Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.
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mardi 4 novembre 2014

"Le fantôme de la Liberté, personne n'y faisait attention". Benoît Barvin in "Pensées coïncidentes".

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Pensées par nous-mêmes:

(LE TEMPS 
ÉCHARDE-T-IL TON CŒUR?)

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(Ces fenêtres voilées observaient les étranges
créatures, également voilées, 
qui déambulaient placidement)


pentti sammallahti

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Crédit d’impôt compétitivité :
le grand détournement

Yves Housson

   (...) François Hollande l’avait claironné, en janvier dernier : « Le pacte de responsabilité, c’est un grand compromis social, sans doute le plus grand qu’il ait été proposé depuis des décennies à notre pays. » Au cœur de ce pacte, à côté de nouvelles baisses de cotisations sociales, le crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE), décidé fin 2012. Un nouveau cadeau fiscal d’une ampleur sans précédent, destiné à abaisser le coût du travail, et qui devrait déboucher en contrepartie, promettait-on, sur des investissements et des créations d’emplois. À ce jour, pourtant, même les plus favorables au projet peinent à voir émerger les effets positifs annoncés. 

   En revanche, une chose est sûre : jamais, dans la longue histoire des exonérations diverses, d’impôts ou de cotisations sociales, accordées au patronat le gouvernement n’avait consenti, d’un coup, à une telle dépense, contrastant singulièrement avec l’austérité imposée tous azimuts. Le CICE, qui devrait coûter 6,5 milliards d’euros cette année, pèsera dix milliards dans le budget 2015 de l’État. La mesure devant par la suite monter encore en charge pour atteindre 20 milliards d’euros en rythme de croisière à partir de 2019. Pour quelle efficacité économique et 
sociale ? Au vu des premiers éléments de bilan, tirés de quelques exemples de branches ou d’entreprises, l’interrogation se fait de plus en plus inquiète.

   Et si le « plus grand compromis social » donnait lieu à l’un des plus grands gâchis d’argent public ? Pire : à un véritable détournement, au profit de la petite minorité des détenteurs du capital ?

BANQUES : « UN PUR EFFET D’AUBAINE »

   Après s’être fait longtemps prier, le patronat des banques vient d’ouvrir des négociations sur la déclinaison du pacte de responsabilité dans cette branche. Dirigeant de la fédération CFDT, premier syndicat du secteur, Luc Mathieu convient qu’on puisse s’interroger sur la réalité d’un besoin de « restauration de la compétitivité des banques ». Un secteur dont le leader, la BNP, par exemple, « n’a eu aucun mal à débourser les 9 milliards de dollars de l’amende » que lui ont infligée les États-Unis dernièrement. Au moins, souligne Luc Mathieu, « on peut être plus exigeant vis-à-vis d’entreprises financières que d’entreprises industrielles ». D’où le vif mécontentement du syndicaliste devant les premières mesures proposées par l’organisation patronale, l’Association française des banques (AFB). 

   L’AFB dit vouloir recruter entre 40 000 et 42 000 personnes, tous types de contrats confondus (CDI, CDD et autres formules précaires) sur trois ans. Soit 1 300 embauches supplémentaires par an par rapport à 2013, ce qui représente une dépense annuelle d’environ 35 millions d’euros. À comparer avec le 1,3 milliard d’euros « minimum » que devrait rapporter aux banques le pacte de responsabilité, observe le syndicaliste CFDT, qui « exhorte les dirigeants à des engagements dignes des enjeux ». Même frustration chez Régis Dos Santos, leader du syndicat SNB-CGC, qui a réalisé une étude sur les projets d’utilisation du CICE annoncés par les banques. Des informations fournies, il ressort que « l’essentiel, pour ne pas dire la totalité des utilisations annoncées du CICE, correspond à des projets, actions et dépenses déjà largement engagées » et « malheureusement pas à un surcroît d’investissement ». « Un pur effet d’aubaine. Ils encaissent tous le CICE et il n’y a strictement aucune contrepartie », résume Régis Dos Santos.

