+++
"Nous, on veut des droits d'auteurs..."
(Intouchables hindous)
+++
«Intouchables» :
Cendrillon des temps modernes
JEAN-JACQUES DELFOUR
Professeur de philosophie en classe préparatoire
(...) Ce conte de Noël, la rencontre entre un Black des banlieues et un richissime bourgeois de la capitale, trame d’autres fils : sadisme, pathétique (du mélodrame en barre) et déni de la réalité sociale. En fait, un remake de Cendrillon. D’où le succès. (...)
(...) Le fil sadique est le plus évident. Philippe, Crésus tétraplégique, vit un enfer. Sa richesse ne le protège ni de la douleur, ni de la souffrance, ni de la solitude. Dans le film, le bon Black chambre à fond le tétraplégique, à la limite du sadisme (la séquence «pas de bras, pas de chocolat», celle du rasage, etc.). Les rires énormes du public saluent son culot et attestent une jouissance sadique par procuration.(...)
(...) La filière pathétique est chargée de cacher cette jouissance sadique. La détresse du handicapé est montrée sans fard mais suffisamment euphémisée. Elle est d’autant plus touchante que le personnage a plein d’humour, dispose d’un entourage adorable, d’une famille aimable. Rien n’empêche d’éprouver une émotion empathique, une pitié propre, bien-pensante, à son égard. Le Black des banlieues est lui aussi montré dans ses détresses, avec, constance oblige, un flot de clichés : famille décomposée, marmaille abandonnée à elle-même, pauvreté, précarité (pas trop élevée non plus), délinquance (mais pas trop grave) (fait que voler, le Black, il tue pas et viole pas non plus...). (...)
(...) La leçon est simple : chacun souffre à sa façon, mon brave ! L’humaine condition universelle, vie de larmes et de souffrance, atteint tout le monde, indistinctement. Encore l’idéologie de la grande famille de l’homme ! Qu’on écarte tous ces discours malfaisants sur la lutte des classes, sur la violence par laquelle les bourgeoisies ont accaparé les richesses, les moyens de production et le pouvoir politique, sur l’histoire des décisions et des actes qui ont conduit à ces zones de relégation et à y enterrer vivantes des générations d’exclus, d’oubliés, d’humiliés, des générations entières qui se délitent dans le chômage organisé. (ceci dit, les films humoristiques sociaux n'ont que cet horizon à atteindre, non?)
C’est un des effets principaux du film. Naturaliser la violence sociale et masquer cette opération par du racolage aux affects. (...)
(Le Nouvel Obs, lui, n'arrête pas de dire "que ce n'est qu'un film, enfin! Et il émeut et fait rire, ce serait pas normal, ça? En ces temps de sinistrose, ça fait du bien, quoi! Bon Dieu, pourquoi toujours chercher la petite bête? "
Oui, pourquoi? Peut-être pour ne pas utiliser cette scie misérabiliste comme un quelconque Figaro?)
+++
(Exclusif: DSK nous révèle ses souvenirs de lectures enfantines)
(...) Robert Huet alias Alexandre est à l'honneur au musée de l'Erotisme, à Pigalle (XVIIIe) avec la présentation jusqu'en mai 2012 d'une collection unique de cartes postales grivoises. L'évènement est organisé à l'occasion de la sortie de l'ouvrage Alexandre, "le charme discret de la gauloiserie" (éditions Les Echappés120 pages, 29 euros) de Manu Boisteau qui rassemble quelques 2 000 cartes postales cultes. Alexandre (1930 - 2002) est le dessinateur de cartes postales le plus prolifique du XXème siècle, avec 4 000 modèles de cartes dessinées pour un tirage global dépassant les 40 millions d’exemplaires. Certaines séries ont atteint des chiffres faramineux, comme le"Hit-parade de l’amour" (388 000), "L’horoscope" (762 000), "La pêche à la moule" (915 000) et l’incontournable "On a l’âge de son zizi " (925 000) ! L'ancien géomètre qui s'est reconverti en 1956 en dessinateur humoristique a bien fait son choix... (Aj! Le délicat humour Französisch ne meurt chamais!) (...)
+++
"Tu pues l’ail...
- C'est à cause de mes implants,
ils sont défectueux...
- ?"
Prothèses PIP :
une information judiciaire après un 2e décès
(...) Pour l’heure, 2 172 plaintes de femmes ayant reçu des prothèses PIP ont été enregistrées, a précisé M. Dallest, rappelant que l’entreprise varoise PIP, liquidée judiciairement en 2010, exportait 80 % de ses prothèses à l’étranger. Un syndicat de chirurgiens esthétiques et l’institut Pasteur sont parties civiles, selon lui.
« Les plaignantes doivent se constituer parties civiles devant le juge d’instruction désigné, Annaïck Le Goff, en charge du pôle santé » de Marseille, a précisé M. Dallest. (...)
(...) Le magistrat a indiqué que l’entreprise avait recours « à un gel de fabrication artisanale maison » qui entraînait un risque accru de rupture de l’enveloppe de la prothèse, avec pour conséquence « une inflammation des tissus, des suintements de silicone et des risques de siliconomes » (beurk... Tout ça pour plaire à de bons gros machistes... Pauvres femmes...).
Ce gel, « dix fois moins coûteux » qu’un gel conforme (tiens donc), a permis à PIP de faire «une économie d’environ un million d’euros par an» (économie bouffée par les patrons et les actionnaires?), a précisé M. Dallest.
Un second volet judiciaire, concernant les chefs de « tromperie aggravée »,« obstacle aux contrôles de l’Afssaps », « non-présence de marquage CE » et« mise sur le marché de dispositifs médicaux non conformes », doit donner lieu« fin 2012 », à la « citation à comparaître des responsables présumés de cette fraude », qui sont des personnes physiques, l’entreprise en tant que personne morale n’existant plus. Le nombre de responsables présumés n’a pas été précisé mais il s’agira notamment du président du conseil de surveillance et fondateur de PIP, Jean-Claude Mas et de « cadres responsables de la production », a dit M. Dallest. (...)
+++
(Citoyens français maniant, avec précaution,
les propos boueux des membres d'un parti présidentiel)
"Et on n'est qu'au début de la campagne présidentielle... pfff..."
Eric Besson regrette d'avoir qualifié Eva Joly
d'"accident industriel de l'élection présidentielle"
(c'était déjà du lourd...).
(...) Le ministre (ministre?) de l'industrie, Eric Besson, a affirmé jeudi 8 décembre sur Canal+ qu'Eva Joly, candidate d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV) à l'Elysée, sera "l'accident industriel de l'élection présidentielle". "Elle va faire un score déplorable et tout le monde s'en fout, y compris son propre parti qui a déjà négocié les circonscriptions et qui n'a strictement rien à faire de son score à la présidentielle" (mais là... De Eric à Patrick, la Nationale de la c..., du poujadisme, du phallocratisme au quotidien... Que sé vayan todos!) , a-t-il asséné (asséné!!! Nous, c'est autre chose qu'on aimerait lui asséner, et pas qu'en paroles...). (...)
+++
Luc Desle
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire