Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

jeudi 6 mai 2010


"On est gouverné par des lascars qui fixent le prix de la betterave et qui ne sauraient pas faire pousser des radis".
"Le Président". Michel Audiard





Extrait du film "Un idiot à Paris" (1967) de Serge Korber.

 Une excellente - et de plus en plus actuelle - définition du salarié dans le beau monde  capitaliste: un chômeur en puissance...

   Et une vision très réaliste de la manière dont un patron voit les "rêves" - forcément étriqués - des futurs pauvres, car virés en trois coups de pied au...
   
   Il faut dire que, sans les monceaux de frics avec lesquels ces arsouilles - nos chères z'élites - se goinfrent, les palais de la Médina, ça ressemble beaucoup à un conte des "Mille et une nuits", mal lu au travers d'un catalogue de voyagiste low cost.


/ Synopsis:

   Goubi, bredin (c'est-à-dire idiot de village, Jean Lefebvre, évidemment) de Jaligny-sur-Bresbre dans l'Allier, rêve de découvrir Paris et la Tour Eiffel. Un jour, après s'être saoulé, il se réveille à Paris où il a été conduit par deux maraîchers de son village, mais il se perd dans la grande ville. Il y rencontre Monsieur Dessertine (l'immense Bernard Blier), patron d'un commerce de viande en gros, issu comme lui de l'assistance, qui le prend sous son aile, et  "La Fleur", (la sublime  Dany Carrel) une prostituée dont il tombe amoureux...

/ Distribution (une petite partie):

   Avec cette distribution, on pourrait rêver à une superbe comédie.  "Un idiot à Paris" n'a hélas pas la tonicité des films de Lautner, mais il se laisse encore regarder, grâce aux dialogues caustiques de Michel Audiard, bien sûr.

Quelques mots sur Serge Korber, né en 1936, à Paris.


/ Filmographie

    On le voit, une filmographie en dent de scie - les de Funès ne sont pas les meilleurs de l'acteur - pour mon goût personnel, s'entend. Quant à tourner avec "Les Charlots", certes c'est kitsch aujourd'hui, mais... Bon..
/ Télévision:
  • 1988 : Marie Pervenche (quelques épisodes de la saison 3). Avec l'inénarrable Danièle Evenou. C'est dire...
/ Plus intéressant son passage dans la Pornographie:

   Serge Korber a également réalisé dans les années 1970, sous le pseudonyme de John Thomas, quelques films pornographiques avec son acteur préféré dans le genre, Richard Darbois (Désir intense, Odyssée de l'extase, Cailles sur canapé, Pornotissimo, Nibblers).
   Il réalise en 1975 "L'Essayeuse", un film qui sera d'abord autorisé, classé X, puis censuré. Le réalisateur et les acteurs sont alors condamnés à des amendes de 400 à 10000 francs pour outrages aux bonnes mœurs. La condamnation sera confirmée et amplifiée en appel le 10 juin 1977, les amendes allant alors de 3000 à 18000 francs, et la cour d'appel ordonnant « la saisie et la destruction du négatif et de toutes les copies du film ayant servi à commettre le délit »
   
   Le tout sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing. Vous savez, le même qui a écrit deux romans - lestes, le dernier narrant une supposée relation avec l'ex-princesse  Diana...

"Un idiot à Paris" est donc regardable comme un bon nanar à la française, grâce aux dialogues de notre ami Michel Audiard.

   De son nom complet Pierre Michel Audiard), (1920/1985), il s'agit d'un excellent  et talentueux dialoguiste, ainsi que d'un honnête - à mon avis - réalisateur français de cinéma(tographe?) 

   S'inspirant de la gouaille du peuple parisien (mais pas que) , les dialogues de Michel Audiard constituent l'un des meilleurs témoignages de l'irrévérence détachée propre aux années 60 (irrévérence qui, hélas, aujourd'hui, n'est plus guère possible)...

   Parfois qualifié d'anarchiste de droite (par qui?), un des seuls regrets qu'on lui connaisse est de ne pas avoir eu le temps d'adapter à l'écran le "Voyage au bout de la nuit" de "Louis-Ferdinand Céline". Il est le père du dialoguiste et réalisateur (moins gouailleur, lui) Jacques Audiard. 

(La plupart des infos, sauf mes commentaires, proviennent du lien ci-dessous):


Quelques pensées de Michel Audiard, avant de se quitter:

"Si t'as pas de grand-père banquier, veux-tu me dire à quoi ça sert d'être juif?" (100 000 dollars au soleil)

"Dans la vie on partage toujours les emmerdes, jamais le pognon". (idem)

"Faut pas parler aux cons, ça les instruit".

"Le bœuf mironton et le droit d'asile sont deux névroses typiquement françaises".

"L'idéal, quand on veut être admiré, c'est d'être mort".

"Quand on a de graves préoccupations alimentaires, on n'a pas beaucoup d'ambition"

"Le bonheur, on s'y fait, le malheur on s'y fait pas, c'est ça la différence".


Méditons, Frères et Soeurs, ces belles paroles de sagesse. 

Et Vivent les PIGS!




Une photo tirée du film.
http://www.allocine.fr/personne/fichepersonne-8023/photos-films/detail/?cmediafile=18814454



 "La petite vertu", 1967

Pour ceux qui seraient intéressés par la carrière de cette jolie actrice, l'adresse ci-dessous vous donnera tous les renseignements nécessaires: 



Luc Desle

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