INDUSTRIES CHIMIQUES : L’EXEMPLE, SELON HOLLANDE

   « Effet d’aubaine », la formule revient chez des syndicalistes de la chimie. En juillet, deux syndicats, CFDT et CFTC, paraphaient le premier, et unique à ce jour, accord de branche sur le pacte de responsabilité, aussitôt salué comme un exemple par François Hollande. Au titre du pacte, les entreprises du secteur devraient toucher 300 millions d’euros en 2015. En contrepartie, l’Union patronale des industries chimiques (UIC) prétend vouloir recruter 47 000 personnes d’ici à 2017. Soit un peu plus de 15 000 par an. Soit… à peu près le rythme d’embauches dans le secteur ces dernières années, qui, au demeurant, ne compense pas les départs. La fédération CGT de la branche, qui avait demandé, sans succès, un engagement sur la création de 47 000 emplois net, dénonce « une supercherie ». « L’accord n’améliore rien et ne s’engage sur rien », insiste de son côté la fédération CGC.

MÉTALLURGIE : 4 MILLIARDS POUR « SAUVER » 30 000 POSTES

   Dans la métallurgie, première branche en termes d’effectifs, où viennent de s’engager des négociations, l’organisation patronale, l’UIMM, ne montre pas plus d’allant. « Elle en reste à des intentions. Chaque fois qu’on demande un engagement concret, on n’a rien », constate, après quelques réunions paritaires, Philippe Martinez, secrétaire général de la fédération CGT, la plus influente dans la branche. D’après une étude réalisée par un cabinet d’experts, le BIPE, les entreprises du secteur bénéficieront de quelque 4 milliards allègements de charges sociales et fiscales grâce au pacte, ce qui, assure l’UIMM, « devrait (leur) permettre de continuer à recruter à un niveau élevé (plus de 100 000 recrutements par an d’ici à 2025) ». « Bluff ! De la com ! », réplique le syndicaliste. 

   Les prévisions patronales concernant l’évolution des effectifs le confirment : de 1,3 million en 2013, ils tomberaient à 1 040 000 d’ici à 2025. Avec le pacte, la chute serait légèrement limitée, à 1 070 000. Autrement dit, trente mille postes seraient donc préservés grâce à la manne des 4 milliards. « Ça fait cher l’emploi ! » Seul point, relativement, positif, l’UIMM se propose d’augmenter le nombre de contrats d’alternance, à 46 000 d’ici à 2020 (au lieu de 38 000 actuellement)… Sans, toutefois, aller jusqu’à s’engager sur un taux d’embauches en CDI à la fin du contrat, précise Philippe Martinez. « Nous demandons que chaque somme versée soit affectée à des investissements précis. »

CHEZ AUCHAN, UN PACTE 
POUR FINANCER UN PSE ?

   Bien qu’il ne soit pas vraiment confronté à la concurrence internationale, le commerce est le deuxième plus gros bénéficiaire du CICE (avec 18,5 % de la créance totale, selon un rapport parlementaire, derrière l’industrie, qui en représente 19,9 %). Exemple : Auchan, propriété de la famille Mulliez, première fortune de France, qui a perçu 40 millions d’euros de CICE au titre de 2013 – 60 millions prévus au titre de 2014. Dans le même temps, le groupe a annoncé, début 2014, un plan social visant à supprimer 25 % de l’effectif cadres, soit 800 postes. Ainsi, s’insurge Guy Laplatine, délégué central CFDT, « c’est le contribuable qui va financer les gains de productivité. Alors qu’Auchan n’est pas en concurrence avec l’étranger ! Auchan explose même son chiffre d’affaires à l’international, où il ouvre deux nouveaux magasins par semaine ». 

   Auchan n’est pas un cas à part. Le cabinet d’expertise pour les comités d’entreprise Secafi a réalisé, pour la fédération CGT du commerce, une étude sur les six groupes de grandes surfaces à dominante alimentaire (Carrefour, Casino, Leclerc, Système U, Intermarché, Auchan). Elle révèle qu’ils ont perçu, au titre de 2013, 1,6 milliard d’euros d’aides publiques, dont 1,25 million d’exonérations de cotisations sur les bas salaires, et 355 millions de CICE. Or, ces mêmes géants de la distribution ont réalisé, entre 2011 et 2013, la bagatelle de 14 milliards de profits, dont ils ont redistribué près des deux tiers (9 milliards) à leurs actionnaires en dividendes…

LES GÉANTS DU CAC 40 NE LAISSENT PAS LEUR PART

   Ils réalisent des profits à milliards, mais les groupes du CAC 40 ne crachent pas sur le CICE. Total, par exemple, numéro un de l’indice, champion aussi des bénéfices (8,4 milliards d’euros en 2013), a reçu 20 millions d’euros de crédit d’impôt compétitivité. « C’est le coût de la rénovation du hall de la tour Total à la Défense », observe Éric Sellini, délégué CGT… Le laboratoire pharmaceutique Sanofi émarge, lui, au CICE à hauteur de 11,2 millions d’euros pour 2013 (auxquels il faut ajouter 125 millions de crédits d’impôt recherche), année pendant laquelle il a engrangé 3,7 milliards de profits, dont 70 % sont allés dans la poche des actionnaires. 

   Le directeur général, Chris Viehbacher, pour sa part, étant rémunéré à 8,6 millions d’euros en 2014, chiffre en hausse de 15 % sur 2013. À part cela, non, comme dit Manuel Valls, « le pacte, ce n’est pas un moyen d’augmenter les dividendes ou les plus hautes rémunérations »… Et la tendance ne semble pas s’inverser : d’après une étude récente, au deuxième trimestre 2014, les grands groupes ont distribué rien de moins que 40,7 milliards de dividendes, montant en hausse de 30 % par rapport à l’exercice précédent.

LA POSTE, CHAMPION DU CICE

   L’hypocrisie du discours gouvernemental éclate encore avec le cas de La Poste, première entreprise pour le montant du CICE reçu : 297 millions d’euros pour 2013. Ce qui a permis à l’entreprise publique d’améliorer sensiblement son résultat d’exploitation. Et, du coup, de verser davantage de dividendes à… l’État actionnaire (171 millions d’euros). Cela n’a pourtant pas empêché La Poste de saigner ses effectifs de 4 473 emplois l’an dernier. « Pour La Poste, commente Bernard Dupin, administrateur CGT, le CICE, c’est un CISE : crédit d’impôt suppression d’emplois. » Une illustration de plus – la liste pourrait être de beaucoup longue – de la nécessité de remettre à plat toute la politique dite d’aides aux entreprises.

   Voté fin 2012, entré en vigueur en janvier 2013, le CICE est calculé à partir de la masse des salaires de l’entreprise jusqu’à 2,5 Smic. Il représente une baisse du coût du travail de 4 % pour 2013 et de 6 % à partir de 2014. Il s’applique uniformément à toutes les entreprises payant l’impôt sur les sociétés, sans conditions. En 2014, il devrait représenter un coût budgétaire pour l’État de 6,5 milliards d’euros. En 2015, 10 milliards. Le dispositif devrait atteindre son rythme de croisière en 2019, il coûtera alors 20,1 milliards d’euros. Le CICE entre dans le pacte de responsabilité, qui se compose aussi de nouveaux allègements de cotisations sociales (en particulier une baisse de 1,8 point des cotisations patronales famille sur les salaires jusqu’à 3 fois et demie le Smic, applicable au 1er janvier 2016). 

   Au total, d’ici à 2017, le pacte s’élèvera à 41 milliards d’aides aux entreprises. Selon un rapport de l’Assemblée nationale, la répartition de la créance du CICE par branche fait apparaître au premier rang l’industrie (19,9 %), suivie du commerce (18,5 %), des services administratifs (11,9 %), des finances et assurances (7,8 %), de la construction (7,6 %). Le classement par taille indique que les grandes entreprises accaparent 35,2 % du CICE, devant les PME (31 %), ?les entreprises de taille intermédiaire (22,5 %).


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(Rare témoignage d'une goule venue de la mer)


coming back
(Fonte: m-o-n-o-l-i-t-h, via reikogeisha)

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Luc Desle

vendredi 1 mars 2013

"Il était fier du chemin qu'il n'avait pas accompli". Jacques Damboise in "Pensées à contre-pet".

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Pensées pour nous-mêmes:

(LE MAÎTRE EST UNE IDÉE
MAIS L’IDÉE N'EST PAS LE MAÎTRE)

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"Ce que j'ai dans mon pantalon?
Vous êtes bien curieux..."
Banker with Huge Dollar Sign in Back Pocket
Loi bancaire : 
les contribuables ne doivent pas 
payer pour la finance

Jacques Généreux, 
Jacques Sapir, 
et Dominique Taddeï

   (...) Nous, économistes, pensons que le projet de loi de séparation bancaire présenté à l’Assemblée nationale ne fait pas ce qu’il prétend et ne protègera pas plus qu’avant les dépôts des ménages français. En réalité, il laisse libre cours aux activités spéculatives des banques et sauvegarde leur pouvoir.

