Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

jeudi 16 août 2012

"Il aimait toutes les femmes, même les non-moches". Benoît Barvin in "Pensées pensées"

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Pensées pour nous-mêmes:

(DONNE-TOI LA FORCE
D'ETRE LE PLUS FAIBLE POSSIBLE)

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"Aie! Tu m'étrangles!
- Ma Chérie, tu n'avais qu'à pas t'emberlificoter
dans ces bijoux de pacotilles...
Est-ce que moi je l'ai fait, hein?"

Tamara Karsavina, 1910 (via)
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"Bon, assez joué, il est temps
d'aller lire!"

Des microbibliothèques 
qui favorisent des mégarelations
Martha Groves 

   (...) Jonathan Beggs cherchait une façon simple d'échanger des livres avec ses voisins. En bricolant des panneaux en fibres de verre et en pin, l'entrepreneur en bâtiment à la retraite a conçu une bibliothèque de la taille d'une maison de poupées, coiffée d'un toit de bardeaux de cèdre et de cuivre. Derrière une porte rouge vif se cachent trois étagères remplies de livres de Joyce Carol Oates, Tony Hillerman, James Michener et bien d'autres encore. Un panneau situé au-dessous de la boîte indique : "Prenez un livre ou laissez-en un, ou les deux." 

   En un an et demi d'existence, la microbibliothèque gratuite de J. Beggs, une boîte perchée sur un poteau devant sa maison de Sherman Oaks à Los Angeles, est devenue bien plus qu'un simple lieu d'échange. Elle a permis à des étrangers de devenir amis et a transformé un quartier parfois impersonnel en une véritable communauté. Elle est devenue le cœur d'un minivillage, où les gens se retrouvent pour parler de Sherlock Holmes, de développement durable et de généalogie. "J'ai rencontré plus de voisins pendant les trois premières semaines qu'en trente ans", affirme J. Beggs, qui a 76 ans. (...)

   Il fait partie d'un groupe qui travaille sur l'autosuffisance. C'est l'un de ses membres qui lui a fait connaître le principe des microbibliothèques. "L'idée m'a tellement plu que j'en ai construit une", explique-t-il. "C'était très amusant." Sa microbibliothèque s'inscrit dans un mouvement né dans le Wisconsin et qui commence à se répandre en Californie. Dans les grandes métropoles et les petites villes comme dans les banlieues et les communautés rurales, les partisans de l'initiative s'enthousiasment de pouvoir ainsi transmettre des livres à des bibliophiles chevronnés comme à des lecteurs en herbe

   Comme le souligne Dana Cuff, professeure à l'université de Californie à Los Angeles (Ucla), les gens aiment faire circuler leurs livres favoris car cela répond à leur désir d'établir un contact humain réel à une époque où la communication se fait souvent par SMS ou par Facebook. "Faire partager à petite échelle une chose qui nous est chère, c'est comme apporter des tomates au voisin qui nous a prêté du sucre", poursuit Dana Cuff. "Cela nous permet de nous rapprocher des gens qui vivent autour de nous." 

   Le mouvement Little Free Library a été lancé par Todd Bol qui, à l'automne 2009, a voulu rendre hommage à sa défunte mère, une enseignante passionnée de littérature. Il a ainsi fabriqué une école miniature en bois, qu'il a installée devant sa maison à Hudson (Wisconsin) et remplie de livres. Même les jours de pluie, ses amis et voisins venaient choisir et déposer des livres, ou le complimenter sur sa jolie bibliothèque. Spécialiste du développement dans le commerce international, T. Bol a confié à Rick Brooks, expert en sensibilisation et information des communautés, la tâche de faire connaître son projet. 

   Ces deux dernières années, près de 1 800 "bibliothécaires" ont rejoint le mouvement, dans environ 45 Etats américains et des dizaines de pays, dont le Ghana, le Royaume-Uni et l'Allemagne. En échange de 25 dollars [21 euros], Little Free Library – une association à but non lucratif – fournit aux propriétaires un panneau et un code de suivi. On trouve sur le site Internet de l'association une carte qui recense toutes les microbibliothèques, ainsi que des photos des inaugurations en grande pompe. D'après Todd Bol, le réseau rassemblait environ 3 000 microbibliothèques à la fin du mois de juillet. (...)




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"Comment?
- Dégage de là, y'a un train qui est prévu!
- J'entends rien! C'est à cause du train qui s'annonce..."

Serban Savu. The Tunnel.

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"Bon, chéri, c'est pour aujourd'hui
ou pour demain?"

Deadwood prostitute around the turn of the century


Génération Y, génération X ?
Enquête, par Anne Dhoquois

   (...) « Sodomie, éjaculation faciale ou double pénétration, à en croire les articles sur le sujet dans la presse, ces pratiques feraient partie du répertoire sexuel habituel de la génération Y. » C’est en ces termes que Julia Tissier et Myriam Levain, jeunes journalistes dans la vingtaine et auteur du livre La génération Y par elle-même (éd. François Bourin, 2012), introduisent leur chapitre sur la sexualité au titre évocateur « Ils sont dopés au porno ». L’ouvrage égrène en effet les idées reçues sur la jeunesse d’aujourd’hui et le rapport à la sexualité n’échappe pas à leur plaidoyer pour un regard plus nuancé sur les coutumes de l’époque. De fait, on ne peut dissocier la sexualité de la société et de son évolution mais concernant les Y, Nathalie Bajos, directrice de recherche à l’Inserm et coauteur de Enquête sur la sexualité en France (éd. La Découverte, 2008), est formelle :
   « Dans le domaine des attitudes sur la sexualité, il n’y a plus aujourd’hui de clivage marqué entre les jeunes et leurs parents mais plutôt une absence d’opposition entre générations. » Ghislaine Paris, médecin sexologue, confirme: « Dans les années 1968-1970, il y a eu un séisme provoquant une révolution toute à la fois sexuelle, culturelle, sociale, philosophique… Les parents des Y ont construit leur vie d’adulte à partir de cette révolution et ce mouvement se répercute encore aujourd’hui ; leurs enfants prennent la suite. » La libération sexuelle, l’éclatement du modèle familial traditionnel ont été initiés par les parents des Y, mus à l’époque par une recherche d’idéal qui a depuis pris du plomb dans l’aile. Dans les années 1970, on a cru qu’en rejetant le modèle passé, on allait trouver le bonheur… Sauf que la fin du couple traditionnel comme unique référence a généré des échecs, des ruptures, des divorces en hausse. 

   « Les jeunes d’aujourd’hui ont les pieds sur terre. Ils tentent de tirer les leçons de tout cela; ils savent que les solutions ne sont pas simples à trouver et qu’il faut les inventer. Et du coup ils tâtonnent… », poursuit Ghislaine Paris. Ils tâtonnent d’autant plus que l’une des évolutions majeures dans le champ de l’intime, « c’est l’individualisation des normes, affirme Nathalie Bajos. Avant, quelques grandes institutions (État, Église, etc.) tenaient un discours normatif et cohérent sur la sexualité. Aujourd’hui, il y a une multitude de sources normatives ; les jeunes sont confrontés à des discours émanant des parents, de l’école, de leurs pairs, des médias, des médecins. À la maison, les parents mettent en valeur un certain type de comportement, qui peut être différent de ceux valorisés à la télévision ou en classe. À chacun de donner une cohérence à l’ensemble de ces discours et de ces injonctions éventuellement contradictoires. » 

   (...) Parmi les discours prégnants de l’époque, ceux émanant des médias occupent une place prépondérante. Julia Tissier et Myriam Levain écrivent même dans leur livre que la norme qui s’appelait autrefois morale est aujourd’hui en partie médiatique : « Nous avons grandi dans une société où le sexe est pratiquement partout, où les articles de presse et les émissions de télévision sur le sujet sont pléthores. Le risque ? Voir émerger une norme. La sodomie ? Nous devons en être passés par là. La fellation et le cunnilingus ? Toujours, même avant le petitdéj. La levrette ? Bien sûr, c’est le nouveau missionnaire […]. Les diktats sexuels vont de mal en pis. » Diktat, le mot est fort. Et à en croire Ghislaine Paris non seulement il n’est pas galvaudé mais il fait des dégâts : « Le tabou et le sacré ne sont pas dissociables de la sexualité. La dimension spirituelle de la sexualité, c’est ce qui l’humanise. Les Y ont accès à la communication tous azimuts, à une prolifération d’images… Ils ont cru que la sexualité était tombée dans le domaine public et que toute pudeur et intimité avaient disparu. Ce n’est pas vrai et ce n’est pas possible. Par ailleurs, les médias font passer des informations erronées en valorisant des pratiques encore marginales telles que l’échangisme ou la sodomie et en les érigeant en normes. Or ne pas être dans la norme crée une angoisse. » 

   L’enquête de Nathalie Bajos et Michel Bozon confirme, chiffres à l’appui, qu’il existe un décalage entre le discours médiatique sur la sexualité et la réalité. Ainsi, seulement 36,1 % des hommes et 28,3 % des femmes entre 20 et 24 ans ont pratiqué au moins une fois la sodomie. Mais, même si les diktats existent, ils ne sont pas forcément synonymes de mal-être. Nathalie Bajos prend l’exemple suivant : « Les journaux féminins valorisent une vie sexuelle régulière, épanouie, etc. Sans cela, pas de bien-être possible. Or dans l’enquête, nous avons interviewé des individus qui n’ont pas eu pendant longtemps de vie sexuelle et qui se portent très bien. » (...)




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Luc Desle

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