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"L'espionnage serait peut-être tolérable
s'il pouvait être exercé par d'honnêtes gens. "
Montesquieu
De l'esprit des lois
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Questions parlementaires 20 janvier 2011
E-000144/2011
Question avec demande de réponse écrite à la Commission
Article 117 du règlement Willy Meyer (GUE/NGL)
E-000144/2011
Question avec demande de réponse écrite à la Commission
Article 117 du règlement Willy Meyer (GUE/NGL)
Objet: «Opération Europe».
Espionnage, menaces et
persécution sur le territoire européen
(...) Le 20 décembre dernier, le tribunal no 46 de Madrid a déclaré recevable une plainte déposée par différentes victimes de l'espionnage illégal et de la persécution menés sur le territoire espagnol par le Département administratif de sécurité (DAS) du gouvernement colombien d'Álvaro Uribe.
À Bruxelles également, plusieurs citoyens ont déposé des plaintes à la justice belge parce qu'ils ont été épiés, voire menacés, par de présumés agents du service colombien des renseignements extérieurs, sur les ordres directs du DAS.
Dans les documents saisis pas le ministère public colombien, on a découvert un véritable programme d'investigations, de suivis, de menaces et de chantages concernant des personnes innocentes qui ne représentaient aucune menace pour la sécurité. De plus, ces documents révèlent la planification par le DAS d'une campagne d'espionnage et de persécution de citoyens européens ou d'exilés colombiens résidant en Europe, ainsi que l'orchestration d'actions contraires aux objectifs de nombreuses ONG et associations défendant les Droits de l'homme en Colombie.
Les informations recueillies par la justice colombienne comprennent des données indiquant l'implication d'agences de sécurité privée européennes, qui auraient participé aux actions d'espionnage et de suivi de personnes sur le territoire européen.
En outre, de hautes instances du gouvernement d'Uribe ont, dans le cadre de ladite «opération Europe», planifié la neutralisation de l'influence du système juridique européen, de la sous-commission des Droits de l'homme du Parlement européen, du bureau de la haute commissaire aux Droits de l'homme des Nations unies ou de gouvernements nationaux membres de l'Union. À cet égard, il existe des documents parlant du début d'une guerre juridique et de grandes campagnes de discrédit de ces institutions au sein de la société colombienne.
La Commission est-elle au courant de cette affaire et en assure-t-elle le suivi? La Commission possède-t-elle des informations complémentaires concernant cette violation des droits fondamentaux des citoyens européens et compte-t-elle prendre des mesures? La Commission a-t-elle fait part de son rejet de ces pratiques et de sa préoccupation aux autorités colombiennes? Au vu de ces faits et de la violation continue des Droits de l'homme en Colombie, où, ces quatre derniers mois, plus d'une vingtaine de syndicalistes ont été assassinés, la Commission entend-elle arrêter le processus de signature du traité de libre-échange et paralyser l'actuel accord multipartite? (...)
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"Oui, c'est le brushing que nous avons proposé à notre
philosophe poète... Pour l'instant, il réserve sa réponse..."
"Oui, c'est le brushing que nous avons proposé à notre
philosophe poète... Pour l'instant, il réserve sa réponse..."
La "guerre juste" de BHL en Libye
François DANGLIN
(...) Alors que le conflit a fait en quelques mois plusieurs dizaines de milliers de victimes, Bernard-Henri Lévy entretient un lien très distant avec les combats. Il compare même ses habitudes vestimentaires à l'uniforme griffé Poiret que J. Cocteau endossa en 1914 pour aller dans les tranchées (p. 55). Si BHL proclame ne pas aimer la guerre (écrite avec un G majuscule), "il en goûte cependant l'idée, le parfum, les paysages, la force romanesque qui participe au plus haut point à formater la légende de son personnage" . Il aime les militaires français à commencer par les aviateurs mais s'interroge sur leurs ministres d'hier et aujourd'hui qui s'opposent à leurs actions "libératrices".
Pour autant, son récit polémologique ne s'embarrasse pas d'analyses et de détails sur les affrontements. Ne cherchez donc pas d'interrogations sur l'enrôlement des enfants-soldats, les exécutions extra-judiciaires des hommes à la couleur de peau sombre accusés d'être à la solde de Tripoli, un usage disproportionné de la force contre des quartiers résidentiels ou tout autre dérive. Sa distanciation des contingences de la guerre est telle qu'il s'exonère de toute responsabilité même quand il se trouve, de facto, impliqué dans commerce d'armement et, tel un broker, aux contacts des dirigeants de Panhard venus rencontrer le général Younès ou auprès de E. Barak à qui il égrène la liste des armements que le gouvernement israélien pourrait fournir (p. 395).(...)
(...) Ceteris paribus, Bernard-Henri Lévy vit d'abord son aventure comme la poursuite d'une saga familiale héroïque (son père a combattu dans les rangs des Brigades Internationales), un parcours révolutionnaire personnel inachevé depuis son engagement pour l'indépendance du Bangladesh mais surtout comme une revanche sur l'Histoire et ses démêlés personnels sur la Bosnie-Herzégovine, le Rwanda et l'Afghanistan avec F.Mitterrand, J.Chirac ou encore A. Juppé. Un vécu qui le rend, de fait, méfiant pour ne pas dire hostile aux institutions de la République. Pour conduire une guerre juste, point besoin de "diplomateux", d'examens parlementaires et pourquoi ne pas prendre des libertés avec la loi internationale (Cf. l'emploi de la force semble avoir été décidé même sans mandat des Nations unies, p. 107) ?
Fort de sa capacité d'autofinancement, BHL se veut libre de toute contrainte. Exit donc les interrogations des ministres de la Défense et des Affaires étrangères. On peut même s'abstraire des recommandations officielles de ne pas rendre public tel ou tel aspect des opérations (ex. les livraisons d'armements via le Qatar, le déploiement au sol des forces spéciales, non bombardement de l'aéroport personnel du Guide...). Ceci s'apparente, ni plus ni moins, à un mépris des institutions de la Vème République et à une foi absolue dans les relations inter-personnelles avec la tête de l'exécutif. (...)
Lire l'article (qui dispense d'acheter le livre...
mais qui en avait envie?) sur:
mais qui en avait envie?) sur:
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(Ce peuple, affamé, allait tenter de casser
les têtes d'oeuf, démocratiquement...)
"Le changement ne devra pas être
uniquement politique",
entretien avec Yves Sintomer
(...) Nonfiction.fr – Vous avez mis en relation la crise de la démocratie et la crise de l’Etat nation. Finalement, ne peut-on pas penser que c’est l’ensemble des catégories issues de la modernité politique qui sont aujourd’hui en crise?(...)
(...) Il est clair que la démocratie telle qu’elle fonctionne, centrée sur des élections à court termes, centrée sur des carrières politiques de gens qui souhaitent se faire réélire en permanence, centrée sur la pression des lobbys financiers, économiques, sociaux qui jouent un rôle décisif, n’est pas capable d’apporter des réponses à ces problèmes là. Pour l’anecdote, nous l’avons vu encore récemment avec l’intervention d’Areva, entreprise nucléaire qui fait du lobbying auprès d’un candidat et qui remet en cause un accord entre deux parti, et encore, nous avons un financement des partis qui est plus transparent qu’avant et que dans d’autres pays.
On a donc à faire à une série de crises qui remettent profondément en cause la politique et le cadre républicain et démocratique tel qu’il s’était constitué avec les révolutions française, américaine et anglaise. Il existe en conséquence un très fort besoin de réinvention, à la fois institutionnel et économique (donc des hommes politiques à la hauteur... sans rire, hein?). On peut aussi évidemment évoquer la crise du capitalisme financier, dont on voit bien la difficulté des démocraties à la résoudre et à proposer un autre modèle. Il y a donc toute une série de crises qui se nouent et cela ne pourra pas se résoudre avec quelques rafistolages.(...)
(...) Nonfiction.fr – Aujourd’hui, lorsque l’on parle de démocratie, il semble que l’on ne parle plus d’un fonctionnement institutionnel, mais d’un idéal. Peut-on parler d’un glissement de la notion de démocratie de cette dimension descriptive à cette dimension normative ?
Yves Sintomer – la démocratie fait partie de ces mots, assez nombreux dans le vocabulaire politique, qui ont une dimension à la fois descriptive et politique ou normative. Il est difficile d’en parler de façon descriptive sans présupposer des attendus politiques, normatifs, éthiques, extrêmement profonds, que ce soit d’ailleurs pour louer ou pour critiquer : il ne faut pas oublier que le terme de démocratie qui est utilisée aujourd’hui de façon généralement laudative a été pendant longtemps connoté négativement.
Il y a en effet un constat de dysfonctionnement et d’inadéquation des structures actuelles par rapport à un cours " normal " des choses, une situation où les citoyens n’exprimeraient pas, de façon récurrente et presque structurelle, une insatisfaction par rapport au fonctionnement des institutions du système politique. Et d’un autre côté, on observe une demande de démocratisation accrue de la décision publique et de la politique en général, exprimée par certains courants sociaux ou politiques et qui semble être une aspiration assez largement partagée, mais qui n’est pas unanime. Il ne faut pas oublier qu’il y a, au même moment, le développement de tendances autoritaires, xénophobes ou technocratiques.
Dans la succession gouvernementale en Grèce ou en Italie, l’une des voies de fuite possibles, dont je ne pense pas qu’elle ait un avenir, est de confier les responsabilités et encore plus de pouvoir à un gouvernement technocratique. Les tendances autoritaires ou technocratiques vont à l’encontre d’une démocratie accrue, que leurs tenants considèrent comme susceptible de mettre en péril, soit les structures d’autorité traditionnelles, soit la rationalité économique et gouvernementale, en cédant aux passions démagogiques et populistes. (...)
Lire toute l'entrevue sur:
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Luc Desle
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