Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

vendredi 24 octobre 2014

"L'Homme qui rit, en période de crise, enviait les femmes voilées qui pouvaient faire des grimaces sous leur accoutrement". Jacques Damboise in "Pensées contraignantes".

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Pensées pour nous-mêmes:

(NETTOIE CHAQUE JOUR TON CERVEAU
DES PENSÉES MORTIFÈRES)

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(Sauras-tu sortir intact de la tête
de Frankenstein, le néo-libéral?)



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Au deuxième temps de la valse…

Yann FIEVET

   (...) Depuis trente ans les gouvernements se suivent et se ressemblent. Ils se ressemblent mais chacun, tantôt par petites touches, tantôt par saccades, amplifie la marque de la trajectoire lancée à l’orée de l’ère néolibérale. A la fin du mois d’août dernier Valls 2 a succédé à Valls 1 qui n’a pas tenu deux saisons au calendrier grégorien. Valls 3 lui succèdera peut-être pour faire bonne mesure dans l’adaptation funeste de la Gauche française de gouvernement à l’air du temps. Si d’ordinaire la musique adoucit les mœurs, la partition jouée par Manuel Valls est destinée à les bousculer si ce n’est les mettre à la renverse. C’est l’air du mépris pour ce à quoi l’on a sincèrement cru hier, ce pour quoi l’on a vibré vraiment, ce que nos aïeux avaient arraché de haute lutte à « la loi d’airain du capitalisme ». 

   Le Premier Ministre déclare que le socialisme est une idée du 19ème siècle qui a réussi à survivre au cours du 20ème siècle mais va disparaitre au 21ème siècle. Il a prononcé cette sentence péremptoire avant d’être intronisé à Matignon. La valse ne faisait là que commencer. La suite ne saurait donc nous étonner.

   L’adaptation inavouée de la Gauche aux lois du capitalisme néolibéral ne date pas d’hier. On en fixe communément l’origine au tournant de la rigueur « négocié » en 1983 par Laurent Fabius. Certes le jeu de l’alternance politique a permis des pauses, voire de timides reprises en main à l’instar des trente-cinq heures, mais la trajectoire fatale des renoncements est durablement inscrite dans l’Histoire contemporaine. Il faut rendre justice à Manuel Valls : son discours est en accord avec sa pensée et les réformes qu’il entend mener. Avec lui, l’hypocrisie n’est pas de mise. Il « aime l’entreprise » et pas seulement devant le Medef. Il oublie que celle-ci, avant d’être une machine à investir , est une association d’hommes et de femmes au travail. Il prend tous les chômeurs inscrits à « Pôle emploi » pour des fainéants en puissance qu’il serait bon de contrôler sévèrement. Puisque les principaux dogmes du néolibéralisme sont d’ordre financier il nomme à Bercy un ancien jeune banquier d’affaires. 

   Il va poursuivre – et sans doute intensifier – la traque des rigidités « économiques et sociales qui entravent « la bonne marche des marchés » et des affaires, à commencer par celles qui pèsent sur le marché de l’emploi et sur le monde du travail. Ses oreilles sont particulièrement attentives aux propositions innovantes du patronat qui le plus souvent ne sont rien d’autres que la suppression de ce que l’on avait autrefois nommé conquêtes sociales. Il en va ainsi de la remise en cause des « seuils sociaux ». Le Medef jubile et aurait bien tort de ne pas surenchérir. Puisque désormais on rase gratis, réclamons la généralisation de l’ouverture des commerces le soir et le dimanche, la création d’un salaire inférieur au SMIC, la fin des « trente-cinq heures » , etc. Tout ceci fait déjà peine à voir mais nous ne sommes pourtant pas au bout de nos peines!

   Au deuxième temps de la valse on pousse la sincérité jusqu’à appeler un chat un chat et à ne plus prendre de gants. Ainsi, face aux ouvrières de quelque entreprise agro-alimentaire bretonne qui sont allées peu à l’école. Au lieu de les en plaindre – ou à tout le moins de les comprendre - comme le faisait autrefois l’homme de gauche, il est aujourd’hui grand temps de se rendre à l’évidence : à l’heure de « l’efficience optimale » de la production ces femmes sont inemployables. Le jeune banquier de Bercy aurait pu se contenter de dire cela, après tout d’autres ministres de gauche se sont servis de ce vocable gestionnaire avant lui, toute honte vue. Mais, il lui fallut ajouter de surcroît son mépris, par médias de « masse » interposés, en proclamant que certaines de ces femmes sont illettrées. Elles le sont, en effet. Et, bien sûr, elles le savent. 

