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"Pourquoi tu me dis adieu?
- Je suis contraint de bosser en Europe...
- Mon Dieu... Ce n'est pas possible?!
- Hélas, si..."
"Pourquoi tu me dis adieu?
- Je suis contraint de bosser en Europe...
- Mon Dieu... Ce n'est pas possible?!
- Hélas, si..."
Le mythe d’un marché
du travail européen
AMSTERDAM
(...) Quelque 340 Portugais, 518 Espagnols et 630 Italiens. Ce sont les chiffres qui correspondent aux flux nets de migrants originaires du Sud de l’Europe qui sont venus aux Pays-Bas depuis le début de 2011, en cette deuxième annus horribilis consécutive au sein de la zone euro. Ces chiffres n’ont rien d’astronomique sachant qu’à l’heure actuelle, 1 Portugais sur 8 et 1 Espagnol sur 5 n’ont pas de travail. Il n’y a pas de chiffres récents concernant la Grèce (où le chômage est de 1 sur 6), mais la migration en provenance de ce pays reste limitée.
Bien que l’Union européenne souhaite former un marché unique, elle se compose encore de 27 marchés du travail différents, constate Jules Theeuwes, directeur du bureau néerlandais d’études économiques SEO. "Nous avons supprimé les frontières, et les marchandises et les capitaux peuvent circuler librement, mais la migration du travail a toujours été moins importante qu’on aurait pu s’y attendre. Quand on compare, dans ce domaine, le marché du travail européen par rapport au marché américain, l’Europe n’est pas un marché dynamique." (...)
(...) La rigidité du marché du travail dans bon nombre de pays européens est une des principales considérations politiques qui ont incité la Suède, le Danemark et le Royaume-Uni à ne pas entrer dans la zone euro. Ces trois pays, qui ont un marché du travail extrêmement ouvert, craignaient que les pays où les marchés sont fermés aient moins de marge de manœuvre en cas d’évolutions économiques défavorables. Les pays pouvaient auparavant surmonter les difficultés en dévaluant leur monnaie, mais avec l’euro ce n’est plus possible.
"Lorsque nous avions encore notre propre monnaie, nous pouvions dévaluer la peseta quand l’économie allait mal, pour rendre nos exportations meilleur marché. Maintenant, quand les pays sont frappés par une crise, il n’y a plus que deux solutions : réduire les coûts, ou émigrer vers des lieux moins durement frappés", dit Juan José Dolado, professeur d’économie à l’Université Carlos III de Madrid.
Pour l’instant, les flux migratoires de l’Europe méridionale ne sont pas suffisants pour stimuler l’économie européenne. Si les chiffres augmentaient, ce serait possible, selon Juan José Dolado. "Cette migration va entraîner une pénurie de personnes hautement qualifiées dans les pays d’origine, par conséquent les salaires vont augmenter. Si des Espagnols vont aux Pays-Bas, par exemple, il y aura là-bas une offre abondante, qui provoquera une baisse des salaires. L’économie sera donc plus équilibrée. C’est une recette économique de base." (...)
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(Pourquoi compter les pauvres?
Ils sont trop nombreux,
leur visage est interchangeable...
de plus, ils meurent très vite)
Ils sont trop nombreux,
leur visage est interchangeable...
de plus, ils meurent très vite)
A quoi bon compter les pauvres ?
(...) Le petit mendiant en haillons, habitant des bidonvilles, à la quête de quelques pièces le long des grandes artères des grandes villes indiennes est l'une des seules images que l'on ait de la pauvreté en Inde. En réalité, celle-ci est bien plus répandue dans le pays, et c'est dans les campagnes qu'elle est la plus forte. Or, le gouvernement se retrouve aujourd'hui devant un paradoxe : en dépit de la croissance économique, les conditions de la vie quotidienne des plus pauvres ne s'améliorent pas et la très forte inflation actuelle - elle frôlait les 10 % en août dernier - empêche les familles nécessiteuses de se nourrir correctement. D'où la tentative actuelle de New Delhi d'établir les chiffres de la pauvreté afin de mieux cibler les familles devant bénéficier de l'aide de l'Etat.
Un nouveau rapport officiel rendu public en septembre estime que les personnes ayant un revenu de plus de 25 roupies par jour [0,40 euro] à la campagne et de 32 roupies [0,50 euro] en ville ne sont pas pauvres et peuvent donc subvenir seules à leurs besoins en nourriture, éducation et santé. Mais devant la levée de boucliers de nombreux économistes qui soupçonnent le gouvernement de fixer un seuil de pauvreté très bas afin de réduire le budget d'aides sociales, l'Etat a fait marche arrière début octobre et a déclaré que l'éligibilité aux aides sociales ne dépendrait pas de ces nouveaux chiffres. Une autre méthodologie serait à l'étude.
Définir la pauvreté reste un casse-tête en Inde. Les derniers chiffres, fondés sur des niveaux de prix datant de 2004-2005, étaient de 19 roupies par jour en ville [0,30 euro] et de 15 roupies [0,20 euro] à la campagne. Selon la nouvelle estimation, 400 millions d'Indiens vivent sous le seuil de pauvreté. Beaucoup d'experts affirment que ce chiffre est sous-estimé : d'après les estimations de la Banque asiatique de développement, l'Inde compte 651 millions de pauvres. Si l'on relevait le seuil de pauvreté à 2 dollars, soit 90 roupies [1,40 euro] par jour, le nombre de pauvres dépasserait les 800 millions, note le Hindustan Times. (...)
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"Donc, plus d'histoires de règles entre nous,
bien d'accord?
- Evidemment... Ahahaha...
C'est ma femme que ça va surprendre!
(...) (D'autres) femmes disent « stop aux règles » pour ne plus avoir mal, par fatigue des jours entiers passés au lit dans la douleur. C'est le cas de Miriam. Elle souffrait beaucoup ; ce, en dépit de sa pilule. Ses médecins lui assuraient pourtant qu'elle amoindrirait ses maux.
Après s'être finalement fait diagnostiquer une endométriose qui expliquait ses grandes douleurs, Miriam a continué d'avoir tout de même mal. Elle a donc décidé de prendre la pilule en continu, méthode la plus connue pour ne plus avoir ses règles. Cela fait maintenant deux ans qu'elle ne les a plus.
« Une fois, au bout d'un an, j'ai voulu faire une pause d'une semaine pour voir. Je me suis dit que je ne ratais pas grand-chose et j'ai repris ma pilule en continu depuis. » (...)
Parfois, le choix est pragmatique. Juliette, chercheuse, refuse d'être dérangée. Elle planifie donc les mois rouges ou pas. Elle enchaîne ses plaquettes de pilule ou ses anneaux contraceptifs, sans s'arrêter une semaine pour avoir ses règles comme le font la plupart des femmes.
« J'ai commencé autour de mes 18 ans. J'étais en prépa, j'avais des concours. Il était hors de questions que je les ai. J'ai aussi fait un voyage de trois mois en Inde, et pareil je n'ai pas eu mes règles une seule fois. »
Décider de ne plus les avoir n'est pourtant pas un choix si facile. Il y a un tabou autour de cette question. Solène documentaliste de 28 ans qui n'a plus ses règles depuis « trois, quatre mois », raconte ainsi :
« Tout le monde trouve ça malsain. Si une femme confesse ne plus avoir ses règles, le spectre de la ménopause plane. Quand on a une trentaine d'années, ça ne donne pas une image très glamour. » (...)
(...) Dans les représentations collectives les règles incarnent la fertilité et la jeunesse. Les perdre ce serait donc dangereux pour avoir des enfants. Martin Winkler, médecin généraliste féministe, conteste cette idée dans une très bonne note de blog sur l'absence de règles.
« Des études américaines ont montré que sur 100 femmes qui interrompent toute contraception, 95% sont enceintes dans les douze mois qui suivent. Alors, la contraception n'est pas dangereuse pour la fécondité. »
Dans la même note, il ajoute sûrement à l'adresse de ceux qui craignent que le fait de « manger des hormones tous les jours » soit nocif :
« Toutes les connaissances actuelles montrent que l'absence de règles chez les femmes porteuses d'un implant, ou d'un DIU (stérilet) hormonal, ou lorsqu'une femme prend sa pilule en continu, n'a aucune incidence sur la santé. »(...)
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(Le régime de Vichy aimait
les cartes d'identité
très personnalisées)
onpeutlefaire.com
"La carte d'identité pour tous
est née sous Vichy"
Jean-Marc Berlière, un des deux commissaires de l’exposition "Fichés ?" aux Archives Nationales à Paris, retrace le fichage à travers l’histoire.
- A quand remontent les premiers fichages ?
On a commencé à ficher les individus qu’on avait peur de voir disparaître ou déserter. Dans la marine, par exemple, ou dans l’armée. A partir de la fin du XIXe siècle, en revanche, c’est une tout autre logique. On retrouve l’obsession sécuritaire d’aujourd’hui. Les individus jugés suspects sont fichés : anarchistes, trafiquants, mais aussi étrangers, comme les nomades, répertoriés par familles entières. C’est le criminologue Bertillon qui invente la prise de vue anthropométrique face-profil. On prend les mesures, les empreintes des doigts, on photographie aussi l’oreille, l’organe qui constitue un indice infaillible de reconnaissance.
- La carte d’identité est une invention récente…
Au XXe siècle, on tente d’imposer la carte d’identité pour tous, mais les résistances sont fortes. Comme en témoigne le scandale "des fiches" en 1904. Nombre d’officiers de l’armée avaient été fichés avec des questions comme : "Cet officier va-t-il à la messe ?" Il s’agissait pour les républicains de traquer les militaires favorables aux mouvements cléricaux… Dès la Première Guerre mondiale, on commence à parler d’une carte d’identité et les étrangers sont obligés de se déclarer à partir de 1917. Ce n’est pas un hasard : sous Vichy, elle sera imposée à tous.
- Avant 1940, personne n’avait donc de papiers d’identité ?
Certains en avaient, d’autres non. Pendant longtemps, par exemple, les ouvriers n’ont pu se déplacer qu’avec leur livret, rempli par leur patron, avec des détails sur leur profil… Dans d’autres situations, les papiers permettaient aussi d’avoir des avantages, de signifier son appartenance à un club : carte de syndicaliste, carte du Jockey Club. Et puis il y avait les privilégiés, munis d’un passeport. (...)
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Benoît Barvin
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