"La haine est sainte. Elle est l'indignation des cœurs forts et puissants, le dédain militant
de ceux que fâchent la médiocrité et la sottise"
Emile Zola
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"En fait de peinture, il n'y a plus guère que les communistes pour ignorer que Picasso est une des réussites
les plus achevées de la bourgeoisie."
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"La politique est une lime sourde et qui parvient lentement à sa fin."
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"Les peuples une fois accoutumés à des maîtres ne sont plus en état de s'en passer."
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"L'assassinat est la forme extrême de la censure."
LA RÉPUBLIQUE ACHEVÉE PAR LES PARTIES DE DROITE
Né en 1779, Joseph Bara est le fils du garde-chasse du seigneur de Palaiseau. Alors que ses deux frères aînés, engagés dans les armées républicaines, sont envoyés aux frontières, Joseph, lui, part en Vendée et sert (tambour ? hussard ? ordonnance ?) sous les ordres du général Desmarres.
Le 7 décembre 1793, il trouve la mort dans une embuscade près de Jallais dans les Mauges. Selon la légende, encerclé par des Vendéens qui le sommaient de crier Vive le roi, il aurait répondu Vive la République ! Informée par le général Desmarres, la Convention demande que son corps soit transféré au Panthéon et que David, chargé d’organiser la cérémonie, lui rende également hommage par un tableau.
Analyse de l'image
Le culte de Bara a donné lieu à la publication de très nombreuses gravures, la plupart éditées immédiatement après le décret de la Convention du 7 mai 1794 (18 floréal an II) qui exigeait que les honneurs du Panthéon lui soient rendus. Dans ces gravures, Bara est très souvent représenté vêtu de l’uniforme des hussards, plus rarement sous les habits d’un tambour. D’autres images reprendront également des éléments allégoriques de la cérémonie du Panthéon imaginée par David. Celui-ci interpellé par Barère à la Convention accepta de tracer l’image du jeune martyr afin qu’elle soit exposée « dans toutes les écoles primaires ». Apparemment, David n’eut le temps d’en élaborer qu’une ébauche : un enfant nu, aux allures androgynes dans une position alanguie. Bara vient d’être percé de coups et on devine sur la gauche du tableau un drapeau et un soldat témoins de la scène dramatique qui vient de se dérouler. L’enfant serre dans sa main droite une cocarde et une lettre dont on peut penser qu’elle était adressée – ou faisait allusion – à sa mère, artifice déjà utilisé par David dans son Marat, autre représentation symbolique et dramatique d’un martyr de la Révolution. Dans son discours devant la Convention le 11 juillet 1794 (23 messidor an II), David présenta son plan d’organisation de la cérémonie et évoqua la mort de Bara : « Sommé par des brigands de crier Vive le Roi ! A l’instant, percé de coups, il tombe en pressant sur son cœur la cocarde tricolore ; il meurt pour revivre dans les fastes de l’histoire. » La fête qui était prévue le 10 thermidor fut finalement annulée en raison des événements de la veille.
Interprétation
Pour Robespierre ou Barère, les deux députés, le jeune martyr incarne la Révolution, dont il est le produit. Il symbolise la vertu qui en cette fin 1793 manque à une République atteinte par les scandales qui touchent Danton, Hébert et Fabre d’Eglantine. Bara permet également au Comité de salut public de reprendre en main les cultes populaires qui, comme ceux de Marat ou de Le Peletier, favorisaient la déchristianisation contre laquelle lutte Robespierre. Dans son ébauche comme dans son plan d’organisation de la cérémonie de panthéonisation, David évoque symboliquement ces débats idéologiques et politiques. Autre figure héroïque de la Révolution qui lui est fréquemment associée, Viala a lui aussi fait l’objet aux côtés de Bara d’un véritable « culte » que l’on peut observer dans l’imagerie militaire ou dans les écrits de Charles Nodier ; les deux personnages occupent une place importante dans le panthéon républicain.
Auteur : Pascal DUPUY
http://www.histoire-image.org/site/oeuvre/analyse.php?liste_analyse=344
Benoît Barvin
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