Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

vendredi 7 mai 2010

"Un délit généralisé devient bientôt un droit." Gustave Le Bon.

"Les vertus se perdent dans l'intérêt, comme les fleuves se perdent dans la mer". François de La Rochefoucauld.

 Saint Sarko donnant l'onction à la caste bienveillante des journalistes, ses fidèles disciples.



   A propos de "l'information" reprise par tous les médias français selon laquelle l'âge moyen de la retraite des Grecs - les salauds! - était à 53 ans. Une affirmation évidemment sujette à caution...

(...) 
   La source de cette information : une dépêche, reprise en chœur par la quasi-totalité des journaux, indiquant que dans une interview accordée au Financial Times le ministre grec des affaires sociales avait déclaré que l’âge moyen de la retraite en Grèce allait passer de 53 ans à 67 ans. 
   Voici quelques extraits prouvant qu’une majorité de journalistes s’est contentée de recopier cette dépêche, parfois à la virgule près, induisant ainsi en erreur une bonne partie de leurs lecteurs :
   (Le Monde, Les Echos, Le Figaro, etc, sont évidemment cités)
(...)
   Cette affaire donne sérieusement à réfléchir sur la nature du travail accompli par les journalistes... Est-il normal qu’ils soient si nombreux à véhiculer de telles informations sans les vérifier, sans même chercher à les comprendre ? Suffit-il de recopier et répéter des informations données par des agences de presse pour faire du journalisme ? La tâche d’un journaliste n’est-elle pas d’exercer un regard critique sur ces dernières et de les expliquer aux citoyens si nécessaire ?

(A lire l'article signé http://www.agoravox.fr/auteur/lemexicain qui détaille les tenants et aboutissants de cette "info")




LE SACRIFICE GREC


"Le salaire minimum d’un Grec s’élève à 605 euros par mois (contre 1.173 en France) et près de la moitié des femmes actives reste frappée par le chômage (un des taux les plus élevés en Europe). La plupart des ménages n’a souvent qu’un salaire pour vivre. Du moins, officiellement. Le coup de la vie est relativement élevé : nourriture, vêtements, meubles, voitures, hautes technologies : il vous en coûtera au moins autant qu’en France. Inutile de vous dire qu’avec 605 euros par mois, vous ne vous en sortirez pas !" (témoignage d’une Française résidente, en réponse à l'article)



(...)
   Les médias sont décidément fortement remis en cause cette semaine (05/2008)par le pouvoir en place, le porte-parole de l’UMP s’en étant également pris à l’AFP, qui n’avait pas repris l’un de ses communiqués. Ces attaques répétées auront au moins eu le mérite de susciter une relative indignation de la profession, qui apparaît plus soudée pour défendre la liberté de la presse… un réveil salutaire face à des politiques qui souhaiteraient diriger eux-mêmes les conférences de rédaction ?

http://offtherecords.wordpress.com/2008/05/10/%C2%AB%C2%A0inquietude%C2%A0%C2%BB-des-syndicats-de-journalistes-apres-les-propos-de-nicolas-sarkozy/


L'Ethique. Nom féminin.

Sens 1: concept philosophique lié à la morale.
Sens 2: Ensemble des conceptions morales qui dictent ses actes à quelqu'un.

http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/ethique/


Déontologie journalistique:

(...) 
   La charte de Munich (a été) adoptée le 24 novembre 1971 par tous les syndicats de journalistes européens.

(...) 
   Ce texte précise en préambule que « le droit à l’information, à la libre expression et à la critique est une des libertés fondamentales de tout être humain » et que « la responsabilité des journalistes vis-à-vis du public prime toute autre responsabilité, en particulier à l’égard de leurs employeurs et des pouvoirs publics »

   Le texte distingue d'une part dix devoirs et d'autre part cinq droits, en précisant que tous concernent aussi bien les journalistes que leurs employeurs.

Parmi les dix devoirs, le respect de la vérité et de la vie privée, l'impératif de ne publier que des informations « dont l’origine est connue » ou accompagnées de réserves, l'obligation de « rectifier toute information qui se révèle inexacte », de « ne pas divulguer la source des informations obtenues confidentiellement » et de refuser les pressions comme « les consignes, directes ou indirectes, des annonceurs ».

   Parmi les cinq droits cités par ce texte, la possibilité d'avoir un « libre accès à toutes les sources d’information » et d’enquêter « librement » sans se voir opposer le « secret des affaires publiques ou privées », sauf exception clairement justifiée.

   Il prévoit que le journaliste salarié, mensualisé ou à la pige, puisse refuser d'accomplir un acte professionnel ou d'exprimer une opinion « qui serait contraire à sa conviction ou sa conscience ».




Pour résumer, donc, voici un simple vadémécum à l'usage des journalistes, les amis de la Vérité.


Travail ordinaire du journaliste:

1/ Lire ou se renseigner sur le terrain.
2/ Comprendre la situation.
3/ Vérifier l'information.
4/ Écrire un article.
5/ Réécrire cet article et le faire lire avant publication.
 
A ne surtout jamais faire:

1/ Ne pas lire. Faire du copier/coller, donc. Sinon on passe pour un blaireau quand on s'en aperçoit. Et on s'en aperçoit toujours.

2/ Eviter de comprendre - ou de réfléchir. Non seulement on a toujours le temps - pris sur un café, par exemple, ou une blagounette avec ses potes -, mais réfléchir ne donne pas mal à la tête, contrairement à une antienne libérale.

3/ Ne pas vérifier l'info du moment. On peut passer des coups de fil - payés par l'employeur -; on peut aller sur le Net - idem -, on peut s'informer auprès des spécialistes, par exemple.

4/ Ne pas écrire dans la foulée. C'est là que le café ou la blagounette peuvent s'insérer.

5/ Ne pas envoyer sans relire. Au moins pour les fautes d'orthographes,  les problèmes grammaticaux, les approximations langagières, les barbarismes, etc

***

"Aucun journaliste ne sait plus ce qu'est une bonne nouvelle" 
le Dalaï Lama.


Luc Desle

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