Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

mardi 7 février 2012

"Les fidèles du Résident recueillaient ses crachouillages comme de l'eau bénite". Jacques Damboise in "Pensées à contre-pet"

¤¤¤
Pensées pour nous-mêmes:

(ABSTIENS-TOI DE REGARDER LE SOLEIL EN FACE, 
MÊME MUNI DE LUNETTES NOIRES)

¤¤¤
"Mais arrête, Bon Dieu! Tu dépasses le quota!"

Elisabeth Weissman : "La police se meurt"

   Elisabeth Weissman est l'auteur de "Flics, chronique d'un désastre annoncé", une vaste enquête sur la police d'aujourd'hui. Interview (extrait)

   - En quoi les objectifs chiffrés sont-ils un problème ?
   
   La police travaille sur une réalité qui n'est pas prévisible car à chaque fois qu'ils sortent du commissariat, ces fonctionnaires ne savent pas à l'avance les délits auxquels ils vont être confrontés.
   Malgré cela, la hiérarchie décide qu'ils devront réaliser tant de verbalisations pour telle infraction, et tant pour une autre. D'une certaine manière, cette demande chiffrée pousse les fonctionnaires a fabriquer ces infractions. Ces objectifs insensés font perdre du sens au coeur de leur métier.

   - Un exemple marquant ?

   Il y a deux mois, les policiers des Pyrénées-Atlantiques ont reçu une note de la direction départementale de la sécurité publique (DDSP), relayant l'ensemble des objectifs chiffrés au regard de ceux réalisés l'année précédente. Dans ce document figurait notamment le nombre de constatations à réaliser concernant le non-port de la ceinture en voiture, la défaillance de feux de signalisation, mais aussi et surtout : un objectif de 51 refus d'obtempérer. En clair, comme ces fonctionnaires avaient constaté 50 infractions similaires l'année précédente, on leur demandait de faire aussi bien, voire une de mieux. Plusieurs policiers se demandaient, incrédules, de quelle manière ils allaient s'y prendre.

   - Et si le chiffre n'est pas atteint ?

   Ils se font taper sur les doigts par la hiérarchie. Ce management de l'entreprise privée que l'on transfère sur un service public amène les policiers à façonner la réalité, car ils ne produisent pas de biens. D'ailleurs, un service public n'a pas vocation à en produire. En les obligeant à agir de la sorte, on les pousse a mettre de côté leur discernement, à faire abstraction de leur intelligence et à produire de l'infraction. En même temps, cela arrange les commissaires à qui l'on verse de confortables primes lorsque les objectifs sont atteints (heu... n'est-ce pas le principe premier de la corruption?).
Suite à lire sur:
¤¤¤
"Vivement l'invention du nucléaire...
Ces bougies coûtent la peau des f..."
El Greco

¤¤¤
Nucléaire : 
l'addition risque d'exploser
Anne-Ael Durand 

   (...) On ne peut plus dire que le nucléaire est une électricité bon marché. L'argument des défenseurs de l'atome est sérieusement ébranlé par la Cour des comptes. Selon un rapport publié hier, la filière nucléaire a déjà coûté, depuis 1957, 188 milliards d'euros, dont 96 milliards pour la construction des 58 réacteurs actuels. Les recherches s'élèvent à 55 milliards, dont les deux tiers proviennent de fonds publics. (c'est la faute aux Français qui font, avec délectation le trou de la Sécu, na!)(...)
   (...) Et ce n'est qu'un début. Contrairement à la plupart des industries, le nucléaire ne voit pas ses coûts diminuer, mais au contraire augmenter à cause des exigences de sûreté croissantes : 1,07 million d'euros le mégawatt pour Fessenheim en 1978, 2,06 millions pour Chooz en 2000 et une estimation de 3,7 millions pour l'EPR en construction à Flamanville. (...)
   (...) Les frais de maintenance et de sûreté sont aussi en hausse depuis l'accident de Fukushima. EDF a établi un programme d'investissement de 55 milliards d'euros d'ici à 2025, qui pourrait augmenter de 10 à 15% le coût de production d'électricité. (En France on n'a pas de pétrole, mais des idées... pour faire toujours plus raquer le pékin moyen?) (...)

Suite, édifiante, à lire sur:


¤¤¤
"Si je trouve que Bachar al-Assad met 
du temps à chuter?
A votre avis?"

La chute de Bachar al-Assad, 
"une question de temps"

   (...) Pourtant, après dix mois de contestation du peuple, Bachar al-Assad est toujours au pouvoir. Indéboulonnable. Selon les Nations unies, quelque 5400 personnes ont été tuées dans la répression exercée par le régime.
   Et les violences n'ont de cesse. Pis, elles prennent de l'ampleur. Depuis une semaine, au moins 400 civils ont péri. "L'opposition a montré une capacité de résistance considérable", a jugé le directeur de la CIA, l'ancien général David Petraeus, qui dit partager la position de M. Clapper. Malgré le degré de violence accrue lors des manifestations, il note l'étendue de la révolte qui touche dorénavant les banlieues d'Alep, la deuxième ville du pays et de Damas.
   M. Petraeus pronostique que le renversement d'al-Assad, membre de la minorité allaouite, conduira vraisemblablement à la mise en place d'un pouvoir dominé par les sunnites, majoritaires dans le pays (et angéliques, comme chacun sait...). La perte de l'allié syrien constituerait en outre un "revers important" pour l'Iran, a-t-il poursuivi. Et d'expliquer : "La perte de la Syrie, qui fait office de plateforme logistique et de ligne de communication pour soutenir le Hezbollah au Liban, constituerait un important revers pour l'Iran. C'est pourquoi les Gardiens de la révolution (iraniens, ndlr) soutiennent autant Bachar al-Assad". (...)
Lire:


¤¤¤
"Si je suis bien payé 
en tant que ministre de l'économie?
Je ne sais pas... Je n'ai jamais su compter.
C'est Michèle qui tient les cordons
de ma bourse"

René Dosière : Un ministre 
coûte "17 millions d'euros tout compris"
Olivier Toscer

  - Vous enquêtez sur l’Elysée mais ne vous aventurez pas sur le terrain sensible du patrimoine du chef de l’Etat.

   Parce qu’il est invérifiable ! Chaque président de la République déclare ce qu’il veut en début et fin de mandat. Il n’y a aucun contrôle. Juste des interrogations : comment se fait-il par exemple que les déclarations de patrimoine de Jacques Chirac à l’entrée et à la sortie de l’Elysée soit pratiquement identiques ? Pendant douze ans, toutes ses dépenses étaient prises en charge et il touchait dans le même temps diverses rémunérations que j’évalue au total à trois millions d’euros (c'est tout? Le pauvre homme...). Cette somme aurait dû logiquement arrondir coquettement ses économies. Pourtant, elle n’y figure pas. Et personne ne trouve rien à y redire (Ah, Chichi, il est si sympa... et maintenant qu'il sucre les fraises, hein, faut pas tirer sur l'ambulance...).

   - Nicolas Sarkozy sera peut-être plus sincère ?

   On ne le saura jamais ! (ben, ça se discute) En entrant à l’Elysée, il a fait une déclaration conjointe avec son épouse Cécilia. Or, entre temps, il s’est remarié. Sa situation financière a donc évolué. Il sera alors impossible de savoir s’il s’est enrichi ou appauvri du fait de ses fonctions. C’est dommage car cela ouvre (rajoute aux...) la voie aux soupçons.

   - Après l’Elysée vous vous attaquez pour la première fois aux dépenses du gouvernement. Combien "coûte" un ministre ?

   Selon mes calculs, 17 millions d’euros tout compris, avec son personnel et ses locaux. Ce chiffre n’avait jamais été calculé. Pourtant il n’est pas idiot de l’avoir en tête quand on forme un nouveau gouvernement, non ? Si l’on entre dans les détails, on s’aperçoit également qu’un tiers de la somme est consacrée à la communication politique personnelle du ministre, hors campagne institutionnelle de son ministère. N’y a-t-il pas quelques économies à faire sur ce poste ? (non, car les fraudeurs, c'est le peuple)

   - Et sur les conseillers de cabinet ?

   Aussi. J’avais déjà fait une étude sur le gouvernement Fillon II qui montrait que la moyenne des trois plus hautes rémunérations de cabinet culminait à 11 235 euros mensuels. Mes premières constations sur le gouvernement Fillon III, en fonction depuis novembre 2010, montrent encore une augmentation substantielle de 20 à 30 % des rémunérations (une récompense pour incompétence et cynisme notoire, pourquoi pas?). Peut-être que certains membres des cabinets ministériels ont profité de ma première enquête, qui montrait des disparités entre les ministères, pour se faire augmenter. Si cette hypothèse se confirmait, j’en serais profondément désolé.

   - La palme du conseiller le mieux payé revient-elle toujours à Henri Guaino, à l’Elysée avec plus de 19 000 euros par mois, soit presque l’équivalent du salaire du Premier ministre ?

   Je ne peux pas l’affirmer car je n’ai eu accès qu’aux rémunérations des conseillers de l’Elysée classées par administration d’origine. J’ai pu calculer par déduction le salaire individuel d’Henri Guaino car il était le seul originaire de la Cour des Comptes. En me transmettant ces tableaux, la bureaucratie élyséenne a fait un effort de transparence sans le vouloir !
Interview de René Dosière, député PS de l'Aisne par Olivier Toscer.
"L’argent de l’Etat", Le Seuil, 289 pages, 19,50 euros

¤¤¤
Luc Desle et Jacques Damboise

Aucun commentaire: