordés d’autres sujets. (...)
Lire la suite sur:

***
"Mais enfin, mon chéri, 
Pierre Palmade, il voudrait...
- Oui?
- Enfin... Tu sais... devant le Maire...
- Il veut quoi? Se présenter à une élection?
- (soupirs)"
François Baroin «ne connaît pas d'ami gay» 
qui veuille «se marier»

   (...) "Le droit civil, le droit de la famille, c'est un homme, une femme, un enfant. Je crois que la société a énormément évolué, les parlementaires ont beaucoup travaillé, aujourd'hui l'union prend plusieurs formes, ce peut être le mariage, ce peut être le Pacs, ce peut être le concubinage", a déclaré le ministre du Budget.
   "Dans mon entourage, des amis qui sont gays, je n'en connais pas un qui veut se marier. En revanche, j'en connais beaucoup, quasiment tous, qui ont été heureux de pouvoir se pacser", a-t-il ajouté. En 1999, M. Baroin, alors député RPR de l'Aube, avait voté contre la création du Pacs.
   "Dans la mesure où la société offre des réponses, oui, je suis attaché à une certaine idée du mariage, oui je voterais contre le mariage homosexuel", a-t-il encore déclaré, à quelques heures du vote à l'Assemblée nationale sur une proposition de loi socialiste ouvrant le mariage aux couples de même sexe.(...)