Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

dimanche 2 septembre 2012

"Il attendait, du Temps, un peu moins de sévérité". Benoît Barvin in "Pensées pensées".

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Pensées pour nous-mêmes:

(PEU IMPORTE QUE TU NE CONNAISSES
PAS LA DANSE. DANSE)


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Lettres d'inconnus (11)
pcc Benoît Barvin 

vintagecomicsfr.tumblr.com 

Monsieur,



   Si, au moins, vous aviez compris ce que je sous-entendais par ce signe que je vous fis, en cachette de votre épouse, ce dragon insensé... Si, comme à l'habitude, nous nous étions retrouvés dans votre chambre à "toucher", ainsi que vous la nommez, par dérision. Si, au lieu de vous tromper de lieu - parce que vous aviez abusé de cette délicieuse liqueur de prune -, vous aviez agi comme d'habitude...

   Mais il a fallu qu'intervienne cette erreur fatale de lieu d'agréments qui a transformé, à jamais, nos relations. Vous vous engageâtes vers la gauche et, dans l'obscurité profonde, uniquement éclairé d'une bougie, vous débouchâtes dans les communs...

   Pendant ce temps, votre épouse me narrait ses dernières aventures chiffonnières dans une quelconque boutique du Marais. Monsieur le Curé, comme à l'ordinaire, sirotait un alcool de poire, près du feu, ce qui accentuait son ton rubicond et donnait à son ventre des allures pachydermiques. Je ne pouvais décemment pas planter là ce beau monde et me glisser furtivement dans votre chambre - puisque je pensais que vous vous y trouviez, dans la tenue d'Adam. Je subis donc, sans broncher, non seulement les propos sots et féminins de votre épouse, tentant de ne pas m'attarder sur son nez trop large, ses lèvres grossières, cet immonde grain de beauté, sur la joue gauche, sa coiffure trop apprêtée, pour me concentrer sur les minutes à venir qui, je n'en doutais pas, seraient des plus caressantes...

   Pauvre de Moi! Pourquoi la Déité, dans sa Toute Puissance, a-t-elle jugé bon de me faire endurer ce tour machiavélique? Mon impatience était telle que je faillis renverser la tasse du thé infâme que cette bougresse me contraignait à avaler. Alors je trouvai le subterfuge, celui de poser une question d'éthique à Monsieur le Curé qui, surpris dans un début de ronflement, fut bien contraint de répondre. Il approcha son fauteuil, d'un pas incertain, votre épouse se tourna vers lui et je m'excusai, prétextant une fatigue soudaine pour m'éclipser, retenant un soupir de délivrance.

   Mais vous n'étiez pas dans votre chambre. Le lit n'était pas défait. Vous ne vous trouviez même pas dans votre cabinet, à m'attendre, dans votre fascinante nudité. J'entendis alors des bruits étranges, venant m'apparut-il de la cour. Ma jalousie latente se nourrit de mes névroses et je descendis quatre à quatre les escaliers, me doutant déjà que j'allais vous trouver à l'oeuvre...

   Les râles m'attiraient, ils me faisaient bondir, ils m'aidaient à ouvrir la porte de cet appentis et à lever bien haut ma torche... Torche qui me fit vous découvrir, le pantalon baissé, en "galante" compagnie, si j'ose dire. Il s'agissait d'un de vos animaux de compagnie, une truie qui plus est, que vous besogniez, si j'en croyais vos mouvements spasmodiques... Vous tournâtes un regard enfiévré, dans lequel l'alcool faisait des ravages, dans ma direction. Vous me reconnûtes et, aussitôt saisi d'un doute, vous vous retirâtes, vous bredouillâtes des mots sans suite: "faute à cette liqueur... trompé par votre geste... Pensais que vous vouliez que nous nous unissions ici...".

   Mais je ne vous crus pas. Vous n'étiez qu'un immonde pervers. Je vous laissai dans cette bauge, avec votre gourgandine particulière, et remontai vers le salon pour tout révéler à Monsieur le Curé et à votre cruche d'épouse. Ma vengeance, ainsi, serait terrible.

   Quand ils me virent surgir, la sotte femme sursauta.
   "Mais que vous arrive-t-il?
   - J'ai quelque chose à vous confier, Madame. Une horreur sans nom... Qui concerne votre mari.
   - Je vous en prie, parlez... Parlez, Monsieur le Marquis... Je suis tout ouïe, balbutia la femelle en pâlissant et en tremblant.
   C'était déjà le début de ma revanche...
  
(En hommage, bien sûr, à Thomas Owen)


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"Moi, je fais comme les hommes. Je porte
un stetson pour perdre mes cheveux,
je fume pour attraper le cancer,
et je bois - la bouteille est cachée hors de l'image -
pour finir avec une cirrhose.
Elle est pas belle la vie?"


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"Ma petite dame, je ne vais pouvoir vous en donner grand-chose...
- Mais que fais-tu là, chérie?
- Je... Je suis avec mon amant!
- Hein???"

WALTER MARTIN BAUMHOFER (American, 1904-1987). Pawn Shop

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"J'ai beaucoup aimé votre dextérité, Charles Edouard...
- Et maintenant? Vous l'aimez encore?
- Hihihi..."


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"Hey, mon Vieux, tu l'avais louée 
pour simplement une heure!
- Louée???
- Ne vous inquiétez pas, Gladys,
La montre de John a toujours avancé"


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Blanche Baptiste

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