SACREE AMBIANCE
- Dites, vous avez vu, cette fille?
- Monsieur Hardmore, je vous en prie, revenons à notre affaire!
- Mais elle est... Comment dire... Canon, non? Un superbe lot...
- Monsieur Hardmore, je vous rappelle que je viens de vous donner une avance de 10 000 euros et que nous devons parler de...
- Dommage que ce ne soit pas de cette fille dont je dois m'occuper... Une sacrée pouliche, décidément... Si je n'avais pas tellement besoin de fric, je crois que je vous laisserai tomber, mon cher, pour aller proposer mes services à...
- SUFFIT MAINTENANT!
- Bon... D'accord... Moi ce que j'en disais, hein?
- Vous n'êtes qu'un infâme phallocrate, Hardmore! Un pauvre type qui ne pense qu'avec sa queue et...
- Ah, ah, ah! Cela vous va bien de me parler comme ça! Non, décidément, c'est l'hôpital qui se fout de la charité! Vous savez, mon vieux, ce n'est pas parce que vous avez du fric qu'il faut vous croire tout permis... Et mépriser les autres. Faites pas, surtout, comme la clique présidentielle actuelle qui ne pense qu'à travers le prisme déformant de ses Rollex!
- Hardmore, plutôt que de philosopher, si nous en revenions à ce qui motive notre rencontre... Bon, vous avez vu - non pas la fille, bien sûr - mais la photo qui nous occupe?
- Laquelle?
- Celle qui est dans la devanture de la boutique... A gauche de la rue...
- Où? Je ne vois pas...
- Mais enfin, regardez mieux... Il y a une femme qui fait du lèche-vitrine. Elle porte un tailleur blanc, elle a des cheveux noirs.
- Ah, oui, ça y est, je la vois.
- A l'intérieur du magasin, vous apercevez le grand dépliant publicitaire. Avec la photo d'une jeune femme.
- Ah oui, cette fille en dessous... Peut-être en maillot, d'ailleurs, d'ici je ne remarque pas tous les détails. Et c'est elle, donc, que vous voulez que je retrouve?
- Pas besoin de la retrouver. La fille sur le dépliant se trouve actuellement dans la boutique. A attendre cette... "femme" qui, dans quelques minutes, rentrera pour la retrouver.
- D'accord. Et ma mission est donc de...
- Les supprimer. Toutes les deux! Peu importe les moyens. Dans la boutique, dans la chambre qui est au premier étage où elles vont s'envoyer en l'air, ou quand elles partiront toutes les deux, bras dessus bras dessous, pour aller dîner.
- OK, j'ai pigé. Je vous appellerai quand ces deux gonzesses auront été exécutées.
- Pas des gonzesses, Hardmore. Des travestis. Des putains de travestis qui m'ont, tous deux, fait tomber dans leurs griffes. Raison pour laquelle je veux me venger. Capisco?
- Ah ben ça alors... Si je m'attendais... Des travestis... Mais bon, pas de problème Boss. Je vais vous débarrasser de ces deux... Heu, "machins".
- Dernière chose, Hardmore. La fille en blanc que vous reluquiez tout à l'heure... Oui, celle qui disparaît au bout de la rue, là-bas...
- Oui? Et alors?
- Elle en est elle aussi!
- Oh Bonne Mère! On peut plus se fier à personne de nos jours...
Benoît Barvin.
1 commentaire:
Une ré-interprétation intéressante du personnage ! Merci pour cette participation qui est en ligne sur "Jeux d'écritures. Le blog à mille mains." et qui fera l'objet d'un billet récapitulatif le 30 mars sur le blog "Madame Kévin".
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