   L’objectif affiché du projet consiste à sécuriser les dépôts et, pour cela, à séparer les activités de marché dangereuses des activités de crédit-dépôt. L’intention est bonne, compte tenu de l’hypertrophie des banques françaises. En effet, les actifs bancaires français représentent 340 % du PIB (contre 85 % aux États-Unis). Il existe au moins quatre banques dont la faillite peut entraîner la chute de l’ensemble du pays, contrairement à l’Allemagne qui n’en compte qu’une. Ces banques sont à la fois trop grosses pour qu’il soit possible de les laisser faire faillite (too big to fail) et «trop grosses pour être sauvées» (too big to save).

   Le secteur bancaire français présente un niveau de risque systémique parmi les plus élevés du monde : Dexia a déjà coûté 12 milliards d’euros aux contribuables français et belges et l’État vient d’y ajouter 85 milliards en garantie. Le Crédit agricole prévoit des pertes record en 2012, voisines de 6 milliards d’euros et la Société générale aurait perdu 11,9 milliards en 2008 sans le secours du contribuable américain.

   Par ailleurs, le «modèle» français se révèle défaillant dans sa tâche de financement de l’économie : seuls 10 % du bilan de nos banques sont consacrés aux prêts aux entreprises non financières et 12% aux prêts aux particuliers. Le reste relève d’opérations de marché essentiellement spéculatives : sur les 200 milliards d’obligations émises par le secteur bancaire français en 2012 pour «financer les prêts hypothécaires», seuls 22 milliards ont été distribués aux ménages et 27 milliards aux entreprises. Et combien consacrés à l’emploi, la recherche et l’investissement ?

   En supprimant la garantie publique implicite sur les produits bancaires hautement profitables et risqués que proposent les marchés, la séparation des activités spéculatives des activités dites commerciales, engagement de campagne n°7 de François Hollande, permettrait aux secondes de se consacrer intégralement au financement de l’économie réelle. En isolant les banques commerciales des humeurs des marchés, une vraie séparation permettrait de réduire le coût du financement des ménages et des entreprises. Elle ne pénaliserait que les quelques 9 000 traders et leurs dirigeants.

   Or, que fait le projet de loi actuel ? Il oblige les banques à loger certaines activités spéculatives dans des filiales, mais seulement 0,75 % à 2 % du produit net bancaire des banques est concerné par cette mesure. Toutes les activités interdites à la maison-mère (les prêts aux fonds spéculatifs, le trading à haute fréquence, etc.) sont accompagnées d’exception qui vident la loi de son contenu. Les amendements déposés pour élargir ce périmètre demeurent largement insuffisants. Le projet français reste très en-deçà de ce qui est envisagé ailleurs dans le monde, y compris dans les pays anglo-saxons ! Il est beaucoup plus faible, en particulier, que le rapport Liikanen de l’Union européenne, qui, bien que timide, a au moins le mérite d’exiger la filialisation de toutes les activités de «tenue de marché».

   À défaut de prévenir une crise, le projet de loi laisse-t-il au moins espérer que nous aurions les moyens de la guérir ? Non. Selon ce projet, les maîtres d’œuvre de l’éventuel démantèlement d’une banque française seront le gouverneur de la Banque de France et le directeur général du Trésor. Ils décideront seuls si l’État français devra aller au secours d’une banque (quitte à ruiner les Français) ou s’il conviendra de la laisser faire faillite. Les décisions seront prises sans obligation de consulter le Parlement, à l’aveugle, et au détriment du contribuable. Les 3,7 milliards prélevés sur les citoyens néerlandais, sans avoir été consultés, pour sauver sans conditions SNS Reaal, quatrième banque des Pays-Bas, sont un cas d’école qui risque de se généraliser. (...)

Suite à lire sur:


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"Je lui avais bien dit, à ce pauvre,
qu'il fallait prendre mon yacht..."



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"Où es-tu, jolie République Italienne?
- Ici... Hihihi...
Ouvre les yeux..."

