Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

dimanche 22 avril 2012

"Étrange: Ces lunettes noires étaient salement opaques". Jacques Damboise in "Pensées à contre-pet"

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Pensées pour nous-mêmes:

(N'ATTENDS DU DESTIN 
QUE CE QUE TU PEUX TOI-MÊME TE DONNER)

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COURTS RECITS AU LONG COURS(11)
pcc Benoît Barvin

La Faim


   Comme tous les jours, depuis de nombreux mois, mon estomac criait famine. J'étais contraint de me dissimuler dans ce qui restait de la forêt, à l'affût du moindre bruit suspect, anxieux à l'idée que les Autres me traquaient et qu'il suffirait d'une simple erreur de ma part pour c'en soit terminé. Je me contentais de mousse, de lichen, parfois de quelques insectes, en dépit des soubresauts affolés de mes tripes. Je buvais avec précaution les ruisselets qui subsistaient encore, abrités dans les anfractuosités de roches millénaires. L'eau avait un goût de chlore...
   C'est en débouchant dans une soudaine futaie que je l'aperçus. Son corps aux formes alanguies était étendu de tout son long, sur le ventre. Elle ne portait qu'une longue robe aux voiles transparents qui mettait en valeur la carnation de sa peau, la perfection de ses galbes, sa chair délicate. 
   J'hésitai mais la curiosité fut la plus forte. En quelques bonds je fus près d'elle. Je me penchai...
   Alors j'entendis sa voix de garce qui disait. "Il a mordu à l'hameçon. Tirez". Une centaine de balles me déchiquetèrent. Au-delà de la terrible douleur, je perçus le cri d'allégresse de la traîtresse qui hurlait: "Pauvre vieux crétin d'Ogre! Tu croyais vraiment pouvoir échapper à la Modernité, hein?"
Le brasero

   Sur cette plage du Midi, en ce début de printemps, il faisait un froid de canard. Je vis, au loin, au sein de la nuit obscure, au ciel dépourvu d'étoiles, la chaleur d'un foyer avec, autour, un groupe qui grattait la guitare. En me présentant, je notai que garçons et filles étaient très jeunes, qu'ils arboraient des cheveux longs, étaient adeptes de la fumette et qu'ils avaient fait un sort à une bonne dizaine de bouteilles d'alcool. 
   "Viens, l'ami, viens te réchauffer", me dit une blonde aux seins adorablement nus. Sa peau passait du jaune au carmin, puis se colorait d'un bleu discret, suivant en cela la couleur des flammes qui s'échappaient du brasero. 
   Celui-ci, reposant sur un trépied, était fait de banal métal.  Le rayonnement qu'il dégageait apaisait l'âme. On me fit passer le goulot d'une bouteille; je tirai sur une taf, plusieurs fois; la blonde se frotta à moi pendant que le groupe entamait une étrange mélopée.
   Je commençai à voguer sur une vague de bonheur. La pointe des seins de ma compagne avait l'apparence de deux cerises, bonnes à suçoter. Le chant entonné comportait des inflexions venues du fond des âges. Je somnolai, apaisé.
   Des mais solides me saisirent. Je levai avec difficulté les paupières. On me tenait suspendu en l'air, comme un gigot. Quelqu'un brandissait une énorme broche. Je croisai leur mutuel regard brillant, leur mine à présent patibulaire, leurs dents effroyablement effilées. La blonde eut un petit rire de gorge.
   Malgré la chaleur infernale qui s'échappait des braises, avant qu'on n'approche la broche de moi, je sentis un froid glacial me submerger...

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"Mais... Mais pourquoi vous taillez dans mes vêtements?
- Pour réduire les déficits publics, c'tte question!"
Yoko Ono, stills from Cut Piece, 1964.

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(Métaphore de la vie au départ de l'actuel Résident)
Le Vent (Marina Kanno from Staatsballett Berlin) 

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"Ces fleurs, c'est pourquoi?
- Pour la tombe du Résident..."
NYTIMES Interactive: Migratory Models.

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« Si un plus grand nombre d’entre nous 
préférait la nourriture, 
la gaieté et les chansons
aux entassements d’or, 
le monde serait
plus rempli de joie. »
J. R. R. Tolkien
Extrait du "Bilbo le Hobbi"

Mime van Osen mit aneinandergelegten Fingerspitzen 
(Mime van Osen, les doigts boutà bout), 1910 
Eg (via egonschiele)

"Les Autres, je m'en f..."

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"Hooouuu! Ch'suis la planche à pain du Résident... Hooouuu!
- T'es dingue! C'est un coup à me faire avoir une crise cardiaque!"
mariyuki: 253/365: 
the barrier by Masha Sardari on Flickr.

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Quisas, quisas, quisas


Quizás, Quizás, Quizás 
(Peut-être, Peut-être, Peut-être)

Siempre que te pregunto
Je te demande toujours
Que, cuándo, cómo y dónde
Où, comment et quand
Tú siempre me respondes
Tu me dis toujours
Quizás, quizás, quizás
Peut-être, peut-être, peut-être

[Verset 1] :
[Couplet 1] :
Y así pasan los días
Les jours s'écoulent aisni
Y yo, desesperando
Et je désespère
Y tú, tú contestando
Et toi, toi tu réponds toujours
Quizás, quizás, quizás
Peut-être, peut-être, peut-être

[Verset 2] :
[Couplet 2] :
Estás perdiendo el tiempo
Tu gaspilles le temps
Pensando, pensando
En pensant, pensant
Por lo que más tú quieras
A ce que tu veux en plus
Hasta cuándo ? Hasta cuándo ?
Jusqu'à quand ? Jusqu'à quand ?

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Nadine Estrella (le retour...)

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