Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

vendredi 8 juillet 2011

"Petite fugue cherche tendre fugueuse pour faire route ensemble". Benoît Barvin in "Annonces déclassées"

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"Il est bon d'avoir satisfait son désir en tout, 
mais il est sage et avisé de ne pas ruminer sa satisfaction
jusqu'à la nausée, l'indigestion ou l'insensibilité."

[Alexandra David-Néel] 
Extrait de Correspondance

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LA NAUSÉE…

   En entendant à nouveau un concert de propos sexistes et indécents… et la mise en cause de Nafissatou Diallo en France et aux Etats-Unis.


(extrait) de l'Article de la Dre Muriel salmona , le 4 juillet 2011

   (...) L'espace de quelques semaines, on a pu, j'ai pu y croire… un petit peu… passé le choc de la vague de propos sexistes et la déferlante des pires stéréotypes sur le viol, les femmes et la sexualité (cf le communiqué de l'association :http://stopauxviolences.blogspot.com/2011/05/communique-de-lassociation-memoire.html )rassérénée par la levée de boucliers et la dénonciation des féministes en retour, j'ai pu croire qu'aux États-Unis les femmes se plaignant d'avoir subi un viol étaient plus protégées qu'en France et qu'elles avaient accès à une justice plus éclairée et à une présomption de véracité.

   Mais las… En quelques jours tout s'écroule et j'assiste médusée à un scénario bien trop connu par toutes celles et ceux qui accompagnent les victimes de viol à longueur d'années : alors que Dominique Strauss Kahn, même s'il vient d'être libéré sur parole et s'il bénéficie de la présomption d'innocence, reste à ce jour toujours inculpé de crimes sexuels, la plaignante se retrouve elle, en position d'accusée, bien qu'elle maintienne son témoignage concernant le viol qu'elle dit avoir subi, son procès se met en place, et ce n'est pas la défense qui le fait (ce qui fait partie des droits de la défense si cela reste dans les limites de la décence et du respect de la dignité de la plaignante) mais le procureur, à charge et à charge… Avec les mêmes arguments entendus à longueur d'enquêtes de police et de procédures judiciaires mettant en cause la crédibilité de la plaignante, ses mensonges passés et présents même s'ils n'ont pas de rapport direct avec l'agression relatée, ses incohérences dans sa version des faits, ses comportements, sa "mauvaise vie", sa vénalité… et la plupart des médias et des commentateurs de relayer de façon indigne… (...)

   (...) Faut-il rappeler que les violences sexuelles sont fréquentes, suivant les études et les pays elles toucheraient entre 20 et 30 % des personnes au cours de leur vie. En France 16% des femmes ont subis des viols ou des tentatives de viols dans leur vie, dont 59% avant 18 ans (Bajos N., Bozon M. et l’équipe CSF. Enquête Contexte de la sexualité en France (CSF) de 2006). Une étude canadienne ancienne (McLeod et associées, 1992, Réseau d’action des femmes handicapées du Canada (RAFH)) a montré que 40% des femmes ayant un handicap physique vivront au moins une agression sexuelle au cours de leur vie. De 39 à 68 % des femmes présentant une déficience intellectuelle seront victimes d’au moins une agression sexuelle avant l’âge de 18 ans.
   (...) Faut-il rappeler que toutes ces violences sexuelles sont le prototype du « crime parfait ». Dans l'immense majorité des cas, les agresseurs restent impunis, quels que soient les pays. En France seulement 10% des viols (12 000 sur 120 000) font l'objet d'une plainte, 3% font l'objet d'un jugement et 1% d'une condamnation (1 200 sur 120 000) (Rapport annuel 2009 de l'Observatoire National de la Délinquance (OND), La criminalité en France). La loi du silence règne particulièrement à l'intérieur des familles, du couple des institutions et des entreprises : c'est à la victime de ne pas faire de vagues, de ne pas « détruire » la famille, le couple, d'être loyale, compréhensive, d'être gentille, et puis ce n'est pas si grave, il y a bien pire ailleurs ! (y'a pas mort d'homme, n'est-ce pas?) (...)


Lire l'article sur le site suivant:

On peut se rendre également sur le site:

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"Moi, je peux pas payer mon permis, alors je ne corruptionne pas"

La corruption, une affaire qui roule
Courrier international

   (...) Avoir son permis sans passer l’examen ? Le récupérer en un rien de temps après un retrait ? Fastoche. Dans certaines provinces du Vietnam, il suffit de payer des intermédiaires postés juste devant les commissariats, rapporte le journal Tuoi Tre. Le quotidien vietnamien a été témoin de négociations devant de nombreux postes de police des provinces de Binh Duong et de Binh Phuoc, dans le sud du pays. Mêmes scènes à Hô Chi Minh-Ville. L’intermédiaire négocie avec le contrevenant, fait un saut au commissariat, et le problème est réglé. La facture est salée, mais un retrait de permis peut être annulé en une heure. Un business juteux – surtout pour les policiers, à en croire Nhan, qui exerce son art au vu de tous à Hô Chi Minh-Ville, devant le commissariat de la rue Nha Trang Long. 
   Sur 4 millions de dongs (quelque deux mois de salaire minimum pour un ouvrier) facturés à un conducteur frappé de deux mois de retrait de permis, l’homme n’en toucherait “que” 500 000. “Le reste est pour eux”, indique-t-il. (...)


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"Tiens! Dans ta G... sale Français!"
Des excuses américaines ? Vous plaisantez !

   Même si le dossier s'effondre finalement, la justice new-yorkaise a eu le courage de s'attaquer à l'un des hommes les plus puissants de la planète. Du même coup, elle a libéré la parole dans l'Hexagone. Et si c'étaient finalement les Françaises qui devaient dire merci ? (pas faux...)
Peter Beinart
   (...) Que DSK soit acquitté ou non, cette affaire est tout à l’honneur de la justice américaine. Nous pouvons en être fiers. Revoyons les faits. Une femme de chambre révèle qu’elle a été victime d’une agression sexuelle. D’après ce qu'a raconté The New York Times, son récit était "si convaincant que même des enquêteurs chevronnés en ont eu les larmes aux yeux". Les preuves physiques étaient indéniables : des collants en lambeaux, un ligament déchiré à l’épaule, un hématome au vagin. Les premiers témoignages recueillis à l’hôtel semblaient confirmer la version de la victime
   DSK était sur le point de s’envoler pour la France, pays avec lequel nous n’avons aucun traité d’extradition pour ce type de crime. Les policiers le font donc descendre de l’avion. Avaient-ils le choix ? Oui. Après tout, ils étaient face à l’un des hommes les plus puissants au monde, un dirigeant de l’économie internationale, peut-être le futur président d’un allié crucial des Etats-Unis. Il était accusé de viol par une femme de chambre noire, immigrée et musulmane, une femme sans aucun statut ni pouvoir. Dans n'importe quel autre pays, à n'importe quelle époque, la police n’aurait probablement pas hésité : laissez-le s'envoler, dites à la victime de se taire. Et, si elle refuse, trouvez un moyen de la faire taire. Ce qui s’est passé le 14 mai n'est pas seulement justifiable. En termes d’égalité devant la loi, c’est un cas d'école tout à fait édifiant. 
   Les événements de la dernière semaine de juin sont tout aussi impressionnants. Il s’avère que la crédibilité de la plaignante laisse sérieusement à désirer. Comment l’a-t-on appris ? Par les procureurs. Je répète, ce sont les procureurs qui nous l’ont fait savoir, même si ces révélations vont sans doute anéantir leur dossier et peut-être même leur carrière. Une fois de plus, ils avaient le choix. Dans n'importe quel autre pays, à n'importe quelle époque, le gouvernement n'aurait pas hésité une seconde à mentir. Même dans les Etats-Unis d’aujourd’hui, il n’est pas rare que les procureurs se gardent de divulguer des éléments de preuve à décharge, cela s'est déjà produit – mais pas cette fois. Autrement dit, le système a fonctionné (heu... Mais on dit que le procureur aurait des accointances avec la défense et.... mais ce que j'en dis, moi, hein?). (...)
Article à lire sur:


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(Et pendant ce temps-là)

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"J'admire comme on peut mentir 
en mettant la raison de son côté."

[Jean-Paul Sartre] 
Extrait de La Nausée

"Je donnerai des bonbons gratis
tous les jours si vous m'élysée Montmartre!"

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Qui sera le président 
(faisant des mamours au libéralisme
qui nous imposera)
du sacrifice?

Eric Le Boucher

   Coupes des aides sociales et hausses des impôts et taxes: voilà ce qui attend les Français (car c'est i-né-luc-ta-ble). Economiquement et moralement (!), ce serait mieux de le dire. Les Français seraient mis en face de la réalité et, en vérité, confortés dans leur intime intuition: ils savent déjà à quoi s'attendre.

   (...) Déclarés (Aubry, Mélenchon, Le Pen...), potentiel (Borloo) ou évident (Sarkozy), ils sont déjà quatorze à briguer le poste suprême dans dix mois.
   On admire le courage de ces inconscient(e)s. Car le plaisir, sûrement incommensurable, d'être salué tous les matins à son petit déjeuner par des gardes républicains en tenue n'empêchera pas la ou le futur(e) président(e) de ne pouvoir proposer autre chose à son peuple que du sang et des larmes.
   Le rapport de la Cour des comptes intitulé «La situation et les perspectives des finances publiques», publié le 22 juin, ne laisse aucune ambiguïté:
   «Le risque d'emballement de la dette est une menace majeure [...] un effort de 20 milliards par an est indispensable (et si on annulait la dette qui nourrit ceux qui se goinfrent?) pendant cinq ans [...] des réformes (ah, les réformes...) ont commencé [...] l'ampleur des efforts nécessaires est cependant bien plus importante.»
   Lundi dernier, à l'occasion d'un débat organisé par le think tank En temps réel (j't'embrouille), Jérôme Cahuzac, député socialiste (?) et président de la commission des Finances de l'Assemblée, avouait:
   «Avec autour de 30 % des voix au premier tour, je vois mal le candidat qui gagnera l'élection parvenir, seul, à réduire la dette de la France.» Il ajoutait: «Il faudra un accord politique global.» ( pour réduire les prestations sociales? Augmenter les impôts? etc... Mais la France n'est pas la Grèce, n'est-ce pas? ) (...)
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Luc Desle

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