+++
"Voici le lait en poudre qui a empoisonné mon enfant...
- Du Bait de Loutre? Je ne vois pas... C'est quoi?"
Les médias chinois
se laissent corrompre
Xiao Shu. Journal: Nanfang Zhoumo
(...) L’histoire de l’entreprise laitière Sanlu, qui a déjà réussi à passer entre les gouttes [de la dénonciation par la presse], est révélatrice des pathologies qui touchent les médias. En effet, Sanlu avait déjà été prise la main dans le sac [elle est la première entreprise, mais pas la seule, à avoir été mise en cause en septembre dans l’intoxication à la mélamine de plus de 50 000 nourrissons, dont quatre sont morts].
Il y a quatre ans, la société avait trempé dans l’affaire des “bébés à grosse tête” [en 2004, des dizaines de bébés nourris d’un lait frelaté avaient souffert de malnutrition, ce qui les faisait paraître avoir une grosse tête, et au moins cinquante d’entre eux en étaient morts]. A l’époque, la presse avait révélé les noms de 45 laits maternisés posant problème et les produits de Sanlu figuraient sur la liste. Mais il n’avait fallu que dix-sept jours à Sanlu pour retomber sur ses pattes, en réussissant à faire retirer son nom de la liste publiée par les journaux. Il n’est pas difficile d’imaginer ce qui s’est passé en coulisses pour en arriver là. Pour les journalistes, ce fut une défaite décourageante. Non seulement les médias n’ont pas pris le recul nécessaire vis-à-vis des opérations de relations publiques très discutables mises en œuvre en temps de crise, mais ils ont joué le jeu, aidant ainsi largement Sanlu à sortir de ce mauvais pas.
Force est de reconnaître que les consommateurs sont en position de faiblesse absolue quand il s’agit d’affronter des entreprises malhonnêtes. En l’absence d’un Etat de droit clairement défini, il n’existe pour ainsi dire aucune limitation efficace à l’action de ces entreprises, qui disposent de ce fait d’une liberté quasi absolue (communisme d'état d'un côté, capitalisme financier de l'autre, superbe sandwich à consommer sans modération?). Non seulement elles peuvent falsifier la vérité comme bon leur semble, mais elles peuvent aussi mobiliser toutes les influences nécessaires pour parvenir à franchir les différentes lignes de défense instaurées par la société. Et, parmi ces sources d’influence mobilisables, les ressources médiatiques constituent une importante armée de réserve.
C’est pourquoi, à peine le scandale de la mélamine était dévoilé qu’émergeait la rumeur selon laquelle la somme colossale de 3 millions de yuans [300 000 euros] avait été mise sur la table pour limiter l’usage d’un moteur de recherche (selon des messages placés sur des forums, le moteur le plus populaire de Chine), Baidu, aurait accepté dès le 11 août, soit un mois avant que le scandale n’éclate, de neutraliser le terme “lait en poudre”].(...)
+++
"Moi j'voulais bien faire d'la pub gratos pour Cora,
mais z'ont pas voulu. Allez y comprendre quelque chose..."
Hypers Cora : encore une cliente
trop contente pour être vraie
Nolwenn Le Blevennec
(...) Le 5 septembre, un reportage concernant les hypermarchés Cora passe sur la jeune chaîne régionale Air. Bidonné, le sujet commence par un témoignage faussé.
Le film concerne le nouveau concept « drive » du groupe – les clients font leurs courses sur Internet et viennent ensuite les récupérer en voiture. Il est diffusé dans une rubrique, le « Rendez-vous des entreprises », présenté chaque lundi par Fabrice Genter, vice-président de la chambre du commerce et de l'industrie, qui a pour objectif de faire connaître « les entreprises qui marchent en Moselle ». (...)
Stéphanie Rompeux, qui est présentée dans le reportage comme une cliente conquise et régulière du « drive » de Cora, est en réalité (aussi) une assistante de direction de l'hypermarché Cora de Moulins-les-Metz. Au début du reportage, elle dit, élogieuse, à propos de l'utilisation du service :
« Ça me permet de gagner du temps. Je prépare des listes de courses, j'envoie ça, le matin quand je suis au travail, directement sur le site et puis ça me permet de récupérer mes courses le soir en sortant du travail...(...)
(...) Lancée en février 2011, la chaîne généraliste Air TV est diffusée sur le canal 21 de la TNT et concerne le Grand duché du Luxembourg et la région Lorraine. « Air, l'autre télé », dit le slogan. Oui, mais laquelle ?
La chaîne dépend de Mira Services, boîte de production et de conseil. Les films corporate de Mira passent peut-être, de temps en temps, sur Air, se dit-on. Avec une double fonction : remplir les cases éditoriales et faire de la publicité aux clients-annonceurs.
Alexandre Mensuelle, directeur de Mira Services, nous a dit qu'il allait regarder le film et nous rappeler dès qu'il le pourrait, tout en précisant que « Bienvenue chez vous » n'est pas une « émission d'actualités », « mais un magazine », comme si ce dernier genre journalistique exonérait de toute rigueur. Puis, il nous a rappelé pour nous dire qu'il n'avait jamais tourné de films d'entreprise – à usage interne – pour Cora (ils ont seulement fait une publicité pour eux, « qui n'a rien à voir avec le drive »).
"Ceci était donc bien un reportage", nous dit-il. Et sur le bidonnage, il explique : « La dame est une cliente réelle de Cora et aussi une collaboratrice, c'est vrai. Mais l'objectif du sujet était d'illustrer un outil, c'était un sujet d'illustration d'un mode de consommation, pas d'information. Il y a peut être eu une petite erreur déontologique si vous le souhaitez. »
Méfiance, les hypermarchés sont remplis de petites erreurs déontologiques. En septembre 2009, Luc Chatel avait croisé des mères de famille exaltées par les prix de la rentrée et qui étaient aussi des sympathisantes UMP. (...)
+++
"Si vous nous remboursez pas le démantèlement,
on fait tout péter.
- Et qui c'est qui nous paiera?
- Ah M... j'avais pas pensé à ça"
http://levautour.over-blog.com/article-les-blagues-sur-le-nucleaire-censurees-dans-les-simpsons-70406884.html
Allemagne: la sortie du nucléaire
contraire à la constitution?
(...) Le numéro un des fournisseurs d’énergie allemands, EON, a porté plainte contre la réduction de la durée de vie des réacteurs nucléaires devant la Cour constitutionnelle allemande.
Selon le quotidien TAZ, EON déclare que la sortie du nucléaire est contraire à la constitution allemande (superbe déontologie du groupe...) et réclame un dédommagement de plusieurs milliards d’euros (Ah bon... On se disait aussi...). «Le gouvernement fédéral a gardé son sang-froid face à la plainte et affirme qu’il n'y a aucun doute que la sortie du nucléaire soit conforme à la constitution», rapporte le TAZ.
Le groupe EON n’est pas seul à avoir porté plainte contre la décision de l’Allemagne de sortir de l’énergie nucléaire d’ici à 2022. Vattenfall, fournisseur d’énergie suédois, a également engagé des poursuites contre l’Etat allemand. D’après un article du journal Handelsblatt, le groupe réclame un dédommagement de plusieurs milliards d’euros pour la fermeture, en mars dernier, de deux de ses réacteurs. Vattenfall veut porter l’affaire devant un tribunal international implanté à Washington (ces tribunaux pour tout et n'importe quoi ont l'air de proliférer un peu partout... Mais nous, ce qu'on en dit, hein?). (...)
+++
"P'Tain... pfff... Carla... pfff... Arrête de courir...
- Je cours pas, je marche, mon petit Résident.
- J'ai... pfff... horreur quand... pfff...
tu m'appelles comme ça..."
Luc Desle (et Jacques Damboise)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire