Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.
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vendredi 22 août 2014

"Il vendait des bibelots beaux à de Blondes béotiennes ". Jacques Damboise in "Pensées à contre-pet".

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Pensées pour nous-mêmes:

(L'ALCOOL DE LA FÉLICITÉ
N'EST PAS DANGEREUX)

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(Au tout début, ces ballons pudiques jouèrent le jeu... 
mais ils ne résistèrent pas longtemps


Marilyn Maxwell

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"Ah, il est l'heure de vérifier que mes investissements
pour l'aide aux gueux a bien fonctionné"


Picsou
hitek.fr

PAYS PAUVRES
Comment l’aide au développement se privatise
au profit des grandes multinationales

THOMAS CLERGET

   (...) Un réseau d’ONG s’alarme de la montée en puissance des « institutions financières de développement » (IFD), mandatées pour soutenir les investissements du secteur privé dans les pays émergents. Ces banques dépendent de l’argent que leur versent États ou organisations internationales. Mais, peu contrôlées, elles auraient une fâcheuse tendance à favoriser les multinationales des pays riches, voire à financer des projets privilégiant la rentabilité économique plutôt que l’utilité sociale des investissements. Quitte à solliciter, si nécessaire, des fonds implantés dans les paradis fiscaux...

   L’aide publique au développement (APD), en direction des pays pauvres, connaît-elle une privatisation silencieuse, déconnectée des besoins des populations mais conduite au plus grand bénéfice des entreprises multinationales ? Tandis que les parlementaires français entendent réduire le budget national consacré à cette aide publique, un rapport publié vendredi 11 juillet par le Réseau européen sur la dette et le développement (Eurodad) s’inquiète de la montée en puissance et de l’opacité de fonctionnement des institutions financières de développement (IFD). Celles-ci sont en charge des aides orientées vers le secteur privé des pays émergents. Et pour elles, entreprises et marchés sont désormais considérés comme les principaux leviers de leur développement.(...)

   (...) Qui sont ces « IFD » ? Banque européenne d’investissement (BEI), Société financière internationale (SFI) rattachée à la Banque mondiale, ou encore, en France, la société Proparco [1], une filiale de l’Agence française de développement (AFD). Elles mobilisent des capitaux en augmentation constante depuis le début des années 2000. Selon Eurodad, ces montants devraient atteindre, à l’échelle mondiale, les 100 milliards de dollars en 2015, soit l’équivalent des deux tiers de l’aide publique au développement. Fournie directement par les États pour, par exemple, soutenir l’accès à l’éducation ou la lutte contre le paludisme, l’aide publique tend à diminuer dans la plupart des pays européens. Au contraire des financements destinés, via les « IFD », à investir sur des projets portés par les entreprises dans les pays pauvres, en leur apportant des prêts, des garanties, voire une participation directe à leur capital.

   Illustration de ce dispositif, la BEI et Proparco vont avancer respectivement 200 millions et 50 millions d’euros, sous forme de prêts, pour le financement du « plus grand parc éolien d’Afrique subsaharienne », qui doit s’implanter près du lac Turkana dans le Nord du Kenya [2]. Le projet prévoit l’installation de 350 turbines, qui seront exploitées par un consortium réunissant des entreprises privées et des agences d’investissement européennes, tandis que « les français Siemens et Bolloré assureront respectivement la partie électrique et le transport des éoliennes ». « Les investissements réalisés par le secteur privé européen offrent d’immenses perspectives au Kenya ainsi que pour le développement de l’ensemble de la région », a commenté Lodewijk Briet, ambassadeur de l’Union européenne. (...)

   (...) Cette stratégie du « développement par le marché » est-elle profitable aux pays concernés ? Dans son rapport, issu d’une enquête menée pendant deux ans, Eurodad dénonce, chiffres à l’appui, une distribution des aides orientée en priorité vers les société multinationales des États les plus riches. L’organisation met en doute leur pertinence pour la satisfaction effective des besoins sociaux des populations. Entre 2006 et 2010, seules 25 % des entreprises aidées par la BEI et la SFI appartenaient à des pays à bas revenu, tandis que 50 % des aides étaient distribuées à des sociétés des pays de l’OCDE, voire même domiciliées dans les paradis fiscaux ! 40 % de ces aides concernent des entreprises de très grande taille, cotées sur les plus grandes places boursières de la planète. Ces nouvelles formes de financements ont donc tendance à sous-traiter le « développement » des pays pauvres auprès des entreprises multinationales des pays riches.

   Ce qui s’explique aisément, si l’on considère la très faible représentation des pays en développement dans les comités de décision de ces institutions. Ces derniers ne pèsent que 1,4 % des voix au sein de la BEI, tandis que la SFI leur autorise 28 % des droits de votes. L’ambiguïté des missions confiées est également pointée du doigt :« Bien que la plupart de [ces institutions financières] aient reçu un mandat en faveur du développement, elles sont organisées comme des entreprises privées, avec des objectifs de rentabilité commerciale impliquant des compromis entre ces différentes considérations », relève Eurodad. (...)

   (...) L’impact réel des projets financés sur les conditions de vie des populations concernées pose question. Ces politiques d’inspiration très libérale conduisent en effet les IFD à orienter 50 % des subsides en direction du secteur financier des pays émergents, qui n’est pas spécialement connu pour ses velléités redistributives. Autre exemple d’investissements à la portée plus que discutable, la SFI aurait financé deux multinationales de l’hôtellerie de luxe, Mövenpick et Marriot, à hauteur de 79 millions de dollars, pour les aider à s’implanter au Ghana et en Jamaïque, tandis que la banque de développement de Grande-Bretagne soutenait la construction de lotissement fermés, des gated communities, dans plusieurs pays pauvres.

   Côté français, la nature et les investissements de Proparco attirent également l’attention. Comme l’indique le site internet de l’agence, des groupes comme BNP Paribas, Bouygues, ou encore Bolloré Africa Logistics, figurent à son capital, aux côtés de l’AFD qui en est l’actionnaire majoritaire. « Potentiellement, ces entreprises peuvent aussi solliciter des financements, relève Mathilde Dupré, du Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD). Cela peut soulever quelques interrogations. » Le groupe Veolia, lui-aussi actionnaire de Proparco, est précisément dans ce cas de figure. Fin 2007, Proparco est en effet entrée au capital de Veolia Water AMI, « filiale de Veolia Eau, opérateur des services de l’eau, de l’assainissement et de l’électricité sur l’Afrique, le Moyen-Orient et le sous-Continent Indien ». L’indépendance et l’intérêt des actions menées par cette agence, qui n’utilise pas d’argent public mais est adossée à l’AFD, demanderaient à être examinées dans les détails. (...)

   (...) Dans le cadre de discussions sur la loi d’orientation des politiques de développement adoptée le 7 juillet dernier, les parlementaires ont pourtant bloqué deux propositions d’amendement introduites à la demande des ONG, qui réclamaient une plus grande transparence des critères de sélection des projets financés, ainsi que sur la liste des bénéficiaires de ces aides. Pourtant, députés et sénateurs ont été informés des dérives de Proparco, via un article du Canard enchaîné du 11 juin 2014, révélant comment l’agence avait investi plus de 400 millions d’euros dans des sociétés situées à l’Île Maurice, aux Caïmans, au Luxembourg, ou encore à Chypre et à Jersey, tous des paradis fiscaux. Ces fonds d’investissement étaient ensuite chargés de réinvestir les montants alloués dans les pays en développement. Pour le plus grand bénéfice de leurs populations, comme on peut l’imaginer.

   « Proparco, malgré son mandat de développement, agit comme n’importe quel investisseur privé, guidé par la rentabilité des projets plus que par leur impact réel sur l’amélioration des conditions de vie des populations des pays du Sud », constatent, dans un communiqué, les membres de la Plateforme Paradis fiscaux et judiciaires, composée d’ONG, d’associations et de syndicats français. Le réseau Eurodad s’inquiète de son côté de « l’expansion rapide » des IFD et « des nombreuses questions posées par leurs pratiques ». « Elles sont contrôlées par les pays riches, et leur stratégie comme leur gouvernance intègrent très peu le point de vue des pays en développement. Le temps est venu d’une évaluation indépendante de ces institutions et de leurs opérations ».

Notes

[1] Société de promotion et de participation pour la coopération économique, créée en 1977 pour « favoriser les investissements privés dans les pays en développement ».
[2] Voir sur le site internet de la BEI, ainsi que sur celui de PROPARCO.


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(Au scanner cérébral, on confondait
facilement un terroriste)



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Benoît Barvin

mardi 29 avril 2014

"Miss Berlingot fit saliver tous les mâles de l'assemblée". Jacques Damboise in "Pensées inconséquentes".

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Pensées pour nous-mêmes:

(LA HAINE A SOUVENT
UNE BELLE VÊTURE)

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(Lunette de Cyclope. Modèle unique)


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"Dors, petit pauvre, dors,

je m'occupe du reste"




Le capitalisme se mord la queue

WILL HUTTON
THE OBSERVER

   (...) Un nouvel économiste crée aujourd'hui la polémique et il n'est pas de droite. Début avril, à la conférence de l'Institute of New Economic Thinking, à Toronto, l'ouvrage de Thomas Piketty, Le Capital au XXIe siècle, a été mentionné au moins une fois à chacune des séances auxquelles j'ai assisté. Il faut remonter aux années 1970, avec Milton Friedman, pour trouver un économiste ayant suscité un tel débat.

   Comme Friedman, Piketty est un homme de son temps. Si durant les années 1970, les inquiétudes portaient sur l'inflation, aujourd'hui elles sont liées à l'émergence de ploutocrates et à leur impact sur l'économie et la société.

   Piketty est convaincu que le niveau actuel des inégalités de richesse, qui est vouée à augmenter, compromet l'avenir du capitalisme. Et il le démontre. Cette thèse étonnante est très mal accueillie par ceux qui considèrent que le capitalisme et les inégalités sont interdépendants. Selon cette idée, soutenue par le centre droit, le capitalisme a besoin des inégalités de richesse pour stimuler la prise de risques et les initiatives. C'est pourquoi David Cameron et George Osborne plaident pour une diminution des droits de succession et se flattent du faible niveau d'imposition des plus-values et des sociétés, un système favorable aux entreprises. (...)

   (...) Piketty déploie deux siècles de données pour prouver qu'ils ont tort. Le capital, dit-il, est aveugle. Quand son rendement – par l'investissement dans des secteurs allant de l'immobilier à la construction automobile – dépasse la croissance réelle des salaires et de la production, comme il l'a toujours fait, à l'exception de quelques périodes comme les années 1910-1950, le stock de capitaux augmente beaucoup plus rapidement que l'ensemble de la production. Et les inégalités de richesse explosent.

   Ce processus est exacerbé par les héritages et, aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, par l'augmentation du nombre de "superpatrons", royalement rémunérés. Les inégalités de richesse en Europe et aux Etats-Unis ont déjà atteint les niveaux d'avant la Première Guerre mondiale et s'orientent vers ceux de la fin du XIXe siècle, quand la chance de pouvoir compter sur un héritage jouait un rôle crucial dans la vie économique et sociale.

   Les dépenses excessives et les terribles tensions sociales qui ont marqué l'Angleterre édouardienne [1901-1910], la France de la Belle Epoque et les Etats-Unis des magnats de l'industrie semblent à jamais derrière nous, mais Piketty montre que la période comprise entre 1910 et 1950, durant laquelle ces inégalités ont été réduites, était anormale. Il a fallu une guerre et une récession pour mettre un coup d'arrêt à la dynamique des inégalités et pour mettre en place des impôts élevés sur les hauts revenus, en particulier ceux du capital, pour préserver la paix sociale. Aujourd'hui, le processus inéluctable de multiplication du capital aveugle au bénéfice de quelques privilégiés est à nouveau à l'œuvre, et qui plus est à une échelle mondiale. (...)

   (...) Il n'existe pratiquement pas de nouveaux entrepreneurs, hormis une ou deux start-up de la Silicon Valley, qui puissent gagner suffisamment d'argent pour concurrencer les concentrations de richesses incroyablement puissantes qui existent déjà. En ce sens, on peut dire que "le passé dévore l'avenir". Le fait que le duc de Westminster et le comte de Cadogan soient deux des hommes les plus riches de Grande-Bretagne est révélateur. Ce phénomène s'explique par les terrains que leurs familles possèdent depuis des siècles à Mayfair et à Chelsea et par les réticences à éliminer les possibilités d'évasion fiscale qui permettent à ces familles de faire prospérer leur patrimoine.

   Aujourd'hui, on est davantage encouragé à devenir rentier qu'à prendre des risques. Il suffit de voir l'explosion des investissements immobiliers. Nos sociétés et nos riches n'ont pas besoin de soutenir des innovations audacieuses ni même d'investir dans la production.

   D'autres forces se conjuguent contre le capitalisme. Piketty note que les riches savent très bien protéger leurs richesses de l'impôt et que la proportion du fardeau fiscal supporté par les ménages à revenus moyens a progressivement augmenté. En Grande-Bretagne, 1 % des ménages les plus riches paient effectivement un tiers de la totalité de l'impôt sur les revenus, mais ce dernier ne représente que 25 % des revenus du Trésor public : 45 % viennent de la TVA, de droits d'accises et de diverses contributions sociales payées par l'ensemble de la population. (...) 

   (...) De ce fait, la charge de dépenses publiques comme l'éducation, la santé et le logement incombe de plus en plus aux contribuables moyens, qui n'ont pas les ressources financières nécessaires pour les payer. Et c'est ainsi que les inégalités de richesse deviennent un facteur de dégradation des services publics et des conditions de travail.

   L'enseignement que l'on peut tirer du passé est que les sociétés s'efforcent de se protéger en fermant leurs frontières ou en menant des révolutions, voire des guerres. Les solutions – un taux d'imposition sur les revenus allant jusqu'à 80 %, des droits de succession réels, un impôt sur la propriété adéquat et une taxe mondiale sur les richesses – sont actuellement inconcevables. Mais comme l'écrit Piketty, la tâche des économistes est de les rendre plus concevables. Et c'est ce que fait Le Capital au XXIe siècle.


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(L'Homme au Chapeau avait 

une tête de bouledogue)




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Luc Desle

vendredi 18 octobre 2013

"Les idées du roi du gadin ne tenaient pas debout". Jacques Damboise in "Pensées inconvénientes".

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Pensées pour nous-mêmes:

(LE VALET DU MAÎTRE
N'EST PAS UN DISCIPLE)

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"Heu... L'expression 'Notre amour est plus haut 
que la plus haute des montagnes" n'est pas
forcément à prendre au pied de la lettre, chéri..."


from RJ Shaughnessy’s book ‘Stay Cool’
Tags: COMPANION

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"Toc, toc, toc!
- Y'a personne...
- Mais ouvre, enfin... 
T'es ridicule avec ton agoraphobie...
Ce n'est que moi..."


voustombezpile.wordpress.com

Arrêtons de nous gargariser
de notre taux de fécondité !

Jean Matouk
Economiste

   (...) La croissance démographique qui résulte de notre taux de fécondité[PDF] (nombre d’enfants par femme), au « top » de l’Europe avec l’Irlande, serait un « atout » dans la mondialisation, par rapport aux autres pays de l’Union européenne... Dans son blog, récemment, l’Office français des conjonctures économiques (OFCE) fait litière de cette idée fausse, qui nous leurre, comme je l’ai fait moi-même récemment ici-même.

   Pour que le dynamisme démographique soit un atout, pour qu’il y ait un dividende démographique, il faut que les citoyens d’âge actif créent de la valeur ajoutée sur une vie de travail suffisamment longue pour financer les retraites, il faut que les enfants soient bien formés, et il faut enfin qu’un nombre suffisant d’entreprises créent suffisamment d’emplois. Hors de ces conditions, le soi-disant « dividende démographique », est en réalité une perte. (...)

   (...) Il y a encore un siècle, la puissance d’un pays pouvait se mesurer au nombre de ses habitants de 18-40 ans, aptes à le défendre en cas de guerre, quand celle-ci dépendait encore de la « chair à canon » disponible. Mais la guerre elle-même est devenue très technologique – on y tue plus de civils que de militaires–, et de toutes façons, elle n’est pas d’actualité en Europe.

   Sur le plan économique, les natalistes ont soutenu, de leur côté, une succession d’arguments. Le plus anciens étaient les mercantilistes pour lesquels l’essentiel était de disposer de main d’œuvre pour les « fabriques » naissantes. En manquant déjà, la France fit venir et retint des « ouvriers » de divers pays. Un moment Malthus eut l’intelligence de montrer aux ouvriers qu’un excès de fécondité était problématique, les « ressources » croissant en progression arithmétique face à la progression géométrique de la population.

   Puis revint la thèse nataliste moderne, celle qui prévalait il y a cinquante ans, et trop souvent encore aujourd’hui. En dehors de l’argument précité de la « chair à canon », elle affirmait que la natalité crée des agents économiques supplémentaires qui, à travers leurs parents, puis plus tard, d’eux-mêmes, créent une demande, laquelle stimule la production. Par ailleurs la jeunesse insufflerait un esprit permanent d’innovation. Aujourd’hui, tous ceux qui se sont opposés plus ou moins à la réforme des retraites, ajoutent que plus il y a de jeunes, moins sera lourd, plus sera supportable, le poids relatif des retraités. (...)

   (...) Tous ces arguments sont simultanément balayés par le chômage de masse qui prévaut depuis vingt ans sans notre pays. Les jeunes expriment une « demande », certes, des biens courants nécessaires à la vie, mais aussi de tous les biens électroniques et informatiques, et des marques de vêtement, rendues psychologiquement « nécessaires » par la publicité et le mimétisme de consommation particulièrement élevé chez eux. Or d’une part, ces biens ne sont plus produits en France – alors que dans la logique nataliste cette demande devrait être satisfaite par le travail de ces jeunes – et alourdissent donc la balance commerciale.

   D’autre part, pour « solvabiliser » très partiellement cette demande, et maintenir le « climat » social, les systèmes d’aides diverses, sur fonds publics, sont de plus en plus sollicités, en sus des prestations chômage. Enfin, pour la part qui ne l’est pas, certains jeunes recourent aux trafics divers, ce qui augmente la délinquance.

   On remarquera au passage que notre taux de fécondité de 2,01 (2008, mais inchangé depuis), se décompose en 1,9 quand il s’agit de mères née en France ou françaises, et 3,99 de mères étrangères. Les quartiers sensibles ou le taux de chômage des jeunes 15-24 ans atteint 50%, sont donc aussi ceux ou la natalité est la plus élevé portant en germe un chômage encore plus important.

   Ces jeunes sont certes imaginatifs et de nombreuses réussites d’entreprises de jeunes de ces mêmes quartiers, ou d’autres, après études brillantes, illustrent leur potentiel d’innovation. Mais ce potentiel doit être activé par des financements spécifiques qui ne se développement vraiment, sous incitation publique, que depuis quelques années. En France, les « business angels », les épargnants « risquophiles », prêts à parier sur une idée présentée par un de ces jeunes, sont bien plus rares que dans les pays anglo-saxons

   Par ailleurs, depuis vingt ans, il y a eu un déficit important d’investissements réellement productifs – si l’on élimine les hypermarchés, les banques et les investissements publics–, ce qui est la clé d’un développement de l’emploi, donc de la création de valeur ajoutée permettant de payer les retraites. Le patronat n’a pas complètement tort quand il attribue cette carence d’investissements productifs à l’excès des cotisations sociales. Mais ce poids sur la compétitivité-prix n’en explique qu’une partie. Du côté de la compétitivité technologique, de la recherche, le même patronat a fait preuve d’un piètre dynamisme.(...)

   (...) Enfin, sous le poids-même de cette masse de jeunes, souvent socialement très handicapés, notre système scolaire ne fait plus face. Sa qualité a considérablement baissé comme le montrent les enquêtes PISA (Programme international de suivi des acquis des élèves). Phénomène cumulatif : il est de moins en moins capable de former cette jeunesse si « vantée » pour qu’elle soit apte à créer de la valeur ajoutée, ce qui est facteur d’aggravation de leur chômage

   Bref, il est absurde de se gargariser d’un taux de fécondité élevé. Comme l’explique l’OFCE, le dividende démographique est un leurre. Un gouvernement courageux devrait le reconnaître et annoncer une suppression des allocations familiales, pour les enfants à naître dans un an – les allocations étant évidemment maintenues pour les enfants en vie. Quitte à rétablir des allocations dans dix ans, si la démographie l’exigeait ! (...)


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(L'Homme au cœur d'artichaut avait la main verte)



Growing cabbages, Wairarapa, 1890s
(Source: SISTERWOLF, via HAREMOFPEACOCKS)

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Benoît Barvin

mardi 1 mai 2012

"Avec ses petites jambes, le Résident faisait très vite le tour de sa cage". Jacques Damboise in "Pensées à contre-pet"

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Pensées pour nous-mêmes:


(LA DÉITÉ EST EN CHACUN DE TES GESTES)

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"Et moi, B... D...
Qui me dira enfin de quel
ovocyte je viens?"
Le prix de médecine irrite le Vatican
PresseuropCorriere della Sera

   (...) "Le Vatican accuse le Nobel", titre le Corriere della Sera, au lendemain de l'attribution du prix Nobel de la médecine à Robert Edwards, le biologiste britannique pionnier de la fécondation in vitro (FIV) dans les années 1970. 
   Sur le quotidien milanais, comme sur les autres journaux italiens, l'information qui campe en Une est en effet bien la réaction du chef de l'Acacdémie pontificale pour la vie, monseigneur Ignacio Carrasco de Paula, selon lequel il s'est agi d'"un choix inopportun". "Sans Edwards, il n'y aurait pas un marché où sont vendus des millions d'ovocytes", "il n'y aurait pas dans le monde un grand nombre de congélateurs remplis d'embryons", a-t-il ajouté. 
   Le Corriere, traditionnellement modéré et proche des milieux catholiques, prend toutefois partie pour Stockholm : "c'est un prix largement mérité", écrit ainsi le généticien Edoardo Boncinelli, selon lequel "ceux qui s'opposent à ce choix n'ont pas compris la contribution fondamentale d'Edwards à la promotion de la vie". (...)



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"Et en Chine, on est obligé de manger 

les fleurs par la racine..."
darksilenceinsuburbia:
Hikari Shimoda. 

La Chine veut investir
 7,5 milliards d’euros en Europe centrale
PresseuropGazeta Wyborcza

   (...) La Chine souhaite investir 10 milliards de dollars (7,5 milliards d’euros) dans les nouvelles technologies et l’économie verte en Europe centrale (économie repeinte en vert, c'est ça?), selon des déclarations du Premier ministre chinois Wen Jiabao relayées par Gazeta Wyborcza.
   Lors d’un sommet des quatorze Etats de la région, le chef du gouvernement chinois a également annoncé que son pays doublerait ses importations en provenance d’Europe centrale, de 50 milliards de dollars (37,8 milliards d’euros) à 100 milliards de dollars (75 milliards d’euros) dans les trois années à venir.
   Selon des experts polonais, il s’agit d’une nouvelle indication qu’après avoir investi massivement en Afrique, en Asie et dans les Amériques, Pékin considère désormais sérieusement une expansion économique en Europe centrale (ventre mou de l'Europe?). Notamment en Pologne, qui pourrait devenir son principal partenaire parmi les “nouveaux” pays membres de l’Union européenne. Mais cette perspective ne plaît pas à tout le monde, selon le quotidien de Varsovie:
   Certains experts européens considèrent (avec raison?) que Pékin sape volontairement le rôle de l’Union européenne (pourquoi se gêneraient-ils, les States l'ont fait bien avant elle, et l'URSS également...), en construisant des relations bilatérales avec chaque pays européen. Ce qui fragilise la cohésion de l’UE dans ses relations avec la Chine.
   Et celles-ci ont récemment été tendues. La Commission européenne “essaye de forcer”  (ah! Essaye de forcer... quelle litote!) Pékin à ouvrir les marchés publics chinois aux compagnies européennes, menaçant dans le cas contraire d’introduire des régulations permettant à l’UE “d’exercer des représailles en fermant ses marchés publics”aux entreprises chinoises.

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"Moi, quand je serai grand,
j'aurai une jolie voiture comme ça...
- Et vous l'appellerez comment?
- Alzheimer!"
La réforme de Sarkozy qui a coûté 
plusieurs milliards d’euros 
aux caisses de retraites
André Martin

   (...) Pour la retraite complémentaire ARRCO, à laquelle cotisent tous les salariés cadre et non cadre, on cotise sur la partie du salaire jusqu’à quatre fois le plafond de la Sécu (soit 138 480 euros par an ou 11 540 euros par mois). Pour la retraite complémentaire AGIRC, à laquelle cotisent tous les salariés cadre, on cotise sur la partie du salaire jusqu’à huit fois le plafond de la Sécu (soit 276 960 euros ou 23 080 euros par mois). Ces chiffres sont exposés dans un article d’octobre 2010, à lire surhttp://www.rue89.com/2010/06/10/y-a-t-il-un-montant-mensuel-maximum-de-retraite-153076
   Ceci explique que le total de la retraite de base Sécurité sociale (maxi 1 400 € pour tous), plus les retraites ARRCO et AGIRC puissent représenter de 5 000 à 10 000 € mensuels, pour ceux qui avaient des salaires élevés . Soit respectivement 60 000 à 120 000 € par an.
   L’estimation du coût de cette « réforme » de Sarkozy dépend donc du nombre de retraités qui, touchant des retraites de 5 000 € ou plus, continuent de travailler à temps plein ou à temps partiel. Les parlementaires et les actuaires des régimes de retraites pourraient facilement nous renseigner sur ce nombre de « privilégiés cumulards ». Sollicitez-les dès que possible pour exiger cette transparence.
   Si l’on fait l’hypothèse de 12 000 cumulards qui touchent en moyenne 90 000 € de retraite annuelle (moyenne entre les 60 000 et 120 000 €), le coût est déjà supérieur à un milliard d’euros par an pour les caisses de retraites publiques. S’ils sont plus nombreux, faites le calcul !
   A cette évaluation pour le secteur privé, il faudrait ajouter le coût concernant ceux des ex-salariés de la fonction publique qui, tout en touchant des retraites confortables, ne se sont pas gênés pour aller prendre de bons jobs dans le privé (consultants de toutes sortes etc …).
   Il est donc évident que cette « réforme » Sarkozy a déjà fait perdre, depuis 2009, plusieurs milliards d’euros à nos caisses de retraites ! (...)

Lire l'article sur:
http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/la-reforme-de-sarkozy-qui-a-coute-115601


***
"Tu y vois quelque chose?
- Rien.
- Parfait, tu peux donc mettre ton bulletin
dans l'urne"
EXECUTION OF LADY JANE GREY
(VIA NOSOONER)
***
Luc Desle