Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

mardi 4 février 2014

"Le Bourreau, excellent pédagogue, enseignait son métier en live avec passion". Jacques Damboise in "Pensées inconvénientes".

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Pensées pour nous-mêmes:

(NE LAISSE PAS S’ÉTEINDRE
LA BOUGIE DE L'ESPOIR)

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(Pour arrondir ses fins de mois, l'Etrangleur du Yorkshire
donnait quelques cours sous le manteau)


A group of students in a Ju Jitsu class learn how to break a strangle hold. 
(Photo by Keystone/Getty Images). Circa 1925


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(Cette ville était idéale pour les alarmistes
et les déprimés du bulbe)



Doel, ville fantôme sinistrée par la crise et l'implantation d'une centrale ...

Dessine-moi une ville (intelligente)

ERIC CHOL
COURRIER INTERNATIONAL

   (...) Les villes utopiques ont toujours fait fantasmer les écrivains. En 1879, Jules Verne décrit dans son roman Les Cinq Cents Millions de la Bégum la cité idéale, qu’il implante aux Etats-Unis, sur les bords du Pacifique. France-Ville (c’est son nom) est régie par deux principes : l’hygiène – nous sommes à la grande époque de Pasteur – et la science. Avec, au passage, une touche écolo avant-gardiste : dans cette ville imaginaire, les fumées “sont dépouillées des particules de carbone qu’elles emportent”. 

   A Masdar City (Emirats arabes unis) ou Songdo (Corée du Sud), on n’est déjà plus dans de la science-fiction : architectes et urbanistes font émerger grandeur réelle des villes-laboratoires, avec des vraies gens, mais aussi des vraies peurs : le black-out, la surveillance, le règne de l’hypertechnologie… Pourtant, ces fameuses villes intelligentes sont aussi des creusets d’innovation et préfigurent le monde urbain en devenir. 

   Il y a urgence : comme le rappelle The Guardian sur son nouveau site Internet consacré aux villes*, la planète compte chaque année 60 millions de citadins supplémentaires. Ce qui nécessitera, jusqu’en 2050, la naissance d’une nouvelle ville de 1 million d’habitants tous les cinq ans, calcule le critique d’architecture Oliver Wainwright. Le débat sur les “smart cities”, comme on les surnomme, ne fait que commencer. Dommage qu’à quelques semaines des élections municipales il ne trouve pas plus d’écho en France… 


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"Cité idéale, qu'ils disaient...
Et pas un seul bananier en vue!"


Un indien dans la ville est un film français d'Hervé Palud, sorti en 1994.


Les cinq cent millions de la Bégum

Jules Verne
France-Ville

   (...) France-Ville apparaît dans le roman comme une cité idéale basée sur les règles de l'hygiène, chères au docteur Sarrasin. La cité est établie aux États-Unis sur les bords du Pacifique.

   La description de France-Ville est principalement faite dans le chapitre 10 par la restitution d'un article d'une revue allemande, l'Unsere Century. Bien qu'étant une revue dévouée à la cause du professeur Schultze, l'article est néanmoins élogieux pour France-Ville. De cette manière, l'auteur montre que la ville imaginée par le docteur français est au-dessus des nationalismes et qu'elle s'impose comme une « cité modèle » pour tout le monde.

   Le choix de l'emplacement ne s'est pas fait par hasard, mais suivant des considérations scientifiques, de manière à assurer un cadre de vie idéal : proximité de l'océan, présence d'une rivière et des montagnes qui arrêtent les vents.

   La cité fut entièrement conçue avant sa construction, à la manière d'une ville nouvelle : le plan de la ville et les matériaux de construction des bâtiments sont planifiés. Le tracé des rues se fait à angles droits et à intervalles réguliers. La construction de la ville est régie par dix règles que les architectes sont tenus de respecter.

   Le roman est écrit en 1880, mais il propose des idées novatrices pour l'époque, et dont certaines sont d'actualité.

   L'hygiène conditionne la vie dans la cité. Les briques utilisées sont aérées de manière à laisser passer l'air. La chambre à coucher, la pièce où l'on passe le plus de temps, doit être correctement meublée : « elle ne doit servir qu’au sommeil ». Les enfants sont éduqués pour rester toujours propres : « ils [les enfants] considèrent une tache sur leurs simples habits comme un déshonneur véritable ». Un réseau d'égouts est mis en place, la nourriture est surveillée pour ne pas vendre de nourriture avariée. Les tapis et les papiers peints sont proscrits des maisons (règle 8) car ils sont d'après l'auteur des « nids à miasmes ». Toutes ces mesures sanitaires font de France-Ville, la cité du plus faible taux de mortalité et les hôpitaux ne sont pas en grand nombre dans la ville.

   Toutes ses considérations pour l'hygiène peuvent paraître excessives, mais les découvertes de Louis Pasteur sur les microbes sont contemporaines à l'écriture du roman.

   L'environnement est respecté et la nature a une place importante dans la cité. Ainsi la hauteur des maisons ne peut dépasser deux étages pour ne pas accaparer l'air et la lumière (règle 2). Les maisons sont espacées entre elles et elles possèdent chacune un jardin particulier (règle 1). De même des arbres sont plantés de part et d'autre des rues et chaque carrefour a un jardin public. La règle 10 est même une véritable règle écologique avant l'heure : les fumées sont « dépouillées des particules de carbone qu'elles emportent »; les dangers de l'effet de serre ne sont même pas encore connus à cette époque.

   Concernant la vie civique, n'importe qui peut vivre à France-Ville à condition d'être « apte à exercer une profession utile ou libérale, dans l’industrie, les sciences ou les arts, de s’engager à observer les lois de la ville. Les existences oisives n’y seraient pas tolérées ». Les industries et les commerces sont aussi libres. Dans les chapitres suivants, la vie politique de la cité est affaire de tous les habitants de la cité qui se réunissent lors de conseils pour débattre (dans un calme total) des décisions à prendre pour la cité.

   France-Ville est une utopie, un modèle de ville idéale pour Jules Verne . Un certain nombre d'idées sont même d'actualité : comme la protection de l'environnement, l'importance de la santé (faire du sport, manger sainement).

   Néanmoins, la description de cette ville idéale n'échappe pas aux critiques : l'obsession pour la propreté de la cité pourrait conduire à de graves dérives : que deviennent les malades incurables dans une cité qui refuse les microbes et dont le but est de les exterminer ? Il y a un fort risque d'eugénisme de la société. De même, seuls les citoyens pouvant travailler sont acceptés : que deviennent les handicapés dans cette cité ? Il est clair que certains principes fondateurs de cette cité ne peuvent être appliqués de manière stricte sans risquer des dérives idéologiques qui ont pu apparaître au xxe siècle. L'auteur ne semble pas être conscient de ces risques. (...)


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(Question vestimentaire, l'Homme à la hache n'était pas au top)


Primo Carnera (1906–1967) the Italian heavyweight boxer and wrestler 
poses in a leopard skin to represent a cave-man
 at a “Joy of Life” Ball at the Royal Opera House, 
Covent Garden, London. (Photo by Topical Press Agency/Getty Images).
 13th December 1929



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Luc Desle

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