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Le Regard
Elle sentit peser sur elle un regard et leva timidement la tête de son livre. Derrière ses loupes de myope, elle aperçut une belle silhouette virile. Un homme légèrement barbu, aux traits réguliers, portant un costume de prix. Il était assis à une table voisine, dans ce café chic où elle avait eu l’indécence de s’installer. Il lui sourit et elle sentit son cœur fondre. Elle baissa de nouveau la tête, tenta de reprendre sa lecture, mais les lignes se brouillaient.
« Excellent choix », fit une voix chaude, enveloppante, caressante. Elle sursauta, comprit qu’Il était là, tout près d’elle. Elle devint cramoisie. « Vous êtes une lectrice habituelle de Sade ? » demanda-t-il, en s’asseyant sans façon à sa table. Elle bredouilla quelques mots inintelligibles. « La philosophie dans le boudoir… Un brin coquin pour une jeune femme, non ? ». Elle chercha le trou de souris qui la délivrerait de l’accélération dangereuse des battements de son cœur. Mais il n’y avait rien d’autre que l’Homme, affable, distingué, au regard hypnotiseur.
Elle se retrouva dans un taxi, toute menue, collée contre lui, enveloppée par son odeur de mâle. Elle défaillait déjà. L’immeuble était cossu, dissimulé dans une ruelle tranquille. Il ouvrit la porte et elle eut à peine le temps de lire le nom, sur le battant : « Bernard Bredin ». Elle pensa à « gredin », sans savoir pourquoi.
Il était dans le salon, son regard attentif posé sur elle. Dans la lumière tamisée, sa barbe prenait des teintes bleutées. Elle songea au fameux « Blue Beard » de la légende et comprit instantanément qu’elle en avait fini avait sa vie quotidienne misérable.
C’est bravement qu’elle alla vers lui.
Juan-Pedro Santander (« Unas cosas tristes y otras »
© Ediciones extranjeras. Chile.Traduit par Blanche Baptiste.)
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(l'Homme-abeille aimait bien trop le miel)
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(Canard's man dans son nouveau déguisement,
avant que celui-ci ne prenne feu)
“Carte postale (c) Getty Image.”
(photo soumise par Max)
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(Le fameux éléphant européen à la longue queue
dont nous voyons ici le dernier spécimen)
Quelque part en Bulgarie.
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(La femme du Résident se promenant incognito
dans les rues chics de Londres)
1939
Phyllis Gordon se promenant à Londres. (via billyjane and corbis)
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(Pour se dilater la rate, les chiens du Résident regardaient,
en boucle, ses discours politiques les plus fameux)
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Quelques photos détournées, trouvées sur cet excellent site anglosaxon:
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Nadine Estrella
2 commentaires:
J'adore tous ces Chiens de Garde sur leurs sièges UMP, tous rassemblés pour écouter Zemmour aboyer.
Zemmour... et, hélas, les autres, tous les autres, de pire en pire chaque jour... Faut qu'on s'accroche, Bibi, et votre blog, chaque jour, m'est une belle bouffée d'oxygène.
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