   Doivent-elles l’entendre dire par un ministre de la République à la France entière. Le mépris fut à son comble lorsque nombre de journaux prirent la défense du ministre indélicat qui selon eux n’avait rien fait d’autres que d’affirmer une triste réalité. Au travers de ces ouvrières de Bretagne ce sont évidemment des pans entiers de la population active française que l’on incrimine. Tous ces inadaptés font prendre du retard au pays, empêchent son alignement nécessaire aux règles de la « mondialisation heureuse ». Ils vont devoir rapidement faire les efforts souhaités pour se mettre au bon niveau. Ou sinon… Des discours de père fouettard, voilà à quoi l’on est réduit quand la plupart des principes moraux de la gauche ont été lâchement mis à bas. Affligeante décrépitude !

   Nos gouvernants – qui, tous comptes faits, gouvernent bien peu – aiment donc les entreprises. Leur aveuglant amour leur fait du coup oublier de se poser la bonne question : les entreprises aiment-elles les hommes et les femmes qui travaillent en leur sein ? L’abattoir Gad de Lampaul-Guimiliau a fermé ses portes l’an dernier. A ce jour, seulement 10% de ses anciens salariés ont retrouvé un emploi. L’effectif ne comprenait que 40% de femmes et les « illettrés » des deux sexes y étaient en fait peu nombreux. Tous souhaitent travailler pour peu qu’un emploi leur soit offert. 

   Nous constatons là que M. Macron n’est pas seulement méprisant à leur égard : il est pitoyablement ignorant des réalités économiques et sociales de notre pays. A ce niveau-là il est permis de plaider l’incompétence. Ses excuses formulées a posteriori n’y changent rien. Un fossé s’est lentement creusé entre la classe politique supérieure et l’humaine substance de la société civile au point d’être devenu infranchissable. Ne transformons pas le fossé en gouffre engloutissant les derniers vestiges de l’idéal socialiste honni. Sur leurs cendres naitrait une société à la face vraiment hideuse.


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"Bonjour, les n'enfants z'électeurs!
Voici, rien que pour vous, une tarte
périmée, économies obligent..."



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Luc Desle

jeudi 23 octobre 2014

"Il débordait d'énergie qui s'en fut par la dizaine de trous que je lui fis pour une banale histoire de dette impayée". Benoît Barvin in "Pensées coïncidentes".

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Pensées pour nous-mêmes:

(QUE TON CHANT D'AMOUR SOIT
  CELUI DE L'OISEAU AU PRINTEMPS)

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"Mais enfin, Cui-cui, qu'est-ce que tu fais?
- Bande à part.
- T'es c... A plusieurs, on se tient chaud.
- J'veux pas avoir chaud."



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Pour enchaîner les peuples, 
on commence par les endormir…

Capitaine Martin

   Le système capitaliste repose sur des médias de plus en plus omniprésents car parfaitement adaptés aux évolutions technologiques du XXIème siècle. Journaux et chaînes télévisées représentent aujourd’hui une arme redoutable pour ceux qui tirent les manettes de l’économie globale. Et ne parlons pas de liberté de la presse !

   Tout récemment, les mésaventures de Libération, affrontant une des plus graves crises de son histoire, ont nécessité d’avoir recours à des hommes d’affaires fortunés prêts à renflouer les caisses, moyennant forcément une emprise plus ou moins directe sur l’entreprise et partant, la ligne éditoriale. On ne mord pas la main qui vous nourrit...

   Malgré ceci, de nombreuses voix se font entendre pour critiquer ce système qui nous pousse inexorablement vers une crise, économique et morale, de grande ampleur. Certains, tel l’éditorialiste duNew York Times Roger Cohen, estiment même que les tensions qui agitent l’Ukraine, la guerre syrienne et les conflits territoriaux en mer de Chine sont autant d’éléments qui pourraient déclencher un nouveau conflit mondial.

   Plus que jamais l’Occident, qui continue à être à la traîne de ce système en n’acceptant pas de céder le témoin aux BRICS, met le feu aux poudres en alimentant les guerres et autres entreprises de déstabilisation. Et là encore, l’appareil médiatique n’a jamais autant joué son rôle de propagandiste que depuis la chute du Mur. Le principe du « deux poids et deux mesures » est à ce petit jeu-là un véritable atout dans la manche des États-Unis et de leurs alliés, une arme dévastatrice utilisée au fil des ans pour hypnotiser et tromper une opinion publique de plus en plus privée de sens critique et de profondeur culturelle. Les États-Unis ont même rendu systématique ce « deux poids et deux mesures » en trouvant le terrain d’entraînement idéal avec la Guerre froide qu’elle a menée contre l’Union soviétique au cours du XXème siècle.

   Mais comment diable s’y sont-ils pris ? C’est très simple : en accusant le pays des soviets de ne pas respecter les droits humains et d’arrêter injustement les dissidents politiques. Dans le même temps, le maccarthysme battait pourtant son plein au pays des soi-disant libertés, et des milliers d’Américains suspectés d’avoir de simples sympathies pour le socialisme ont connu les foudres de la « chasse aux sorcières ». Certains, à l’image des époux Rosenberg, ont même connu la chaise électrique. 

   Et lorsque les chancelleries dites démocratiques mettaient en cause le bloc socialiste pour son intervention en Hongrie et en Tchécoslovaquie, les États-Unis et leurs alliés écrasaient les revendications populaires en Corée, au Vietnam, en Angola, au Congo ou en Amérique du sud sans que personne n’osât alors remettre en doute la supériorité morale de l’Empire. Et peu importe si, à la même période, les États-Unis étaient en train de dépasser l’URSS en termes de taille relative de sa population carcérale... Les médias avaient déjà fait le tri.

   On ne parlera même pas de la politique intérieure des États-Unis, marquée durant les années cinquante et soixante par un racisme quasi institutionnel à l’encontre des Noirs et des Hispaniques. Un racisme impensable pour un pays se faisant le chantre de la liberté. Rappelons que l’ancien président sud-africain Nelson Mandela figurait sur la liste des terroristes établis par l’Empire, et ce depuis la présidence de Ronald Reagan jusqu’en 2008. Son parti, l’ANC (Congrès national africain), était alors considéré par les autorités américaines comme une organisation terroriste en raison de son engagement contre l’apartheid. 

   Ces éléments n’ont pourtant jamais entamé la confiance aveugle des pays d’Europe de l’ouest vis-à-vis de son allié d’Outre-Atlantique. Cela pouvait encore se comprendre tant que l’URSS était debout ; il s’agissait alors d’une guerre idéologique entre l’Ouest et l’Est, et l’Occident se retrouvait, bon gré mal gré, sous le parapluie de l’OTAN.

   Avec la chute de son ennemi soviétique, les États-Unis ont perdu toute excuse. N’ayant plus d’Empire du mal à défier, la « reine des démocraties » aurait dû tenir ses promesses et délivrer au monde entier la prospérité que la présence du monstre soviétique empêchait jusque-là d’offrir. Force est de constater que la chute de l’URSS n’a pas conduit à une amélioration des conditions sociales. Pis, les droits des travailleurs ont commencé à être malmenés et le bien-être ne s’est pas propagé si ce n’est par le développement de nouveaux biens technologiques, mais au prix d’un processus de fragmentation de la richesse aboutissant à la capitalisation par quelques-uns de sommes considérables d’argent au détriment du plus grand nombre.

   Quant aux guerres, elles sont loin d’avoir disparu. L’Iraq, la Yougoslavie, le 11 Septembre, l’Afghanistan, les Printemps arabes et l’Ukraine nous rappellent que le monde entier verse chaque jour un peu plus dans le chaos. Le « deux poids et deux mesures » figure toujours en pointe de la propagande de guerre que les médias ont mise en place pour apporter un soutien diplomatique et moral aux interventions militaires de l’Occident. De la Libye de Kadhafi à la Syrie d’Assad, les médias ont orchestré sans discontinuer un gigantesque martèlement visant à identifier l’ennemi de la liberté et de la démocratie, le méchant pourrait-on dire, pour le jeter en pâture à l’opinion publique et justifier du même coup leurs prétentions impérialistes.

   Ces manipulations, grossières au demeurant, sont d’autant plus possibles que les masses sont littéralement gavées par la propagande d’État. Il est facile dans ces conditions pour les dirigeants occidentaux de ne présenter qu’une analyse sommaire et manichéenne des faits, une analyse n’appelant aucune réflexion. Pourtant, les militants djihadistes qui combattent Assad après avoir combattu contre Kadhafi sont présentés par les médias comme des combattants de la liberté, alors que les moudjahiddines qui luttent contre les États-Unis en Afghanistan deviennent subitement des terroristes. Plus près de nous, Hollande affirme que le président Assad n’est pas un partenaire fiable contre le terrorisme, alors que ces mêmes terroristes étaient les interlocuteurs de l’Élysée dans ses velléités de destitution des dirigeants syrien et libyen.

   En Ukraine, le mouvement de contestation, baptisé « Euromaïdan », montre comment un coup d’État contre un gouvernement démocratiquement élu peut être fomenté avec succès avec un appui étranger et sans intervention militaire. Il dévoile, une fois de plus, la partialité des médias occidentaux qui, avec une argumentation fallacieuse, appuient aveuglément l’interventionnisme occidental et, avec une vision dichotomique, qualifient là aussi les uns de bons et les autres de méchants. Parmi ceux-ci, les séparatistes de la République populaire du Donetsk... comme si cette appellation suffisait à faire d’eux des terroristes.

   L’Occident n’a eu de cesse de rendre ces ennemis inaudibles, pratiquant la désinformation par une perte de repères due à la surinformation en vue de créer non des illettrés ou des incultes, mais des êtres en phase de « désorientation », psychologiquement conditionnés et réorientés dans le sens souhaité. Pour enchaîner les peuples, on commence par les endormir...

http://www.legrandsoir.info/pour-enchainer-les-peuples-on-commence-par-les-endormir-26903.html

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"Mais, M'man, on regarde qui, là?
- Celles et ceux qui nous transforment
en espèce menacée, mon chéri."



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Luc Desle

mercredi 22 octobre 2014

"Dans cet estaminet j'eus la surprise de voir Dieu, un peu pompette, chanter à tue-tête une chanson à boire". Jacques Damboise in "Pensées coïncidentes".

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Pensées pour nous-mêmes:

(ECOUTE LA SONNERIE
DE TON RÉVEIL INTERIEUR)

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"Mais que veut cet américain avec son
affreux béret français?"



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"Il n'est pas question, Monsieur, que je porte
votre galurin! Je suis une femme honnête, moi!"



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"Il va... falloir quand même... heu...
que je lui tire une balle dans la tronche...
- Je dois empoisonner cet imbécile... Dieu,
s'il vous plaît... donnez-moi la force de lui
verser cet arsenic"



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"Kalachnikov mon amooouuur..."
(Sur l'air de Kalinka)



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Blanche Baptiste

mardi 21 octobre 2014

"Cet amant magnifique, après usage, l'était un peu moins". Benoît Barvin in "Pensées pensées".

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Pensées pour nous-mêmes:

(PEUT-ON VRAIMENT AVOIR
LE MAL DES HAUTEURS?)

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(Je subodorai que Gillian avait mal dormi...)


(Le reste de la journée allait me le confirmer)


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volume-2-de-La-malediction-de-Rascar-Capac-1280X640

steadyleblog.blogspot.com

Evo Morales :
un provocateur tranquille

Patrick Bèle
   (...) Evo Morales va bientôt exercer parallèlement deux métiers. Alors qu'il vient d'être réélu triomphalement à la tête de l'État bolivien avec près de 60% des voix, il a signé il y a quelques jours un contrat de footballeur professionnel avec un club de première division bolivienne. Il sera le joueur le plus âgé du championnat, et recevra 150 euros par mois pour ses prestations sportives. Sa passion pour le football est bien connue. Il a notamment disputé un match contre une équipe iranienne qui comptait le président Ahmadinejad dans ses rangs. Moins glorieux, on l'a vu donner un coup à l'un de ses adversaires lors d'un match entre la majorité et l'opposition il y a quelques mois.

   Evo Morales, 55 ans, agit rarement comme on l'attendrait d'un chef d'État. Cela ne correspond pas à une volonté de se distinguer ou de choquer, mais à un homme politique atypique qui a connu un parcours plus qu'atypique. Né dans une famille paysanne de l'ethnie Aymara de la région minière d'Orinoca, Evo Morales abandonne très tôt l'école pour travailler comme peintre en bâtiment, maçon, boulanger ou trompettiste. Son installation dans l'Etat du Chapare le fait participer à l'action politique et syndicale des producteurs de coca. Dans les années 1980, la DEA (Drog Enforcement Administration, l'agence antidrogue américaine) engage avec le gouvernement bolivien une politique d'éradication de la culture de la feuille de coca. L'opposition des producteurs provoque de nombreux conflits parfois violents.(...)

   (...) Des années plus tard, Evo Morales, ancien président du syndicat des cocaleros (producteurs de feuilles de coca) se rappellera des actions d'éradications des champs de coca de la DEA. Devenu président de la République, il expulsera l'agence états-unienne de son pays en septembre 2008. Raison officielle? Quelques mois auparavant, un groupe de terroristes a été débusqué dans un hôtel de l'est du pays, alors qu'il préparait, selon les autorités, un attentat contre Evo Morales financé par l'opposition. Persuadé de l'implication des services états-uniens dans ce projet d'attenter à sa vie, Evo Morales sera le seul au Sommet des Amériques de Trinité-et-Tobago en 2009 à ne pas s'enthousiasmer de la venue du nouveau locataire de la Maison-Blanche, Barack Obama. Alors qu'Hugo Chavez lui offre Les Veines ouvertes de l'Amérique latine, pamphlet anti-impérialiste d'Eduardo Galeano écrit dans les années 1970, et lui demande de devenir son ami, Evo Morales reste très distant et accuse ouvertement Washington d'avoir voulu l'assassiner.

   Evo Morales est aussi un pragmatique. S'il a nationalisé à tour de bras depuis son arrivée au pouvoir en 2006 (hydrocarbures, électricité, télécoms, aéroports, mines), il est parvenu à se réconcilier avec le patronat de la riche région de Santa Cruz. Il sera même reçu à la Foire commerciale de la ville, Expocruz, en 2011. Les entrepreneurs ont alors compris qu'il est de leur intérêt de collaborer avec un président qui, malgré un programme économique peu orthodoxe et un discours proche de celui d'Hugo Chavez, parvient à assurer une croissance annuelle moyenne de 5% et un recul de la pauvreté (la population en dessous du seuil de pauvreté est passée de 33 à 20%). Le PIB a été multiplié par trois entre 2005 et 2013, passant de 9,5 à 30,3 milliards de dollars. Mais les problèmes demeurent: la Bolivie reste le pays le plus pauvre d'Amérique latine, 80% des emplois se trouvent dans l'économie informelle et les résistances locales n'ont pas permis le développement de l'exploitation des gigantesques réserves de lithium de l'extraordinaire salar d'Uyuni. (...)

   (...) L'un des combats les plus singuliers d'Evo Morales concerne la feuille de coca. Il ne cesse de militer devant les instances internationales pour sa légalisation, arguant qu'il s'agit d'une culture qui appartient au patrimoine culturel de la Bolivie. En séance plénière de la commission des stupéfiants de l'ONU à Vienne en 2009, il commence à mâcher des feuilles de la plante andine et lance à l'assemblée médusée: «Si c'est une drogue, alors vous devriez me mettre en prison!»

   Ce président atypique, le premier à revendiquer son indianité, est parvenu à stabiliser la vie politique bolivienne. C'est sûrement sa contribution la plus importante au développement d'un pays qui a subi les errances d'un personnel politique corrompu et incompétent avant son arrivée au pouvoir en 2006.


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(Ce lit de cactus plut infiniment à mon 
ami fakir)


(... un peu moins à mon ami politicien)


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Benoît Barvin

lundi 20 octobre 2014

"Face à ma Belle-Mère nue, je regrettai de n'être pas mal-voyant". Jacques Damboise in "Pensées à contre-pet".

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Pensées pour nous-mêmes:

(MON ARGENT NE FAIT PAS
LE BONHEUR DES AUTRES)

PCC Jacques Damboise in "Pensées de l'à-peu près)

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(Député Européen posant pour la Déesse Europa)



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(Député européen s'apprêtant à
passer un dure journée de travail)




Des eurodéputés double emploi

VoxEurop
El País

   Plus de la moitié des députés du Parlement européen — 53% des 751 élus — ont des activités professionnelles en parallèle avec leur travail comme élus, note El País, qui cite un rapport interactif de l’organisation Transparency International rendu public le 13 octobre. Tout en signalant que ce rapport “est plein d’erreurs”, le quotidien espagnol observe que les députés européens “présentent de possibles conflits d’intérêt difficiles à clarifier avec la documentation que, depuis cette année, ils doivent présenter de manière homogène” au Parlement européen.