"Parfum de Femme"

ÉLECTIONS ITALIENNES 
Le rejet de la politique européenne

   (...) "Le vote des Italiens se résume en trois mots : désespoir, colère, impasse. Comme dans Head-On (2004), le film de Fatih Akin [réalisateur allemand d'origine turque], les électeurs n'ont vu d'autre solution que le crash", résume Die Tageszeitung. Atterré par le score de la liste Beppe Grillo et par une majorité d'environ 55 % d'électeurs "contre l'Europe, du moins contre cette Europe, contre l'Europe de l'austérité, contre l'Europe des diktats de Bruxelles, bref, contre l'Europe de Merkel".

   C'est toute la zone euro qui est menacée par ce destin italien, analyse le quotidien berlinois. "Il serait bon que Berlin en tire des enseignements : il n'est guère possible d'obtenir démocratiquement des majorités par une politique d'austérité qui mène à la récession. Soit l'Europe change de cap - soit elle fonce droit dans le mur." (...)



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Benoît Barvin

mardi 18 septembre 2012

"Peau d’Âne avait une peau de pêche". Benoît Barvin in "Pensées pensées".

°°°
Pensées pour nous-mêmes:

(LA MAIN OUVERTE DONNE,
LA MAIN FERMÉE A PRIS)

°°°

"Mais enfin, Margot, ne sois pas si timide!
Ne cache pas tes yeux, c'est ce que tu as
de plus beau..."

Harold Pierce Cazneaux (1878-1953)


°°°


"Ah ça, ne pas bénéficier d'un droit absolu,
en tant qu'animal, 
je commence à le savoir... Puis-je au moins
saliver un peu de sang?
Pour la photo ça fera plus joli..."



Corrida : Valls défend la tauromachie, 
sous la menace du Conseil constitutionnel 
La Voix Du Nord 

   (...) Le comité radicalement anticorrida (Crac) pour la protection de l’enfance et l’association Droits des animaux espèrent que les Sages du Palais Royal proclameront l’anticonstitutionnalité de certaines des dispositions de l’article 521-1 du Code pénal, qui réprime les actes de cruauté commis contre les animaux.
    Les défenseurs des bêtes réclament la suppression de l’alinéa 7 de cet article, qui prévoit des dérogations à cette règle, autorisant la tauromachie comme les combats de coq sous couvert «du principe de tradition locale ininterrompue».
   Me Eric Verrièle, avocat des défenseurs des bêtes, s’est attaché à démontré durant sa plaidoirie «le principe d’égalité devant la loi et l’objectif de clarté que doit revêtir cette loi». «En cas de rupture d’égalité et manque de clarté, la loi devrait donc être déclarée anticonstitutionnelle», a-t-il dit durant l’audience.
   Il a insisté «sur le changement des mentalités des Français qui à plus de 60% répriment le spectacle barbare et sauvage de la corrida». Pour démonter «le principe de tradition locale ininterrompue», il a cité l’exemple du retour des corridas à Arles en 1987, 70 ans après son interdiction.
   «La cause animale est le miroir que les hommes entretiennent avec eux-mêmes. Aurez-vous sinon le courage, au moins l’audace d’être l’instrument de ce salutaire avènement?», a-t-il demandé.(...)
   (...) De leur côté, les avocats représentant l’Observatoire des villes taurines ont défendu la corrida, arguant qu’elle «revêt un intérêt général (d'argent?), un pluralisme culturel (pluralisme dans la mise à mort?), social et régional (et européen, et mondial également, pourquoi pas?)».
   Affirmant que la tauromachie est bel et bien «une tradition locale ininterrompue», ils ont souligné que «l’animal ne bénéficie pas d’un droit absolu (ah ça, la gente animale l'a apprise à ses dépends), il peut être chassé ou élevé pour la consommation (parce que l'homme l'a décidé...)».
   Un représentant du gouvernement figurait parmi les défenseurs de la corrida venus s’exprimer devant les Sages.
   A l’issue de l’audience, David Chauvet de l’association Droit des animaux s’est déclaré «très confiant» en estimant que «les arguments du droit sont de notre côté». «Face à la souffrance animale, tout le monde est mis en face de sa responsabilité, comme l’ont été les membres du Conseil constitutionnel cet après-midi», a-t-il jugé.
   De son côté, le vice-président du Crac, Jean-Pierre Garrigues s’est dit «choqué» par le manque de neutralité de l’Etat : «On ne comprend pas pourquoi on a le gouvernement contre nous!», s’est-il exclamé.
   Quelques heures avant l’audience devant le Conseil constitutionnel, le ministre de l’Intérieur Manuel Valls, né à Barcelone, avait défendu la tauromachie, «une culture (de mort?) qu’il faut préserver».
   «C’est quelque chose que j’aime, ça fait partie de la culture de ma famille», a-t-il déclaré à BFMTV-RMC. (ce que disent celles et ceux qui sont pour la circoncision, pour le port des armes à feu, pour voiler les femmes, pour la polygamie, et on en oublie encore... Valls, Salafistes, religieux de tous bords, Républicains américains et UMP, même combat?!)




°°°

"Pourquoi j'porte pas d'cravate?
ROGNTUDJU!!!"


Henri Cartier - Bresson

°°°
« L’économie est mère de la pauvreté. »
de Proverbe bulgare

"Et là, vous vous trouvez dans une cave...
- Une cave, Germaine, tu te rends compte?
- Comme dans l'ancien temps...
- C'est humide...
- Y'a du salpêtre...
- Paraîtrait qu'on pourrait y faire vivre
certains étrangers en situation irrégulière...
- Ça non, alors! C'est bien trop beau pour eux!"


«L'épure budgétaire» inquiète 
les acteurs du patrimoine public
VINCENT NOCE

   (...) A quelle sauce le patrimoine au sens large va-t-il être mangé dans le prochain budget ? Dans les grands établissements publics, concentrés à Paris et alentours, l’inquiétude monte, alors que les derniers affinements budgétaires doivent être arrêtés par la ministre de la Culture cette semaine. Selon nos informations, le ministère connaît déjà approximativement l'ampleur de la baisse des crédits pour les monuments historiques. Nicolas Sarkozy avait fait un gros effort pour les rehausser, sans toutefois que le gouvernement tienne tout à fait ses engagements. Il avait promis 400 millions d’euros annuels sur une décennie, le montant défini comme indispensable pour maintenir le patrimoine à peu près en l’état, selon les conclusions d'un audit extrêmement complet réalisé au début des années 2000. En fait, les monuments historiques ont eu droit depuis à quelque 350 millions d'euros, voire un peu moins (347 exactement en 2010).

   La chute devrait être sensible en 2013, avec un recul d’environ 15%, pour un budget tournant autour de 300 millions d’euros. Au gouvernement, on évoque cependant une situation transitoire en promettant un début de rattrapage en 2014, sans toutefois retrouver le niveau de 350 millions. Le ministère a notamment l’intention de piocher dans les crédits non consommés dans l’année, qui sont importants dans ce secteur, et qui sont normalement reportés sur les exercices suivants (par exemple, quand un chantier a dû être interrompu à cause du mauvais temps ou qu’une commune a eu du mal à verser son écot).(...)

   (...) Les associations patrimoniales, qui ont été reçues par le cabinet d’Aurélie Filippetti, ont justement concentré leurs craintes sur les«crédits déconcentrés» qui, dans ce total, vont aux églises des communes ou aux manoirs des particuliers, tout un réseau dont le ministère reconnaît le caractère social, culturel et touristique. Même si elles disent comprendre la part de sacrifice que doit également accepter la culture, clairement, les associations prendraient très mal une baisse de 15% sur cette part du budget : 

   «Nous sommes à 275 millions ; en dessous de 250 millions, nous reviendrions à la situation catastrophique» connue sous le ministère Donnedieu de Vabre. Des dizaines de chantiers avaient alors été interrompus au beau milieu des travaux, estime un de des représentants reçus rue de Valois. Pour éviter cela, la ministre devrait trancher bien davantage dans les grands projets, ce qu’elle a commencé à faire en reportant notamment des travaux importants au château de Versailles.

   Du côté des musées, c’est un peu la foire d’empoigne. Toujours selon nos informations, les grandes lignes de ce qu’un conseiller appelle avec délicatesse «l’épure budgétaire» sont déjà fixées : les grands musées devraient voir leur dotation reculer d’environ 5% par an sur les trois prochaines années (et ce, après une baisse d’environ 9% sous l’ère Sarkozy). En moyenne.(...)

Lire sur:

°°°
Luc Desle (et Jacques Damboise)