   Pour sa part, EUobserver signale que “leurs activités ne sont pas illégales”, et qu’elles proviennent “d’activités externes qui s’ajoutent à leur salaire de base de 8 000 euros par mois auxquels s’ajoutent jusqu’à 11 000 euros de frais de déplacement et de logement”. Dans l’ensemble, cela représente “entre 5,8 et 18,3 millions d’euros par an” gagnés par l’ensemble des eurodéputés en plus de leur salaire. Le site web basé à Bruxelles ajoute que selon les règles éthiques renforcées qui s’appliquent au nouveau Parlement, les députés européens doivent compléter leur déclarations à leur arrivée, sous format électronique.


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(Député européen ne sachant quoi faire
de l'argent récupéré en dehors de son mandat)



Les députés gagnent des millions (en douce)



   (...) Renato Soru est un homme riche. En 2000, il est sur la liste Forbes des milliardaires, et un an plus tard, le magazine américain a publié un article sur lui et sa société, basée à Milan, Internet Tiscali, société qui a "pris des parts de marché sur des concurrents aux Pays-Bas, enAllemagne, enSuisse, en Belgique et dans la République tchèque. " En 2014, Soru est toujours PDG de Tiscali, il gagne plus de 10.000 € par mois, selon sa déclaration d'impôts déposée en tant que député socialiste.

   Il n'est pas seul dans la liste de ceux qui ont des activités extérieures qui s'ajoutent au salaire de base de 8000€ que les députés reçoivent chaque mois, plus 11.000€ pour les indemnités de déplacement et de logement.

   Selon une base de données consultable mise en ligne le lundi (13 Octobre) par Transparency International, plus de la moitié des députés ont détaillé les activités extérieures qu'ils avaient dans leurs déclarations d'intérêts financiers. Ensemble, ils gagnent entre 5,8 € et 18,3 M € un an au-dessus de leur salaire de député européen, selon TI.

   Leurs activités ne sont évidemment pas illégales, mais elles soulèvent des questions sur d'éventuels conflits d'intérêts. Selon les règles d'éthique promulguées par le nouveau Parlement, les députés devaient remplir leurs déclarations dès le début de leur mandat, dans un format électronique.

   Les catégories de revenus ne donnent qu'une image indicative de ce que gagnent les députés devant le Parlement, la catégorie la plus élevée approchant ou dépassant les 10 000€.

   Alors que 12 députés sont inscrits dans cette catégorie, 45 autres pourraient aussi avoir des revenus combinés de plus de 10.000 €, alors qu'ils se sont inscrits  dans les tranches inférieures.

   Avec Soru, il y a un eurodéputé roumain de centre-droit, Daniel Buda, qui gagne plus de 10.000 € par mois en tant que notaire, à quoi s'ajoutent, pour l'anecdote, 179 moutons...

   Le libéral Guy Verhofstadt est aussi placé haut dans le classement, avec des revenus au-dessus € 10 000 par mois en tant que membre du conseil d'administration d'une société d'investissement belge Sofina. Il gagne aussi entre 1.000 € et 5000 € par mois pour être membre du conseil d'administration d'une compagnie de pétrole et de gaz, Exmar, comme président du conseil d'administration de l'Institut européen d'administration publique.

    L’eurodéputée  de Centre-Droit, Rachida Dati, (connue pour s'être plainte, en pleine séance, de l’ennui qu'elle éprouvait), émarge à plus de 10 000€ en raison de son activité d'avocat.

   Un député qui se distingue en termes de nombre d'activités extérieures est la libérale Nathalie Griesbeck, dont on a noté la présence dans plus de 68 société différentes dans le secteur médical, ce qui signifie qu'elle pourrait avoir des recettes supplémentaires entre approchant les 33 433€ par mois.

   Transparency International a également constaté que certains députés violent le code de conduite du Parlement : sept déclarations sont totalement vierges; un député a présenté sa déclaration trois mois après la date limite, et 46 déclarations indiquent un revenu au cours des 3 années précédentes de moins de 1000 € par moisHuit d'entre eux étaient aussi des députés de la législature précédente, qui auraient déclaré leur mandat précédent.

   "La liste de termes vagues que tous ces députés ont inscrits, comme 'directeur', 'consultant indépendant','gestionnaire' ou les abréviations de leurs sociétés ou organismes, telles que 'RvC FMO' ou 'ASDCAM', ne permet pas un suivi significatif d'éventuels conflits d'intérêts potentiels," note Transparency International .

   L'organisme note que des informations plus détaillées dans les déclarations est absolument nécessaire "pour permettre un contrôle significatif de conflits d'intérêts potentiels» et une révision des seuils financiers qui se terminent par "€ 10 000 ou plus".

(traduction/adaptation, Benoît Barvin)



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Luc Desle

dimanche 19 octobre 2014

"Elle écoutait de la musique pour adoucir ses Soeurs, la Haine et la tristesse". Benoît Barvin in "Pensées coïncidentes".

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Pensées pour nous-mêmes:

(LES SEINS DES FEMMES
SONT LA PARABOLE DE LA VIE)

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Sade - The Moon And The Sky | 

Best Smooth Jazz For Chill Out


"The Moon And The Sky"

I was the one
I who could
Pull in all the stars above
Lay them on your feet
And I gave you my love
You are the one that got me started
You could have let me
Love anyone but I only wanted you
So why did you make me cry
Why didn't you come get me one last time
You'll always know the reason why
We could have had the moon and the sky
You'll always know the reason why this love
Reason why this love
Ain't gonna let you go
You lay me down and left me for the lions
A long, long time ago
You left me there dying
But you'll never let me go
You'll always know the reason why
We could have had the moon and the sky
You'll always know the reason why this love
Reason why this love
Ain't gonna let you go
You'll always know the reason why
The song you heard
Will stay on your mind
It ain't gonna let you go, no
'cos you were the moon
And I the endless sky
You'll alway know the reason why
Reason whay this love
Ain't gonna let you go
Ain't gonna let you go
You had the keys to the car
You had every star
Every one of them twinkling
Baby what were you twinkling
Baby what were you thinking
We had the moon and the sky above
And I gave you my love


µµµ

Sade - Cherish The Day (live)


"Cherish The Day"
You're ruling the way that I move
And I breathe your air
You only can rescue me
This is my prayer 
If you were mine
If you were mine
I wouldn't want to go to heaven 

I cherish the day
I won't go astray
I won't be afraid
You won't catch me running
You're ruling the way that I move
You take my air 

You show me how deep love can be 

You're ruling the way that I move
And I breathe your air
You only can rescue me
This is my prayer 

I Cherish the Day
I won't go astray
I won't be afraid
You won't catch me running
I Cherish the Day
I won't go astray
I won't be afraid
Won't run away

You show me how deep love can be
You show me how deep love can be
This is my prayer 

I Cherish the Day
I won't go astray
I won't be afraid
Won't run away
Won't shy 

I Cherish the Day
I won't go astray 

I Cherish the Day
I Cherish the Day
I Cherish the Day
I Cherish the Day
I Cherish the Day


µµµ

Sade - Kiss of Life (Live) 2011


"Kiss Of Life"

There must have been an angel by my side
Something heavenly led me to you
Look at the sky
It's the color of love
There must have been an angel by my side
Something heavenly came down from above
He led me to you
He led me to you 
He built a bridge to your heart
All the way
How many tons of love inside
I can't say 

When I was led to you
I knew you were the one for me
I swear the whole world could feel my heartbeat
When I lay eyes on you
Ay ay ay
You wrapped me up in
The color of love 

You gave me the kiss of life
Kiss of Life
You gave me the kiss that's like
The kiss of life 

Wasn't it clear from the start
Look the sky is full of love
Yeah the sky is full of love
He built a bridge to your heart
All the way
How many tons of love inside
I can't say 

You gave me the kiss of life
Kiss of Life
You gave me the kiss that's like
The kiss of life 

You gave me the kiss of life
Kiss of Life
You gave me the kiss that's like
The kiss of life 

You gave me the kiss of life
Kiss of Life
You gave me the kiss that's like
The kiss of life 

You wrapped me up in the color of love
Must have been an angel come down from above
Giving me love yeah
Giving me love yeah 

You gave me the kiss of life
Kiss of Life
You gave me the kiss of life
The kiss of life


µµµ
Nadine Estrella

samedi 18 octobre 2014

"Pour faire des économies on n'engagea plus que des culs-de-jatte". Jacques Damboise in "Pensées de l'à-peu près".

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Pensées pour nous-mêmes:

(TU ES L'ARBITRE 
DE TES PROPRES INÉLÉGANCES)

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(Les Pauvres devaient rogner sur tout)


 Gladys Nelson Smith (1890-1980), Studio Portrait of Young Nude Male, late 1920s-30

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"Vous puez et êtes mal fringué...
Vous êtes Français, my dear...
- Non, pauvre.
- Ah? J'aurais pourtant cru..."


mccord-museum.qc.ca

VU DU ROYAUME-UNI
Pourquoi tant de haine
contre les Français ?

ANTHONY PEREGRINE
THE DAILY TELEGRAPH
   (...) Bon, respirons un grand coup et allons-y... “Les Britanniques sont gras, fainéants et incompétents. Leurs villes sont sordides, leur industrie inexistante et leur cuisine épouvantable. Si j'étais vous, je ne m'approcherais pas de ce pays – et si vous y êtes déjà, quittez-le sur-le-champ !” Tout ça n'est pas très gentil, hein ? Admettons que ce soit un grand patron français qui tienne ces propos, ils déclencheraient des appels à une intervention terrestre contre Paris, le napalm étant trop beau pour ces gredins.(...)

   (...) C'est pourtant ce genre de salves que des Anglophones lancent quotidiennement contre la France. La semaine dernière a été marquée par la diatribe d'Andy Street. On s'en souviendra. Le très souriant patron des grands magasins John Lewis s'est rendu à Paris pour recevoir un prix et il est rentré en disant que la France est “sclérosée, déprimée et sans espoir”. 

   Sur place, il a déclaré : “Rien ne marche et, pire, ça ne dérange personne”. Le trophée lui-même était “en plastique et franchement immonde” – ce qui me donne à penser que M. Street n'était pas si imbibé de bière (que le laisse supposer la riposte du Premier ministre Manuel Valls) mais simplement mal élevé. On apprend généralement aux petits garçons à dire “Merci, c'est très joli”, même pour des cadeaux qu'ils n'aiment pas du tout. M. Street a apparemment sauté cette leçon, même si, heureusement, il a suivi celle où l'on apprend à présenter des excuses.(...)

   (...) Son analyse a fait beaucoup de bruit, mais elle n'a en réalité rien d'exceptionnel. Elle s'inscrit dans une tradition, qui passe par l'invective du Sun de novembre 1990 (“Va te faire foutre, Delors !”) et remonte à Nelson (“Vous devez haïr les Français comme vous haïssez le diable”), à Shakespeare (“La France est un vrai chenil”) et jusqu'à l'époque mésolithique où, la Grande-Bretagne ayant été séparée du continent, de solides gaillards se tenaient du côté britannique en criant “Bon débarras !”. Quelque 8 000 ans plus tard, il suffit d'écrire un commentaire vaguement positif sur la France pour être assailli par une meute de lecteurs enragés.

    Pour autant que je sache, nous ne nourrissons pas de tels sentiments à l'égard des autres pays. La Serbie ? Le Sénégal ? La Belgique ? Même pas l'Allemagne. Et même si c'était le cas, nous ne nous permettrions pas de les exprimer. (“Les Sénégalais sont une bande de ...”, écririons-nous tout au plus). Peut-être est-ce parce que les Français sont nos plus proches voisins outre-mer – on sait combien les voisins peuvent être agaçants –, peut-être parce qu'ils sont notre ennemi héréditaire. Sans doute les deux. (...)

   (...) Ce qui est sûr, c'est que les Français sont sidérés. Ils n'ont pas l'esprit tabloïd nécessaire pour apprécier cette extrême franchise, et encore moins pour riposter. Ils sont donc juste sidérés. Comme le journal Les Echos l'écrivait récemment : “Ce ‘french-bashing' vire au grotesque.”

   L'autre raison de leur sidération est que les propos tenus sont souvent débiles. Passons sur les commentaires concernant l'économie française, car beaucoup d'ignorants se sont déjà engouffrés dans la brèche. Mais l'autre grande critique de Street, selon laquelle “rien [en France] ne marche et, pire, ça ne dérange personne” est complètement absurde. Beaucoup de choses en France marchent extraordinairement bien, en particulier pour les touristes.

   La France en accueille beaucoup plus que les autres pays, près de 85 millions en 2013, et les Britanniques représentent 15 % du total. Je ne suis donc pas seul. Suffisamment de choses marchent en France pour que nombre d'entre nous y aillent passer leurs vacances. Peut-être M. Street aimerait-il faire une réservation. Je pense que le centre de la Bretagne pourrait lui convenir, c'est déjà bien assez loin pour lui.


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(Quand on lui disait qu'elle était belle,
Gladys ouvrait toujours des yeux étonnés)



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Benoît Barvin